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Grèce : Merkel et Hollande sur la même longueur d’onde ?

Jeudi 23 août, le président français François Hollande était à Berlin pour un dîner de travail avec la chancelière Angela Merkel. Au menu, la crise syrienne mais surtout la situation économique grecque, les deux dirigeants devant accorder leurs violons avant de rencontrer, vendredi pour Madame Merkel, samedi pour Monsieur Hollande, le Premier ministre grec. L’objectif de ces visites pour Antonis Samaras : obtenir de ses créanciers européens un délai supplémentaire pour la mise en oeuvre de son programme de rigueur budgétaire.

Berlin et Paris s’accordent sur le dossier grec … ou presque

Aucune intempérie n’aura empêché cette fois-ci le Président français de se rendre à Berlin pour rencontrer son homologue allemand. A l’occasion d’un dîner hier, François Hollande et Angela Merkel ont abordé la crise syrienne mais également, et surtout, le dossier grec. Le Premier ministre grec, à la tête d’une coalition fragile, doit en effet obtenir de l’Union européenne le versement d’une nouvelle tranche d’aide financière de 31,5 milliards d’euros, et l’assouplissement des conditions de mise en oeuvre de son programme d’austérité budgétaire supposé faire revenir le pays ‘dans les clous’ d’ici 2014.

Les négociations ont en fait commencé dès mercredi avec la visite à Athènes de Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, qui s’est voulu rassurant, au moins en partie. S’il a reconnu qu’un délai supplémentaire pourrait être utile à la Grèce, repoussant à 2016 la limite de mise en oeuvre des mesures budgétaires, il a cependant affirmé qu’aucun nouveau versement ne pourrait être effectué avant octobre.

Convaincre la France et l’Allemagne sera cependant une tout autre affaire. Le diner d’hier soir devait permettre aux dirigeants français et allemand de définir une position commune sur ce dossier. Il était également l’occasion de prendre la température des relations entre les deux pays après l’élection du président socialiste. Si François Hollande et Angela Merkel ont affiché une entente de façade (malgré une communication restreinte, la chancelière ayant rejeté l’idée d’une conférence de presse commune), les divergences demeurent. En effet, lors d’une courte déclaration, Angela Merkel a encouragé la Grèce à poursuivre ses réformes et à ne pas oublier ses engagements. En terme de calendrier également ?

Du côté français, la fermeté est de mise également. Mais François Hollande a aussi rappelé son souhait que la Grèce reste avant tout dans la zone euro. Quitte à devoir la soutenir davantage ? Une option inenvisageable pour l’Allemagne si on en croit son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, pour qui plus de temps veut dire plus d’argent.

Pas de décision avant fin septembre

Intéressante pour l’analyse des relations franco-allemandes, la rencontre d’hier n’aura cependant rien apporté de réellement nouveau sur ce dossier. En effet, les deux pays se seront également accordés pour repousser leur décision à fin septembre, date de la remise du rapport de la troïka européenne (UE-BCE-FMI). Une position également tenue par M. Juncker.

Il parait donc peut probable que M. Samaras reparte de Berlin et de Paris avec le soutien de ses partenaires. Ces rencontres constituent tout de même un exercice importante et l’opportunité pour le Premier ministre grec de rassurer et de convaincre des dirigeants dont la décision pèseront lourd dans la balance. Rassurer et convaincre, il devra également le faire à son retour à Athènes auprès des membres de sa coalition, plus qu’instable, afin d’éviter une nouvelle crise politique, alors que la menace d’une sortie de la zone euro plane toujours sur la péninsule hellénique.

La Grèce, elle, pourrait ne pas pouvoir attendre fin septembre pour savoir à quelle sauce elle va être mangée. La rentrée européenne, qui semblait pourtant démarrer sur les chapeaux de roue, ne devrait-elle pas être l’occasion d’une réflexion plus approfondie sur la sortie de crise ? Si la Grèce est en récession depuis cinq, la France n’en est pas passée loin cet été. A l’image de l’Union européenne elle-même, beaucoup de pays affichent une croissance zéro. Il semble bien que la crise ne se résume plus au dossier grec.

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