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Erasmus+ : un appel au “droit à la mobilité apprenante pour tous”

Ce lundi 9 mai, qui célèbre la Journée de l’Europe, le Cercle Erasmus+, comité d’orientation de l’Agence Erasmus+ constitué de 26 personnalités et présidé par Jean Arthuis, publie une tribune pour défendre un “droit à la mobilité apprenante pour tous”.

Le cercle Erasmus+, comité d'orientation de l'Agence française du programme Erasmus+, appelle à développer la mobilité européenne des jeunes, grâce à un réseau d’ambassadeurs et à la création d’espaces Erasmus+ dans les établissements.
Le cercle Erasmus+, comité d’orientation de l’Agence française du programme Erasmus+, appelle à développer la mobilité européenne des jeunes, grâce à un réseau d’ambassadeurs et à la création d’espaces Erasmus+ dans les établissements. - Crédits : Vertigo3d / iStock

Jean Arthuis a notamment été député européen (libéral). A l’occasion de la publication de la tribune du Cercle Erasmus+, l’ancien ministre français revient pour Toute l’Europe sur le programme de mobilité qui fête cette année ses 35 ans.

L’année 2022 marque le 35e anniversaire du programme Erasmus+, l’Année européenne de la jeunesse et aujourd’hui nous fêtons la Journée de l’Europe. Quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes ?

Un message d’optimisme et de confiance. L’Europe se construit sur la volonté de permettre aux identités nationales de vivre en paix sur notre continent. La guerre en Ukraine vient de déclencher une sidération. A l’heure des défis climatiques et géopolitiques, nous comprenons que certains pans de notre souveraineté doivent être partagés pour mieux les assumer et les préserver, que c’est l’Europe qui nous permet de rester maîtres de notre destin. Qu’en conséquence, il faut aller avec enthousiasme à la rencontre de nos concitoyens européens.

Selon un sondage CSA publié au début de l’année, 57 % des Français pensent encore qu’Erasmus+ est réservé aux étudiants. Pourtant, ce programme est ouvert à tous. Comment y remédier ?

Erasmus+, c’est pour tous les jeunes. L’Union européenne est à la peine pour parler aux Européens. S’agissant d’Erasmus+, toutes les institutions accueillant les jeunes sont appelées à devenir acteurs de mobilité en Europe, écoles, collèges, lycées, universités, centres de formation d’apprentis, établissements médico-sociaux, missions locales. Espaces d’information, ils peuvent s’engager dans des partenariats avec des correspondants dans différents pays pour faciliter les échanges, les appariements.

Dans l’Eurobaromètre sur l’Année européenne de la jeunesse publié le 5 mai dernier, il ressort que le manque de moyens financiers demeure l’une des principales raisons de la non-participation aux projets de mobilité, même si l’obstacle financier est en diminution (36 %, contre 42 % en 2019). Quelles sont les aides prévues pour permettre à un jeune aujourd’hui de bénéficier d’un parcours de mobilité ?

Pour la séquence 2021-2027, les crédits du programme sont en augmentation de 80 %. Et je fais confiance au Parlement pour ajuster chaque année les montants à la hausse de façon progressive. Nous y sommes parvenus entre 2014 et 2020. En outre, pour certains jeunes, le Fonds social européen (FSE) pourrait venir en complément. Au-delà des aides de l’UE, différentes institutions peuvent venir en appui : les collectivités territoriales, Pôle emploi…

Quels sont les autres freins à la mobilité ?

Ils peuvent être juridiques (pour les apprentis), académiques (prises en compte des acquis de la mobilité lors de la délivrance des diplômes), linguistiques, psychologiques. En fait, lorsque les acteurs de l’éducation et de la formation ont la volonté de pratiquer la mobilité, ils trouvent toujours une solution. Trop souvent, les freins sont invoqués pour renoncer à la mobilité et ne rien changer.

Vous militez pour un droit à la mobilité européenne, inscrit dans les parcours et pleinement reconnu. Concrètement, comment cela se traduit-il ?

Par la sensibilisation et l’engagement de tous les acteurs au service de l’éducation, de l’enseignement, de la formation professionnelle, de l’emploi, de l’inclusion. Tel est l’objet des “espaces Erasmus”. L’essentiel est de faire naître le désir de mobilité chez tous les jeunes.

La Conférence sur l’avenir de l’Europe se termine aujourd’hui. Que pensez-vous des résultats concernant les travaux sur la jeunesse et notamment la proposition d’une équivalence garantie des diplômes, des diplômes professionnels, de l’apprentissage non formel et des périodes d’apprentissage à l’étranger ?

C’est l’objectif principal, l’idéal. Il appelle tous les acteurs publics à accélérer les processus de mise en convergence des législations et réglementations. Sans attendre, encourageons les initiatives de tous ordres, partant des territoires et des acteurs. L’intensité des flux de mobilité fera justice de toutes les réticences anachroniques. C’est ainsi que se construit une Europe solidaire et autonome au plan stratégique. L’avenir nous appartient, prenons notre destin en main, avec confiance et optimisme.

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