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David Lopez : “Il faut que les associations s’engagent dans les débats européens”

Du 24 au 27 juin se tiendra à Toulouse l’assemblée générale de la Ligue internationale de l’enseignement, de l’éducation et de la culture populaire. Objectif : débattre et rassembler les 15 pays membres autour d’un manifeste exprimant le souhait d’une société plus juste et plus solidaire, dans laquelle les valeurs de laïcité et de liberté doivent prédominer. David Lopez, responsable du service Europe/Relations Internationales à la Ligue française de l’enseignement, nous détaille ses enjeux et revient sur la vocation européenne du mouvement.

Touteleurope.fr : L’assemblée générale de la Ligue internationale de l’enseignement, de l’éducation et de la culture populaire a lieu du 24 au 27 juin à Toulouse : quel en est l’objectif ?

La Ligue de l’enseignement est un mouvement d’éducation populaire créé en 1866. Forte de 30 000 associations, 2 millions d’adhérents et 102 fédérations départementales, elle a pour objectifs la défense de la laïcité et l’accès de tous à l’éducation.

Site de la Ligue de l’enseignement
David Lopez : L’assemblée générale de la Ligue internationale de l’enseignement, de l’éducation et de la culture populaire (LIEECP), qui regroupe 15 pays membres, a lieu tous les 3 ans environ. L’objectif est de faire le point sur nos activités et envisager les actions à venir.

Cette année, l’assemblée se déroule dans un contexte un peu particulier, autour d’un texte intitulé “Faire société” . L’idée est simple : notre société va mal, et nous considérons qu’il est nécessaire de reconstruire un contrat de société.

Toutes les fédérations françaises de la Ligue et nos collègues des autres pays ont tenté de redéfinir les contours de ce nouveau contrat social, et nous espérons adopter ce texte à l’issue de l’assemblée général, pour qu’il devienne un “manifeste” de la Ligue de l’enseignement sur les questions de société.

Les grandes lignes en sont les suivantes : dans ce monde incertain et complexe, nous souhaitons une société plus juste et plus solidaire, des mots trop utilisés aujourd’hui sans résultats réels et qui doivent être redéfinis. Cette société doit être laïque et fraternelle, ce qui est un gage de paix et non, comme on l’entend trop souvent, une question ringarde. Enfin plus d’hommes et de femmes doivent y être libres tout en étant responsables.

Suivent des propositions sur la recomposition de l’action publique en fonction de ses liens avec les dynamiques de marché, le renouvellement des pratiques démocratiques, la question des solidarités, et enfin une politique de reconnaissance des individus et des groupes, qui aujourd’hui semblent se diluer dans des positions assez individualistes… comme le montrent assez bien aujourd’hui les polémiques suscitées par l’équipe de France de football !

Touteleurope.fr : Quels types de coopérations existent entre les membres européens de la Ligue internationale ?

D.L. : Entre membres européens, nous avons déjà une tradition commune de travail, facilitée par les programmes européens existants : journées civiques de Malaga organisées par la Présidence espagnole de l’UE en mai, coopération avec nos collègues roumains autour des animateurs de l’éducation à l’environnement et au développement durable, actions communes avec nos collègues belges et luxembourgeois sur l’éducation non formelle…

Au niveau des membres extra-européens, c’est un peu plus compliqué, mais on s’appuie sur des programmes du Ministère des affaires étrangères : en particulier le programme pour le développement des réseaux par l’éducation en Afrique de l’Ouest (5 pays) et le Programme concerté Maroc (relations entre associations françaises et marocaines). On essaie de s’appuyer sur des programmes qui permettent le financement des actions. La vraie difficulté ne tient pas dans la volonté de se rencontrer, mais dans les moyens pour le faire !

Touteleurope.fr : Comment la Ligue de l’enseignement agit-elle auprès des institutions européennes ?

D.L. : Depuis le congrès “Agir et décider en citoyens d’Europe” de 2003, la Ligue a renforcé son action européenne. Concrètement, elle s’est engagée dans plusieurs lieux de coordination associative.

Nous avons ainsi rejoint Solidar sur les questions d’action sociale, de solidarité internationale et d’éducation et de formation tout au long de la vie. Nous sommes vice-président de la Plateforme européenne de la société civile pour l’éducation et la formation tout au long de la vie (EUCIS - LLL), qui est devenue l’interlocuteur de la DG Education - Culture sur les aspects d’éducation. Nous assurons la présidence du Forum civique européen, reconnu par les Directions générales Education Culture et Citoyenneté. Enfin, notre secrétaire général co-préside le groupe de liaison société civile du Comité économique et social européen.

On intervient ainsi essentiellement sur les champs de l’éducation, de la citoyenneté, et dans une moindre mesure sur l’action sociale et la solidarité internationale.

Touteleurope.fr : La ligue française de l’enseignement a-t-elle vocation à européaniser les débats et ouvrir ses membres à l’Europe ?

D.L. : Oui, tout à fait. C’était l’un des choix du congrès de 2003. D’une part on ne peut plus regarder l’Europe depuis cette forteresse assiégée que serait la France, il faut s’engager dans des lieux de discussion et de débats. D’autre part nous incitons l’ensemble de nos membres à ouvrir leurs actions à d’autres : à travers des échanges, des discussions, des constructions communes, en particulier dans les domaines du sport, de la culture, de la formation, de la mobilité…

Cette position de la ligue se traduit à travers nos publications régulières sur les questions européennes : à travers une page Europe dans notre revue nous aidons les fédérations à bénéficier des programmes européens, une newsletter hebdomadaire envoyée à plus de 5 000 personnes sur les nouveaux dispositifs européens…

Touteleurope.fr : Quels sont les projets européens de la ligue de l’enseignement ?

D.L. : Les acteurs réels de la ligue de l’enseignement sont nos 102 fédérations sur le terrain, dont environ 75 sont engagées dans des actions européennes : celles-ci vont de la plus simple action de jumelage à des programmes plus complexes dans le cadre d’Interreg ou du Fonds social européen.

Beaucoup de ces projets relèvent du programme Jeunesse en Action, d’autres de Grundtvig, ou d’Interreg dans les régions transfrontalières. Donc nos projets dépendent en grande partie des programmes européens.

En savoir plus

Site de la ligue de l’enseignement

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