La Commission européenne au secours de la Grèce
La Grèce confirme à nouveau sa position de mauvais élève. L’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P) a annoncé de nouveaux chiffres inquiétants pour la Grèce. Un mois après la dernière baisse, le pays passe de la note “B” à “CCC” . Jugeant que le pays risque de devoir de plus en plus restructurer sa dette d’une manière que l’agence de notation qualifierait de défaut, elle l’a assortie d’une perspective négative.
S&P rappelle notamment que la Grèce ne pourra pas aller sur les marchés financiers en 2012 et “probablement après” , comme il était convenu dans le cadre du plan d’urgence de soutien de l’UE et du FMI pour le pays.
Actuellement, plusieurs options font l’objet de débats entre les Etats membres pour permettre à la Grèce d’alléger le poids du remboursement de sa dette. Formulé la semaine dernière par le ministre allemand des Finances, la Commission européenne travaille sur un projet d’accord selon lequel les banques pourraient prolonger volontairement la durée de remboursement des obligations grecques. Il s’agit d’un accord basé sur ‘l’initiative de Vienne’, qui prévoit que les banques garderont leurs titres plus longtemps et de façon volontaire.
Selon le commissaire européen aux Affaires économiques, cette proposition gagnerait du terrain. “Nous ne sommes pas aussi loin d’une solution commune que certains le pensent” , a indiqué mardi 14 juin, Olli Rehn, dans une interview quotidien économique allemand Süddeutsche Zeitung.
Vers un “rollover” des banques européennes sur la dette grecque ?
Opposée à la prolongation des délais de remboursement aux créanciers privés de la Grèce, la BCE penche davantage en faveur d’un “rollover” .
Ce mécanisme qui verrait les créanciers de la Grèce souscrire de leur plein gré de nouveaux emprunts, au fur et à mesure de l’arrivée à expiration de ceux déjà émis par la Grèce.
Au cours d’une conférence organisée à Londres lundi 13 juin, le président de la Banque centrale européenne a réaffirmé que toute restructuration de dette grecque devrait être “volontaire” et ne pas déclencher un défaut de paiement, qui aurait des conséquences très néfastes. “Il faut éviter tout ce qui pourrait déclencher un événement de crédit, et éviter tout ce qui pourrait déclencher un défaut de paiement” , a indiqué Jean-Claude Trichet.
Le sujet devrait largement occuper les débats entre les ministres de l’Economie de la zone euro qui se réunissent aujourd’hui à Bruxelles en vue de préparer leur prochaine réunion, le 20 juin à Luxembourg, qui doit arrêter les détails de l’aide à à la Grèce.
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