Secrétaire générale de la Fédération européenne des services “UNI-Europa” , Bernadette Ségol n’a jamais milité dans un syndicat français. L’accueil aura été mouvementée pour la Française, puisque le congrès a débuté sous les huées du syndicat grec PAME dont les tracts affichaient le mot d’ordre “ETUC-CES bureaucrats go home” . La branche syndicale du Parti communiste grec accuse l’organisation européenne d’être “un instrument du capital” , au lieu de défendre les intérêts des travailleurs.
Un incident qui n’a pas tempéré les ardeurs du sortant John Monks, qui a fustigé dans son discours les politiques d’austérité qui se répandent dans toute l’Union : “ce que nous voulons, c’est donner une chance à la croissance. Les gouvernements européens doivent maintenir leurs dépenses et […] éviter de paniquer face aux marchés” . Un contexte délicat donc pour la prise de fonction de la syndicaliste, active au niveau européen depuis plusieurs dizaines d’années.
En 2005, Bernadette Ségol appelait à voter oui lors du referendum sur le traité constitutionnel. C’est donc le choix de la continuité qu’a fait la CES, puisque la direction sortante avait également soutenu le TCE, et John Monks n’a pas manqué de rappeler hier qu’une “intégration européenne plus poussée pourrait permettre de sortir de la crise” .
Comme les syndicats nationaux, la CES devra faire face au défi du renouvellement générationnel. Les travailleurs jeunes ne sont pas légion à être syndiqués, un fait qui s’explique par une précarisation plus grande leurs ainés, explique Bernadette Ségol. Un paradoxe alors même qu’en Grèce où se tient le congrès, c’est la jeunesse qui est en première ligne du mouvement social.
Source
Interview de Bernadette Ségol - Metis, correspondances européennes du travail
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