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Conseil des ministres franco-allemand : un nouveau départ

Relancer un couple, ca n’est jamais évident. Pourtant, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont prouvé qu’ils souhaitaient que la France et l’Allemagne redeviennent un couple moteur pour l’Union Européenne. Etre la force qui permettra à l’Union d’exister politiquement sur la scène internationale afin de ne pas se faire distancer. Lors du 12e conseil des ministres franco-allemand, réuni au palais de l’Elysée, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont affiché leur volonté commune de renforcer leur coopération.

“Nous voulons une Europe qui existe politiquement”

“Nous voulons une Europe qui existe politiquement fortement et pour que l’Europe existe politiquement fortement, l’Allemagne et la France doivent travailler ensemble“a déclaré le Président français lors de la conférence de presse conjointe du 4 février.


Paris et Berlin ont donc décidé d’adopter une feuille de route pour les dix années à venir. Coïncidence heureuse, l’UE est également en train de définir sa stratégie post Lisbonne pour la même période, 2010-2020. “L’Agenda franco-allemand 2020” , réalisé par Pierre Lellouche, secrétaire d’État chargé des affaires européennes et secrétaire général pour la coopération franco-allemande, avec son homologue allemand Werner Hoyer, a identifié six grands domaines de coopération :

  • Economie, finances et emploi
  • Energie, climat et biodiversité
  • Croissance, innovation, recherche, éducation et enseignement supérieur
  • Politique étrangère, défense, sécurité
  • Rapprochement des citoyens
  • Cadre institutionnel

Ce plan ambitieux doit permettre “de mettre l’Allemagne et la France au service de l’Europe et d’une nouvelle régulation dans le monde” .

Cap sur une sortie sociale de la crise économique


Le Conseil des Ministres Franco-Allemand (CMFA) qui s’est donc réunis au grand complet (tous les ministres des deux Etats étaient présents) a abordé six domaines de coopération renforcée. Domaine privilégié, crise oblige, l’économie, les finances et l’emploi.

Alors même que la presse considère qu’en cette matière, chacun des dirigeants est resté évasif, il reste possible de présenter un certain nombre de principes qui guideront cette coopération renouvelée.

La France et l’Allemagne souhaitent changer l’approche européenne et mondiale de la croissance et de la richesse afin d’obtenir une prise en compte accrue de la dimension sociale de nos sociétés comme facteur de progrès. Aujourd’hui, seul le produit intérieur brut est utilisé comme critère. Les deux gouvernements se sont dès lors accordés afin d’amorcer des réformes structurelles et de coordonner leurs politiques économiques.

Dans ce cadre, ils ont formulé des propositions concrètes permettant d’adapter les modes de calcul de la croissance sur la base des travaux de la commission Stiglitz-Sen.

Dimension sociale encore, la France et l’Allemagne souhaite également approfondir le rapprochement des citoyens. Pour ce faire, Mme Merkel et M. Sarkozy souhaitent encourager les jumelages entre les communes, favoriser les échanges entre jeunes, y compris issus de milieux défavorisés ou encore en pérennisant le parlement franco-allemand des jeunes.

Par ailleurs, le régime matrimonial commun a été signé ce qui permettra un alignement des contrats de mariage dans les deux pays.

Toutefois, toutes les propositions n’ont pas été approuvées lors de ce Conseil des Ministres. Ainsi, il n’y aura pas de ministre commun. Cette option n’a pas été retenue car elle ne semblait pas réalisable.

Néanmoins, les ministres français et allemands pourront désormais prendre la parole devant le conseil des ministres du pays voisin “sur les sujets à l’ordre du jour” .

Un plan réaliste et pragmatique


Angela Merkel a souhaité rappeler qu’il était important d’être “honnête sur la manière de façonner la croissance dans le futur” car ” dans le passé nous avons promis des choses que nous n’avons pas été en mesure de réaliser” .

Projets réalisables en matière environnementale, la création d’un standard européen unique en matière de voitures électriques et la création d’un Office franco-allemand des énergies renouvelables en 2010.

La question nucléaire n’a en revanche pas été abordée même si Guido Westerwelle, chef de la diplomatie allemande, aurait indiqué que Berlin devra emprunter ce “pont” vers une économie propre.

De nombreuses pistes de coopérations et quatre vingts mesures concrètes qui devraient permettre à l’Union de se relancer dans la compétition internationale. L’Allemagne et la France ont choisis de redonner un sens et un souffle au projet européen, un volontarisme qui avait disparu depuis 2007.

En effet, Nicolas Sarkozy, à l’issue de son élection, avait souhaité diversifier dans l’Union les partenaires privilégiés de la France en se tournant notamment vers le Royaume-Uni.

Depuis le 4 février, un nouvel élan qui apparait prometteur a été donné. Les retrouvailles franco-allemandes constituent une excellente nouvelle pour une Union européenne qui cherche ses marques depuis l’adoption du Traité de Lisbonne et qui prépare le Conseil européen du 11 février.


En savoir plus :

Agenda franco-allemand 2020 - Portail franco-allemand

Les relations franco-allemandes à l’honneur - Touteleurope.fr

Daniel Henri : “le manuel franco-allemand encourage les jeunes à se connaître” - Touteleurope.fr

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