Suite aux propositions de la Commission européenne pour une stratégie globale de lutte contre le réchauffement climatique, Patrick Criqui, économiste et directeur de recherche au CNRS, soulève dans cet article une question fondamentale : “en s’engageant sur la voie d’une discipline forte et contraignante, l’Union européenne ne risque t-elle pas de voir sa marge de manœuvre de compétitivité s’éroder face à ses concurrents ?” .
Selon l’auteur, l’Union pourrait en effet “mettre en danger sa compétitivité” si elle s’engageait seule dans une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans un contexte marqué par la compétition économique avec les Etats-Unis, la Chine, l’Inde ou le Brésil, pour qui “la première priorité sera le développement économique” , Patrick Criqui affirme que “la coopération entre Etats permettrait d’aboutir au meilleur résultat pour tous” .
Au niveau européen, l’auteur souligne qu’une politique intégrée “climat et énergie” , en accord avec les objectifs de compétitivité de l’Union devrait s’orienter sur deux axes : d’un coté l’orientation de l’industrie vers de nouvelles technologies “très basses émissions” .; de l’autre, la recherche d’un “point d’équilibre qui permettrait de progresser dans la réduction des émissions sans imposer un poids trop lourd aux industries exposées” .
Patrick Criqui, “Europe : sa politique climatique menace-t-elle sa compétitivité ?” , Telos, janvier 2007