Accélérer le déploiement des technologies propres sur le continent européen : c’est l’objectif du “plan industriel” annoncé par Ursula von der Leyen mardi 17 janvier. La présidente de la Commission européenne s’exprimait face aux dirigeants et chefs d’entreprises réunis lors du Forum économique mondial, qui se tient chaque année dans la ville suisse de Davos. Elle y a ainsi précisé des mesures qu’elle avait en partie annoncées le 14 décembre dernier au Parlement européen.
Premier axe du nouveau plan : améliorer l’environnement réglementaire pour accélérer l’investissement dans des secteurs énergétiques clés : éolien, pompes à chaleur, solaire, hydrogène propre ou encore stockage. Les procédures d’autorisation des nouveaux sites de production de technologies propres seraient ainsi simplifiées et accélérées. En outre, les projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC), qui peuvent exceptionnellement bénéficier de financement nationaux en raison de leurs objectifs, pourraient eux aussi être en mesure d’obtenir des crédits plus rapidement lorsqu’ils concernent les technologies propres.
Le deuxième volet prévoit d’encourager l’investissement dans ces technologies propres à travers un nouvel assouplissement du régime d’aides d’État. Déjà profondément revu pour aider les Etats face aux conséquences de la pandémie puis de la guerre en l’Ukraine, ce cadre qui limite le droit d’un Etat à subventionner ses entreprises serait ainsi simplifié. Un fonds de souveraineté européen serait également créé à court terme, afin d’éviter que les principales économies européennes ne soient seules en mesure de bénéficier du plan pour financer leurs industries. L’examen à mi-parcours du budget européen, prévu cette année, pourrait permettre de dégager des crédits pour ce nouvel instrument.
La présidente de la Commission a ensuite rapidement évoqué le développement des compétences et des qualifications en matière de technologies vertes, avant de passer au quatrième et dernier pilier : le développement des accords commerciaux avec les partenaires de l’UE. Citant les négociations déjà engagées avec le Mexique, le Chili, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Inde, l’Indonésie ou encore le Mercosur, Mme von der Leyen a qualifié le commerce international d’ “essentiel pour aider notre industrie à réduire les coûts, à créer des emplois et à développer de nouveaux produits”. En contrepartie, l’Union européenne réagira de manière “plus vigoureuse” face aux pratiques déloyales, notamment de la Chine. Y compris à travers le règlement sur les subventions étrangères, qui vient d’entrer en vigueur.
Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres de l’UE doivent se saisir de ces propositions lors de leur prochain sommet à Bruxelles les 9 et 10 février. Celles-ci visent en grande partie à répondre à la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA), qui prévoit 369 milliards de dollars de subventions pour les entreprises produisant des technologies vertes aux Etats-Unis. Si la mesure a un temps été saluée pour son ambition en matière de transition énergétique, les Européens craignent d’importantes délocalisations d’entreprises visant à bénéficier des nouvelles aides outre-Atlantique.