La question du sauvetage chypriote
“Une décision exceptionnelle et unique” . C’est par ces mots que Mariano Rajoy a décrit le plan de sauvetage chypriote approuvé à Bruxelles. Alors qu’il soutient, pour les banques espagnoles, une recapitalisation sous l’égide du MES (le Mécanisme européen de stabilité), le chef de gouvernement espagnol accepte, dans le cas de Chypre, la possibilité d’un bail-in plutôt que d’un bail-out. En d’autres termes, une recapitalisation qui s’appuie sur l’argent des déposants et non seulement sur l’argent public.
Si cette possibilité est envisagée pour le sauvetage de Nicosie, c’est à cause de la “spécificité de Chypre” , comme a précisé François Hollande. L’île a “un système bancaire hypertrophié par rapport à l’économie réelle et des déposants qui [ne sont] pas que des déposants européens de la zone euro” , a déclaré le président français lors de la conférence de presse d’hier à l’Elysée.
Le feu vert donné par les deux leaders au bail-in chypriote n’est pourtant pas absolu. Mariano Rajoy a vivement critiqué l’éventualité d’un prélèvement sur les petits comptes des épargnants : “Il est également important de respecter toutes ces personnes, ces petits épargnants qui ont des dépôts inférieurs à 100 000 euros dans les banques. Cela est très important. Il faut maintenir la garantie de ces comptes” , a-t-il déclaré hier.
Selon le président français, le sauvetage de Chypre est “un traitement qui ne pouvait être qu’exceptionnel, spécifique, unique. Mais qui néanmoins devait être fait et qui a été fait pour que les déposants au-dessous de 100 000 euros n’aient justement aucun prélèvement sur leurs comptes” .
Les autres points à l’ordre du jour
Avant le sommet bilatéral, François Hollande et Mariano Rajoy ont fait mardi des pronostics sur le résultat du match de football entre leurs deux équipes nationales. Le président français a prôné pour un score nul, alors que M. Rajoy espérait une victoire de son camp. L’équipe espagnole a ensuite remporté le match 1-0.
François Hollande et Mariano Rajoy ont également discuté de la situation au Mali : le président français a remercié Madrid pour “sa présence pour la formation de l’armée malienne ; mais également pour sa participation pour la sécurité des forces européennes qui sont présentes sur le territoire malien” .
Le leader espagnol a mentionné les avancements infrastructurels, concernant la ligne de TGV Perpignan-Barcelone : “Il y a peu nous avons inauguré le tronçon espagnol du premier TGV entre nos deux pays, le tronçon Barcelone / Figueras. J’espère […] que bientôt le TGV pourra réunir Perpignan à Barcelone et au reste de l’Espagne” .
Les résultats de la coopération franco-espagnole dans la lutte contre l’ETA étaient également sur la table. A ce propos, Mariano Rajoy a remercié le leader français.
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Le texte intégral du point presse franco-espagnol - L’Elysée