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[Revue de presse] Erasmus fête ses 30 ans en 2017

Le programme Erasmus, l’une des principales réussites de l’histoire de l’Union européenne, a 30 ans. Alors que les célébrations de cet anniversaire commencent lundi 9 janvier à Paris à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, la presse française en profite pour passer en revue les succès et difficultés du programme, dont plus de 5 millions d’Européens ont déjà bénéficié depuis 1987.

Programme Erasmus

Un programme qui n’a cessé de se développer

Ils n’étaient que 3 244 étudiants à partir en échange universitaire Erasmus en 1987-1988, première année du programme. “Trente ans plus tard, on estime que plus de 5 millions de personnes ont pu profiter du programme, dont 3,3 millions d’étudiants” , rapporte le quotidien belge La Libre (avec l’AFP).

Le nombre de pays participants a également considérablement crû depuis 1987, passant de 11 pays a 33 actuellement [Europe 1]. Le média rappelle aussi qu’Erasmus + ne s’adresse plus uniquement aux étudiants de l’enseignement supérieur. “[Erasmus +] a aussi gagné élèves du primaire et du secondaire, des lycées professionnels, demandeurs d’emplois, etc. Au total, sur les 5 millions de personnes bénéficiaires, 3,3 millions d’étudiants ont pu vivre l’aventure” , détaille la chaîne de radio sur son site.

Un succès européen

Aujourd’hui, les nombreux étudiants ayant bénéficié du programme ne tarissent pas d’éloges quant à cette aventure européenne. “ ‘En Erasmus, toutes les différences se gomment et on construit des amitiés qui n’auraient pas existé ailleurs’, se souvient Déborah” , ancienne étudiante du programme, interrogée par Le Figaro. Pour elle, “Erasmus est un véritable accélérateur de maturité” .

Erasmus + faciliterait également l’insertion sur le marché du travail. “Même quand il est de courte durée, le programme a des effets. C’est une ligne très positive sur le CV, les anciens Erasmus s’insèrent plus vite sur le marché du travail et, quand ils sont au chômage, ils y restent moins longtemps” , assure Laure Coudret-Laut, à la tête de l’agence Erasmus + France [Le Parisien]. Le quotidien rapporte également que les “anciens” décrivent souvent Erasmus + comme “une école de vie” . Le programme “change réellement les étudiants ! C’est un gain de compétences en langues étrangères, en autonomie, en relations interculturelles, en ouverture sur d’autres manières de penser et de travailler” , affirme Laure Coudret-Laut au média.

Erasmus + a indéniablement renforcé les liens entre Européens. A cet égard, LCI relate qu’en 2014, la Commission européenne a déterminé que 27% des étudiants Erasmus avaient rencontré leur conjoint pendant leur séjour à l’étranger. “Elle en avait déduit que ‘selon les estimations, environ un million de bébés sont vraisemblablement nés de couples Erasmus depuis 1987’ ” , explique LCI.

Toujours des obstacles à surmonter

A ce constat assez idyllique, il faut toutefois préciser que le programme Erasmus + fait également face à des difficultés majeures.

En matière de financement notamment. “Malgré son succès, le programme a connu de lourds problèmes de financement, et frôlé la faillite en 2012, avec des impayés s’élevant à 5 milliards d’euros pour l’année. Le trou avait été comblé par les Etats européens. Mais les questions de l’époque - du financement des échanges et du coût des frais d’inscription - se posent encore aujourd’hui avec acuité” , à l’heure où la construction européenne dans son ensemble est menacée, lit-on sur le site de LCI.

Autre difficulté : la conversion des notes entre des systèmes universitaires parfois très différents. Ainsi, “selon une étude de l’inspection générale de l’enseignement supérieur datant de l’automne dernier, seuls 61% des étudiants français reçoivent ainsi une reconnaissance formelle de leur mobilité via les ECTS, ce système qui a pour but de faciliter la comparaison des programmes d’études” , rapporte Le Figaro. Un mauvais pourcentage en partie dû à des problèmes de délais administratifs dans le cas de la France, selon Laure Coudret-Laut, interviewée par le journal, qui reconnaît qu’il faut “améliorer la fluidité des échanges” .

Le Brexit, enfin, inquiète quant à l’avenir d’Erasmus +. Pour l’heure, “Universities UK, l’organisme représentant les universités britanniques, a reçu l’assurance de la part de la Commission européenne que rien ne changerait tant que le Royaume-Uni ne sera pas effectivement sorti de l’Union européenne, ce qui est prévu actuellement pour le premier trimestre 2019″ , nous apprend Le Parisien. Le quotidien souligne en outre que Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères britannique et partisan du Brexit, souhaite que le Royaume-Uni continue sa participation au programme après sa sortie de l’Union.

La future sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne modifie néanmoins de manière fondamentale le rapport que les Européens ont à la construction communautaire et met en péril les initiatives telles qu’Erasmus. C’est le constat dressé par Laurent Marchand dans un éditorial à Ouest France, intitulé “Europe. Au nom d’Erasme, la liberté” , plaidoyer pour Erasmus +. “Si tant de jeunes en Europe, et au Royaume-Uni, ont été choqués par le Brexit l’an passé, c’est parce que c’est une rupture de ce cadre. Ils ne comprennent pas la renaissance de barrières au milieu d’une Europe devenue leur terrain de jeu naturel. Ceux qui le peuvent, outre-Manche, se ruent sur les passeports irlandais que leur autorise une ascendance. Erasmus a trente ans à peine. C’est un peu jeune pour s’enfermer” , écrit Laurent Marchand.

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