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Guerre en Ukraine : accord des Etats membres pour réduire leur consommation de gaz de 15 %

Face à la menace russe de couper l’approvisionnement en gaz, les Vingt-Sept ont trouvé un accord mardi 26 juillet pour réduire leur consommation.

Les industries et secteurs critiques comme la défense ou les systèmes de santé ne seront pas prioritaires dans la réduction de la demande de gaz
L’UE entend diminuer sa consommation de gaz, tout en évitant une crise énergétique dans les Etats membres qui l’utilisent massivement pour produire de l’électricité - Crédits : Imantsu / iStock

L’Union européenne se prépare à une pénurie de gaz cet hiver. Sur proposition de la Commission européenne, les ministres européens de l’Energie ont approuvé aujourd’hui une réduction de 15 % de leur consommation de gaz entre le 1er août et le 31 mars prochain, par rapport à leur consommation moyenne sur la même période ces 5 dernières années.

L’objectif n’est pas contraignant : chaque gouvernement s’est engagé à faire “tout son possible” pour l’atteindre et reste libre des mesures à prendre en ce sens. Le Conseil de l’UE, qui regroupe les ministres des 27 Etats membres, pourra toutefois déclencher un état d’alerte en cas de rupture grave d’approvisionnement ou de demande très élevée. Auquel cas les pays seraient cette fois tenus de respecter cette réduction de 15 %.

Economiser du gaz

L’objectif de cette mesure est de réaliser des économies avant l’hiver, afin de se préparer à une éventuelle fermeture du robinet du côté de la Russie. L’accord, qui valide les grands principes d’un plan présenté le 20 juillet par la Commission européenne, intervient le lendemain de l’annonce par Gazprom d’une nouvelle limitation de ses exportations de gaz vers l’UE. La décision de Moscou “illustre une fois de plus le manque de fiabilité de la Russie en tant que fournisseur d’énergie”, a réagi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen ce mercredi.

Plus largement, “les flux globaux en provenance de Russie sont désormais inférieurs à 30 % de la moyenne de la période 2016-2021″, selon l’exécutif. “La décision d’aujourd’hui montre clairement que les Etats membres s’opposeront à toute tentative de la Russie de diviser l’UE en utilisant l’approvisionnement énergétique comme une arme”, s’est félicité Jozef Síkela, le ministre tchèque de l’Industrie dont le pays a pris la présidence tournante du Conseil de l’UE le 1er juillet dernier. 

L’accord prévoit des exemptions et des dérogations afin de tenir compte de chaque situation nationale. Les pays insulaires (Irlande, Malte, Chypre), non connectés aux réseaux de gaz des autres Etats membres, seront exemptés de la réduction obligatoire en cas de déclenchement du mécanisme d’alerte. Tout comme ceux qui dépendent fortement du gaz dans leur production d’électricité et dont le réseau électrique n’est pas synchronisé avec le reste de l’UE (Lettonie et Lituanie).

Des dérogations peuvent par ailleurs être demandées dans plusieurs cas, notamment par des Etats dont les interconnexions sont limitées et qui peuvent démontrer que leur capacité d’exportation ou leur infrastructure de gaz liquéfié est utilisée pour rediriger du gaz naturel vers d’autres Etats membres. Ceux qui ont dépassé leurs objectifs hivernaux de remplissage de leurs stocks de gaz (dont 80 % de leur capacité avant le début de l’hiver pour les réserves souterraines) peuvent également obtenir des aménagements. 

La proposition initiale de l’exécutif européen avait été sévèrement critiquée par plusieurs pays européens en amont de la réunion, dont l’Espagne, le Portugal, la Grèce et la France. En cause : l’uniformité des mesures, qui tenait peu compte de la diversité des situations nationales. Après les négociations, seule la Hongrie a finalement voté contre la proposition.

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