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Industrie : accord des Vingt-Sept et des eurodéputés pour doper la production de semi-conducteurs en Europe

Les Etats membres de l’UE et les parlementaires européens ont trouvé un accord politique, mardi 18 avril, pour développer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Objectif : éviter une pénurie de ces composants électroniques cruciaux et faire face à la concurrence mondiale.

Le marché des semi-conducteurs pourrait valoir 1 300 milliards de dollars d’ici 2030 - Crédits : Sankai / iStock

Ce sont les vitamines de la transition numérique, et l’Europe en a cruellement besoin”, débute Le Figaro. Les représentants du Conseil de l’UE et du Parlement européen sont parvenus à un accord en trilogue sur un plan de financement de l’industrie des semi-conducteurs, mardi 18 avril. “Dans le but de garantir la production locale d’une technologie cruciale qui est au centre d’une course effrénée à l’échelle mondiale”, explique The Irish Times.

Aussi appelée “Chips Act”, cette législation “ouvre la voie à une vague de subventions” [Politico] afin de relocaliser la production de ces puces électroniques en Europe. Elle doit permettre à l’UE “de représenter 20 % de la chaîne de valeur mondiale de semi-conducteurs d’ici 2030″, alors que cette dernière ne pèse actuellement que 9 % du marché mondial, fait savoir Politico. Pour y parvenir, “le texte prévoit de mobiliser 43 milliards d’euros d’investissements publics et privés dans le développement de centres de production” [Euronews]. Ce chantier “titanesque” repose sur trois piliers “dont le premier consiste à soutenir fortement la R&D et l’innovation vers les puces avancées”, précise Le Figaro.

Le deuxième volet doit permettre un “[assouplissement des] règles de l’UE en matière d’aides d’Etat”, poursuit la chaîne de télévision Euronews. Bruxelles assume désormais “une politique industrielle interventionniste dans un continent traditionnellement très ouvert à la concurrence mondiale”, remarque France 24.

Sécuriser l’approvisionnement

Le troisième pilier consiste en un mécanisme de réponse aux crises, qui permettra à l’exécutif européen de “privilégier l’approvisionnement des produits touchés par la pénurie, ou procéder à des achats communs pour les Etats membres”, indique L’Echo.

L’Europe prend son destin en main”, s’est réjoui sur Twitter le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton [L’Echo]. En effet, “les semi-conducteurs sont incontournables dans de nombreux objets du quotidien, comme les téléphones mobiles” [Les Echos], ou encore les voitures. La pandémie de Covid-19 a mis en lumière “la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement” et la concentration des sites de production en Asie, souligne The Irish Times. Et la pénurie de semi-conducteurs qui s’en est suivie, freinant notamment l’industrie automobile, “a provoqué un électrochoc” [France 24].

Car l’essentiel des puces de moins de 2 nanomètres sont produites par TSMC à Taïwan et Samsung en Corée du Sud, détaille La Tribune. En outre, la pression accrue exercée par la Chine autour de l’île de Taïwan a “fait prendre conscience de la nécessité de produire en Europe ces composants indispensables” [France 24]. Ce qui peut expliquer pourquoi l’accord a été conclu après des négociations de seulement un mois et demi. Des discussions achevées en “un temps record”, remarque L’Echo.

Concurrence mondiale

Le compromis trouvé mardi 18 avril vise aussi à rattraper les grands producteurs asiatiques ainsi que les Etats-Unis, ces derniers étant “leaders sur la conception de ces puces” [Le Figaro]. “Les semi-conducteurs sont d’ailleurs au cœur de la guerre à laquelle se livrent les Etats-Unis et la Chine pour la suprématie mondiale”, ajoute le quotidien. Le Figaro explique par ailleurs que le marché des semi-conducteurs explose : “il pourrait doubler pour atteindre 1 300 milliards de dollars en valeur d’ici à 2030″.

Depuis que la Commission a présenté le Chips Act en février 2022, d’autres pays “sont allés de l’avant avec leurs propres programmes de subventions”, notamment les Etats-Unis qui ont déjà leur “Chips and Science Act” doté de 52 milliards de dollars, constate Politico. Des travaux ont été entamés “sur les sites de production d’Intel dans l’Ohio et de TSMC en Arizona”, poursuit le média. Et de l’autre côté de l’Atlantique, des entreprises comme Intel, STMicroelectronics et GlobalFoundries “se sont déjà engagées à construire des installations de plusieurs milliards d’euros en Allemagne et en France”. Celles-ci demanderont à bénéficier de subventions nationales grâce à des règles relatives aux aides d’Etat assouplies par l’UE [Politico].

The Irish Times fait savoir que le gouvernement irlandais espère aussi une augmentation des investissements sur son territoire. Dan Nica (S&D), l’eurodéputé qui dirige les négociations parlementaires sur ce dossier, a souligné que “les Etats-Unis avaient également l’intention de stimuler la fabrication de puces en Irlande”.

La législation sur les semi-conducteurs doit encore être formellement approuvée par les Etats membres de l’UE et par le Parlement européen, “mais l’accord suggère qu’elle devrait franchir ces obstacles” sans problème [The Irish Times].

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