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Aide à la Grèce : le (faux) plan de l’Allemagne ?

L’Europe sauvera-t-elle la Grèce ? La question qui divise les Etats membres de la zone euro depuis des semaines est à nouveau sur toutes les lèvres alors même qu’Athènes a demandé l’activation du plan d’aide conjoint entre l’Union européenne et le FMI et que des représentants de ces deux institutions se sont rendus dans la capitale hellénique la semaine dernière dans ce but. En cause, l’Allemagne une nouvelle fois qui entend bien ne pas lâcher sa position et continue à conditionner toute aide au pays endetté.

En effet la chancelière Angela Merkel l’a toujours affirmé : l’Allemagne est prête à consentir à l’octroi d’une aide financière à la Grèce, mais pas tant que le gouvernement de George Papandréou n’aura pas fourni une stratégie solide pour résoudre le problème de sa dette publique.

Pour l’Allemagne, pas de prêt sans garantie

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C’est en pourcentage la part d’Allemands qui ne souhaitent pas que leur pays vienne en aide financièrement à la Grèce. Ils sont 78% en Grande-Bretagne. L’enquête de la Fondapol révèle un clivage dans l’Union européenne entre les pays qui sont en faveur de la solidarité, comme la France, l’Espagne et l’Italie, et les autres favorables à plus de rigueur.

Découvrir les résultats de l’enquête [pdf]

L’urgence de l’aide est évidente. Alors qu’elle a officiellement demandé vendredi dernier que soit déclenché le plan adopté par l’Eurogroupe mi-avril, qui prévoit une combinaison de prêts européens et du FMI, la Grèce a vu aujourd’hui les taux de prêt à 10 ans dépasser pour la première fois depuis 2001 la barre des 9%. Soit plus que ceux accordés à l’Irak !

Mais alors que l’on attend que les premiers versements redonnent confiance aux marchés en la zone euro, l’Eurogroupe ne semble pas pressé de signer le premier chèque.

En cause, l’Allemagne et sa chancelière allemande, désormais affublée dans la presse du surnom de ‘Madame Non’. Angela Merkel a en effet ce week-end refroidi les ardeurs de certains Etats membres qui, comme l’Italie, souhaitent que l’aide soit déclenchée dès que possible.

Pour Madame Merkel, que la Grèce appelle à l’aide ne suffit pas, il faut encore qu’elle fasse preuve de sa bonne foi. La chancelière allemande, comme de nombreux analystes financiers d’ailleurs, considère que rien ne sert de colmater les brèches si Athènes ne trouve pas auparavant des solutions durables pour redresser son économie.

Elle maintient donc l’aspect conditionnel de sa participation au plan d’aide, mais a bien rappelé ce lundi qu’elle ne s’y opposait absolument pas. Elle souhaite tout simplement que le Premier ministre grec, George Papandréou, lui présente dès que possible un programme sur plusieurs années de réduction des déficits publics grecs.

La période n’est pas idéale pour la chef du gouvernement allemand. En effet, le 9 mai ont lieu des élections régionales à l’occasion desquelles la majorité qu’Angela Merkel représente pourrait être mise en échec. Pas question de prendre des risques en versant trop rapidement une aide qui est mal vue par de nombreux citoyens allemands (voir encadré) en période de crise.

Angela Merkel s’est cependant dite confiante sur la présentation d’un programme grec viable début mai. Du côté français, la ministre des Finances Christine Lagarde a appelé à ne pas se précipiter et à laisser la ‘démocratie’ jouer son rôle au sein de l’Eurogroupe. Pourtant, au même moment, les présidents Nicolas Sarkozy et José Manuel Barroso s’accordaient pour une aide rapide en faveur de la Grèce.

Paris et Bruxelles pour une action rapide contre la spéculation

Le Président français Nicolas Sarkozy rencontrait ce midi José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, pour un déjeuner de travail.

Au menu, entre autres, mais surtout, l’aide financière à la Grèce et la protection de la zone euro. Dans un communiqué de la Présidence de la République, les deux hommes “ont notamment constaté leur accord sur la nécessité d’une action rapide et résolue contre la spéculation qui vise la Grèce afin d’assurer la stabilité de la zone euro” . Un appel à peine déguisé à Berlin qui campe toujours sur ses positions.

Mais au-delà du cas grec, ils ont rappelé “l’importance d’une stratégie économique européenne ambitieuse basée sur un véritable Gouvernement économique européen.”

Le Président français a également profité de cette rencontre pour témoigner, s’il le fallait, au chef de l’exécutif européen “son engagement personnel pour le maintien d’une agriculture européenne forte et vivante s’appuyant sur une politique agricole commune renouvelée” .


Sources

Communiqué suite à la rencontre du Président de la République avec M. José Manuel BARROSO, Président de la Commission européenne - 26/04/10 - Présidence de la République française


En savoir plus

Crise économique dans la zone euro - Touteleurope.fr

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