Le plan franco-allemand prévoit que la Banque européenne d’investissement (BEI) puisse accorder des crédits “à hauteur de plusieurs milliards” aux entreprises qui s’engageront à recruter ou à former des jeunes. Les pays de l’Union européenne s’étaient déjà accordés en début d’année pour la constitution d’un fonds, géré par la BEI, qui pourrait compenser les effets structurels de l’austérité budgétaire. C’est donc ce fonds qui pourrait être sollicité.
Si cette initiative doit être présentée lors d’une conférence fin mai à Paris, à laquelle les ministres des Finances de la France et de l’Allemagne, Pierre Moscovici et Wolfgang Schäuble, ont déjà prévu de participer, elle n’a été dévoilée que lundi dernier, et par voie de presse, surprenant (positivement) les autres Etats membres de l’UE. Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, a ainsi indiqué ne pas avoir été averti de ce plan, mais a confirmé qu’il serait présent lors de cette conférence. Il a de même rappelé qu’il était favorable à toute mesure visant à réduire le chômage des jeunes, alors que ce dernier a atteint 57,22% au premier trimestre 2013 en Espagne. Un soutien que partage son homologue portugais, Pedro Passos Coelho. Ce dernier, de passage à Madrid pour un sommet bilatéral Espagne-Portugal, a qualifié de “tragédie” la situation de l’emploi des jeunes dans les deux pays et indiqué qu’ils se concerteraient également de leur côté pour trouver des solutions. Au Portugal, le taux de chômage des 15-34 ans atteint 42,1% de la population active.
Dans le cadre du New deal franco-allemand, c’est 6 milliards d’euros qui pourraient être investis par la BEI, pour un effet de levier de 10 envisagé, soit 60 milliards d’euros au total.