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Baccalauréat : “la construction européenne est un aspect important du programme pour les élèves de L et ES”

Les épreuves du Baccalauréat 2010 commencent ce jeudi 17 juin par l’épreuve de philosophie. Touteleurope.fr interroge à cette occasion Jacqueline Houlgatte, présidente de la commission Europe de l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie (APHG). Elle revient pour nous sur les aspects européens des programmes ainsi que sur le fameux livre d’Histoire franco-allemand sorti en 2006.

Touteleurope.fr : Le Baccalauréat commence… La question européenne est-elle au programme des cours d’Histoire qui ont été dispensés cette année ?

Jacqueline Houlgatte : Cela dépend des sections. En Terminale, les Scientifiques n’ont rien en Géographie sur ce sujet. En Histoire, l’Europe est traitée au travers de la guerre froide notamment, ainsi qu’avec un sujet sur l’Europe et le monde dominé (1848 - 1914). Dans l’académie de Rennes, pour les sections européennes (et donc pour les S aussi), on met l’accent sur la Grande-Bretagne et l’Europe.

Il y a plus de choses pour les sections Littéraires et Economique et Sociale qui ont plus de temps pour traiter cette matière. L’Union européenne est étudiée sous 2 aspects. Tout d’abord, “l’Union en tant que puissance économique” : qu’est-ce que la puissance et comment se manifeste-t-elle en Europe ? Les élèves doivent également étudier “l’Europe rhénane” qui est une étude de géographie régionale basée autour de la Rhénanie avec les échanges avec toutes les zones économiques autour et l’étude de la mégalopole européenne.

Enfin, toute une partie du programme porte sur “l’Europe de 1945 à nos jours” : l’Europe de l’ouest en construction, les enjeux européens depuis 1989, le temps des démocraties populaires. Donc pas seulement l’Union européenne mais l’ensemble de la zone continentale.

Touteleurope.fr : En Géographie, y avait-il une dimension européenne dans les programmes de Terminale ou était-ce traité dans les années précédentes ?

Jacqueline Houlgatte : L’Europe en tant que telle est étudiée en Première. On y a tout un chapitre introductif sur “Qu’est-ce que l’Europe ?” , “l’Europe des Etats et de l’Union européenne” . On y place souvent la construction européenne, comme ça on est sûr que les Scientifiques l’auront vue. Il y a aussi “Les réseaux, les flux” , “l’Europe des mobilités” , “le fait régional” . En plus pour les Littéraires et les ES, deux états sont à étudier aux choix dans l’Union : l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne ou l’Italie. Le thème est choisi par le professeur.

Touteleurope.fr : Plus globalement, les programmes sont-ils centrés sur une chronologie française des évènements ?

Jacqueline Houlgatte : Actuellement, il y a très peu de choses sur la France en tant que telle. En Seconde, cela se limite à la Révolution française et ses conséquences, les régimes politiques jusqu’à 1848. Pour la Première, c’est de nouveau ça plus l’étude de la IIIe République. Et la France dans la Seconde Guerre Mondiale.

Tout le reste est vu sous une vision plus élargie. Par exemple la Révolution industrielle est vue sous la dimension européenne. D’ailleurs, mes collègues le font naturellement.

Touteleurope.fr : Le livre d’Histoire franco-allemand était présenté comme “une petite Révolution” . Qu’en est-il aujourd’hui ?

Jacqueline Houlgatte : Dans un premier temps, la perspective de ce manuel a été mal accueillie, notamment car nous n’avons pas été consulté en amont. Même l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie (APHG) n’avait pas été sollicitée ni consultée alors que nous travaillons sur les manuels d’histoire en France et en Allemagne depuis 50 ans… Par ailleurs, ce manuel a été accusé d’être une commande “officielle” des Gouvernements.

Il y avait donc des préjugés injustes. Par exemple, la Commission Europe de notre association trouvait très bonne cette démarche. Mais il y a eu aussi un tollé des associations d’anciens combattants et cela a extrêmement nui au manuel. Il est surtout aujourd’hui utilisé dans les sections européennes en langue allemande. Il a été peu adopté mais il a quand même été vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires. Il a d’ailleurs été vendu auprès du grand public, ce qui est rarement le cas de ce type de manuel.

C’est pourtant un réservoir de documents inédits et originaux auxquels nous n’avions pas accès jusque là. Cela permet ainsi d’avoir des regards croisés sur certaines périodes de l’Histoire et sur certains concepts. Par exemple, en France, on parle à propos des Guerres Mondiales de “guerre totale” dès celle de 14-18 alors qu’en Allemagne, cela concerne uniquement la guerre de 39-45 car Goebbels a utilisé ce terme durant ses discours. On gagne donc sur le terrain de l’Histoire comparée. Mais en terme d’utilisation dans les établissements scolaires, c’est encore très limité.

Touteleurope.fr : Un conseil à donner pour réviser sur les questions européennes pour ceux qui passent le Bac ?

Jacqueline Houlgatte : Il faut que les élèves de L/ES aient en tête la construction européenne qui est un aspect important du programme. De toute façon, des sujets sur la guerre froide, il y en a tous les ans et les aspects européens ne sont pas à négliger.

En savoir plus :

L’Europe de l’éducation et de la formation - Touteleurope.fr

le site de l’APHG

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