Le gaz représente environ un quart de la consommation énergétique de l’Union européenne. Il est notamment utilisé pour le chauffage ou pour produire de l’électricité. Bien que certains Etats membres de l’UE produisent eux-mêmes du gaz, à l’image des Pays-Bas ou de la Roumanie, cette production est trop faible pour couvrir les besoins de l’ensemble des ménages et des entreprises du Vieux Continent. L’Union européenne doit donc aller chercher cette énergie ailleurs, et surtout en Russie. Plus de 43 % du gaz importé dans l’Union européenne provenait ainsi de ce grand voisin en 2020.
Tous les pays n’ont pas la même dépendance au gaz russe. Dans plusieurs Etats, la quasi-totalité, voire la totalité, des importations de gaz naturel provient de Russie. C’est le cas en Lettonie (100 %), en République tchèque (100 %), en Finlande (97,6 %), en Hongrie (95 %) ou encore en Estonie (93 %). Tous ces pays n’ont cependant pas le même mix énergétique. Si la Lettonie et l’Estonie ont des taux proches en matière d’approvisionnement en gaz russe, la dernière utilise très peu de gaz en comparaison avec d’autres pays européens : cette énergie représentait ainsi 8 % du mix énergétique estonien en 2020, contre 20 % en Lettonie la même année.
Une série d’Etats s’approvisionnent pour plus de la moitié de leurs importations auprès de la Russie, à l’image de la Bulgarie (75 %) et de l’Allemagne (66 %). Cette dernière est aussi la première importatrice de l’Union européenne. Elle importait plus de 50 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2020, ce qui représentait un tiers des importations de l’UE depuis la Russie la même année. L’Italie, elle, se caractérise à la fois par de gros besoins en gaz (correspondant à 40 % de son mix énergétique) pour les ménages et l’industrie et une large dépendance à la Russie, qui représente près de la moitié de ses importations de gaz.
De son côté, la France a un approvisionnement plus diversifié que sa voisine allemande. Elle se fournit essentiellement auprès de la Norvège en 2020 (36 %). La Russie arrive en seconde position, représentant 17 % des importations de l’Hexagone en gaz naturel, devant l’Algérie (8 %).
Enfin, 6 Etats membres de l’UE n’importaient pas de gaz naturel directement depuis la Russie en 2020. Il s’agit de Malte, de Chypre, de la Croatie, de l’Autriche, du Danemark et de l’Irlande. Pour autant ces pays pourraient souffrir d’une fermeture des robinets à l’est de l’Europe, puisque les prix augmenteraient pour tous du fait de la rareté de l’énergie.
Concrètement, la Russie utilise des pipelines pour acheminer son gaz naturel vers les pays européens. Par exemple, un gazoduc passe par la Biélorussie, tandis qu’un autre traverse l’Ukraine. Le plus polémique d’entre eux, Nord Stream 2, relie la Russie à l’Allemagne en passant sous la mer Baltique. Il n’est pas en service, son processus de certification étant suspendu côté allemand en raison de la crise qui oppose la Russie au reste de l’Europe.
Après la Russie (44 % des importations européennes), la Norvège (20 %) et l’Algérie (12 %) étaient les deux principaux exportateurs de gaz naturel vers l’UE en 2020. Venaient ensuite le Royaume-Uni (6 %), les Etats-Unis (5 %) et le Qatar (5 %).