Le Mécanisme européen de stabilité en attente de ratification
Alors que Wolfgang Schäuble, ministre des Finances allemand, s’est dit sûr que la Cour constitutionnelle ne bloquera pas le MES, un “non” de Karlsruhe poserait un grand problème à l’Union. En effet, pour rentrer en vigueur, le mécanisme nécessite la ratification de pays représentant 90% des fonds apportés et le soutien allemand est donc incontournable. S’il entrera en vigueur, le MES sera doté de quelques 500 milliards d’euros et remplacera le FESF. Il pourra recapitaliser directement les banques et acheter des obligations nationales sur les marchés financiers.
Mario Draghi, le vrai protagoniste du sauvetage européen ?
“La BCE a la responsabilité d’intervenir sur le marché de la dette” , aurait dit le patron de la BCE aux eurodéputés lors de sa visite au Parlement européen lundi 3 septembre. Encore une fois, les mots de l’Italien ont donné un coup de fouet aux bourses européennes. Mais alors que la BCE envisage un rachat des obligations nationales, les opposants à la politique de M. Draghi sont encore nombreux. Parmi eux, le président de la Bundesbank, qui se dit convaincu que le rôle de la BCE se limite au contrôle de l’inflation. Il a pourtant envisagé à plusieurs reprises de démissionner de ses fonctions, face à la persévérance du banquier européen.
Le 6 septembre, donc, l’Europe saura si Mario Draghi a décidé de poursuivre encore une fois son chemin. Dans ce cas, la BCE tentera de résoudre la crise de la zone euro en achetant de la dette espagnole et italienne. En échange, les 27 devront poursuivre les réformes : c’est-à-dire boucler le Pacte budgétaire et aller vers une union bancaire. “Il ne faudrait pas qu’on dise un jour que le seul homme d’Etat de la zone aura été le patron de la BCE !” , commente Le Monde.
Supervision bancaire : Berlin s’en prend à la Commission
Le dernier grand dossier à l’ordre du jour des 27 pour cette rentrée est la “supervision bancaire” proposée par la Commission.
Ce premier pas vers l’Union bancaire est pourtant contesté par l’Allemagne. Selon Berlin, il est “irréaliste” de penser que l’institut de Francfort allait pouvoir contrôler toutes les banques européennes. En outre, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a ajouté que tant qu’un tel mécanisme n’est pas créé, il est exclu que les banques puissent être directement recapitalisées par le Mécanisme européen de stabilité financière (MES).
Le 12 septembre serait donc une date cruciale pour ce dossier. Ce jour-là, la Commission européenne fera officiellement ses propositions en matière de supervision bancaire.
En savoir plus
Les fonds de secours suspendus à la décision de la Cour constitutionnelle allemande [Le Monde]
La cour de Karlsruhe n’entend pas différer le verdict sur le MES [Le Nouvel Observateur]
Le seul homme d’Etat, c’est Draghi [Presseurop]
Michel Barnier détaille le projet de supervision bancaire européenne [Les Echos]