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[L’Europe en région] En Guadeloupe, un immense barrage pour contrer les sécheresses

Irriguer les cultures : c’est l’objectif de l’immense barrage de Moreau, en cours de construction au sud de la Guadeloupe. Largement financé par l’Union européenne, cet ouvrage pharaonique améliorera la résilience de la collectivité aux phénomènes de sécheresse récurrents.

Jusqu'à 1 million de mètres-cubes d'eau pourront être retenus dans le nouveau barrage - Crédits : DR / Région Guadeloupe
Jusqu’à 1 million de mètres-cubes d’eau pourront être retenus dans le nouveau barrage - Crédits : Région Guadeloupe

Des camions, du sable et de l’argile… Après 10 ans d’études, c’est un gigantesque ballet qui a débuté en octobre 2015 sur la commune guadeloupéenne de Goyave. Au rythme des pelleteuses, un immense barrage sort progressivement de terre pour sécuriser l’irrigation des cultures de Grande-Terre.

La digue mesurera bientôt 27 mètres de haut et 255 mètres de large, plongeant sur un immense bassin, l’équivalent de 400 piscines olympiques. Près d’1 million de mètres cubes d’eau pourront être retenus à l’avenir, sur une superficie d’environ 10 hectares. Un ouvrage majeur déclaré d’utilité publique en 2007, car “les besoins en eau brute augmentent au fil des ans et sont d’autant plus importants pendant la période sèche du Carême” , explique la région, qui pilote le projet et le cofinance avec l’Etat et surtout l’Union européenne.

Ce chantier est donc l’un des plus stratégiques de Guadeloupe, “destiné à répondre aux problématiques de sécheresse, récurrentes depuis quelques années” , précise la presse locale. “Depuis 2002, on enregistre dans notre région un important déficit pluviométrique. Aujourd’hui, nous ne disposons que de 3 millions de m3 alors que 15 millions de m3 seront nécessaires à terme, en période de sécheresse, pour sauver l’agriculture” , soulignait France-Antilles en avril 2016.

Après un long combat, les agriculteurs espèrent que ce barrage leur permettra de sécuriser leurs récoltes tout au long de l’année et de diversifier leurs cultures. “Aujourd’hui, il y en a qui transportent de l’eau pour leurs animaux, d’autres qui prennent de l’eau dans les rivières, d’autres qui font des retenues d’eau comme ils peuvent, avec ce qu’ils peuvent… donc ça va permettre de professionnaliser certaines exploitations” , estimait Félix Combes, le président des Jeunes agriculteurs de Guadeloupe en 2017, sur Alizés TV.

Un financement très européen

L’eau sera captée dans le lit de la rivière Moreau et, dans une moindre mesure, sur la ravine Zombis. “Cet ouvrage vient en complément de celui de Dumanoir, mis en service en 2010, sur les hauteurs de Capesterre-Belle-Eau” , précise le Conseil régional. “Le rôle de ces barrages est de permettre le stockage d’eau brute lorsque les ressources sont suffisantes en période d’hivernage et de la restituer progressivement de janvier à juin lorsque les rivières sont basses.

Mais la construction du remblai, en zone sismique de catégorie 5, fait l’objet de prescriptions très spécifiques et complexes à mettre en œuvre. Après de nouvelles études demandées par l’Etat, du retard a été pris pour “sécuriser, conforter” ce barrage, explique Ary Chalus, le président de la région. Pour préserver la tranquillité des lotissements voisins de Moreau, une route de contournement a également été construite, ce qui a conduit à une réévaluation du coût du projet. Il atteint aujourd’hui 37 millions d’euros, dont près de 27 millions proviennent de l’Union européenne au titre du FEADER, le Fonds européen agricole pour le développement rural.

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