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Faillite de la banque SVB : l’Union européenne exclut pour le moment un risque de contagion

L’effondrement de la banque américaine fait craindre le retour d’une crise financière mondiale. Lundi 13 mars, les responsables européens se sont néanmoins voulus rassurants, estimant notamment que le système bancaire était beaucoup plus surveillé qu’en 2008.

Basée à Santa Clara en Californie, la Silicon Valley Bank était spécialisée dans le domaine de la tech avant de faire faillite le 10 mars dernier
Basée à Santa Clara en Californie, la Silicon Valley Bank était spécialisée dans le domaine de la tech avant de faire faillite le 10 mars dernier - Crédits : Sundry Photography / iStock

Pas de panique” [Euronews]. C’est le mot d’ordre de part et d’autre de l’Atlantique depuis vendredi 10 mars, jour de la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank, spécialisée dans le domaine de la tech. “Un véritable canard boiteux qui a prêté de l’argent à des fonds sans garanties, sans anticiper un retournement du secteur”, résume France Info.

Listées parmi les vingt premières banques de dépôt du pays, la Silicon Valley Bank, avec ses 209 milliards de dollars d’actifs, représente la plus grosse faillite du secteur depuis la catastrophe financière de 2008″, souligne Libération. Elle reste cependant “une petite banque à l’échelle des États-Unis. Ses […] actifs n’ont rien à voir avec les 3 200 milliards de dollars de JPMorgan Chase”, tempère Le Figaro.

Depuis, le gouvernement américain a pris le contrôle de l’établissement, assurant l’ensemble des dépôts de ses clients. Par ailleurs, “deux autres banques [nationales] ont également fait faillite ces derniers jours : la Silvergate Bank, jeudi 9 mars, et la Signature Bank, dimanche 12 mars”, précise La Nouvelle République.

Le spectre de 2008

Peu avant l’ouverture des marchés de Wall Street, le président Joe Biden s’est adressé à ses concitoyens lundi 13 mars pour tenter de les rassurer. “Les Américains peuvent avoir confiance dans leur système bancaire, qui est solide. Vos dépôts seront toujours là quand vous en aurez besoin”, a ainsi déclaré le pensionnaire de la Maison-Blanche [Radio Canada].

Peine perdue : ni les efforts et les milliards déployés dans l’urgence pendant le week-end aux Etats-Unis ni les déclarations des responsables politiques des deux côtés de l’Atlantique n’ont suffi à apaiser les marchés boursiers mondiaux”, note Le Monde. “Difficile, face à ces mouvements brutaux, de ne pas évoquer le souvenir de la grande crise financière de 2008, déclenchée par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers”, poursuit le quotidien. 

Côté européen, le commissaire à l’Economie Paolo Gentiloni est venu jouer le rôle de pompier. “Il n’y a […] pas de contagion directe. La possibilité d’un impact indirect est un point que nous devons surveiller, mais pour l’instant, nous ne voyons pas de risque significatif”, a réagi l’Italien lundi 13 mars [Euronews].

Ce dernier a notamment expliqué que le choc était sans commune mesure avec 2008. Surtout, la surveillance du secteur s’est accrue depuis l’application des accords de Bâle III, conclus en 2010. “Les banques, aux Etats-Unis et plus encore en Europe, doivent respecter des niveaux de solvabilité (leur capacité à faire face à leurs engagements financiers à court, moyen et long terme) et de liquidité (la capacité à répondre à des besoins immédiats) élevés, afin justement d’éviter une réplique du séisme d’alors”, rappelle Le Monde.

Dégringolade des bourses mondiales

Les analystes sont convaincus qu’il n’y a pas de SVB Financial Group parmi les banques européennes. Cela n’a pas empêché les investisseurs de vendre”, constate Bloomberg. “Les actions bancaires en Europe et en Asie ont plongé lundi, la décision des États-Unis de garantir les dépôts du prêteur SVB, […] n’ayant pas réussi à rassurer les investisseurs sur la solidité financière des autres banques”, commente pour sa part l’agence Reuters.

À Paris, le CAC 40 a chuté de 3 %. Sa pire séance depuis trois mois. Toutes les bourses européennes ont été secouées, Francfort, Milan, etc.”, énumère ainsi France info. A l’ouverture ce mardi 14 mars, la tendance semblait toutefois s’inverser : “Paris avançait de 0,25 %, Francfort de 0,38 % et Londres était proche de l’équilibre (-0,04 %)” [France 24].

“Rassurer”

Rassurer. C’est le mot d’ordre ce lundi 13 mars après quatre jours de folie outre-Atlantique”, note Le Parisien. Après l’appel au calme du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, la Banque de France a également affiché son optimisme dans les colonnes du journal francilien : “Les banques françaises ne sont pas exposées sur le dossier Silicon Valley Bank (SVB)”.

Discours similaire du côté de ses homologues européens. Ainsi, “Paschal Donohoe, le président de l’Eurogroupe, a souligné à plusieurs reprises que la situation en Europe était ‘très, très différente’ de celle des États-Unis”, rapporte le Financial Times.

Reste qu’il faut toutefois être attentifs à la suite”, avertit France Info. Cette tempête va inciter les banques centrales à revoir leur politique de hausses des taux, et rappelle que si, avant, l’argent ne coûtait rien, aujourd’hui, il a un prix”, complète le média. De son côté, le Financial Times met en garde : “les événements survenus en Californie peuvent sembler très lointains, mais le chaos qui règne dans le système financier américain reste rarement une affaire locale”.

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