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Erasmus+ : la mobilité des apprentis agriculteurs en hausse

Chaque année, 6 000 étudiants dans l’enseignement agricole partent en mobilité Erasmus+ depuis la France. Une ouverture sur le monde qui permet de compléter et d’enrichir la formation professionnelle des futurs actifs du secteur agricole.

Erasmus+ permet aux jeunes dans tous les domaines, dont ceux de l’enseignement agricole, d’étudier en Europe dans un pays partenaire du programme - Crédits : Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr
Erasmus+ permet aux jeunes dans tous les domaines, dont ceux de l’enseignement agricole, d’étudier en Europe dans un pays partenaire du programme - Crédits : Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr

En 2022, le célèbre programme Eramus+ fête ses 35 ans. Un dispositif de mobilité bien connu des étudiants et qui concerne également les jeunes de l’enseignement agricole.

En effet, alors que les jeunes dans le secteur agricole représentent seulement 3 % du total des étudiants en France, l’enseignement agricole a bénéficié de 8,4 % des moyens financiers mobilisés au niveau français dans le cadre du programme Erasmus+. Aussi, les élèves, apprentis et étudiants provenant d’établissements agricoles représentent 10 % des mobilités Erasmus+ en France.

Des expériences formatrices pour les jeunes

Ces mobilités offrent aux apprenants une réelle découverte d’autres pratiques agricoles dans nos pays voisins en Europe et leur apprennent à s’adapter à de nouveaux environnements. Tous les publics sont éligibles et peuvent effectuer un stage dans leur formation à l’étranger. Un véritable atout pour encourager les jeunes à bénéficier de cette expérience unique.

C’est le cas par exemple d’Adam, jeune apprenti ayant effectué un baccalauréat professionnel en Guyane. Il a eu ainsi l’occasion de partir trois semaines grâce au programme Erasmus+ à Porto au Portugal. Là-bas, en travaillant dans un élevage bovin qui produit du lait, il a tiré profit de cette expérience pour apprendre la traite. Grâce à cette mobilité, Adam s’est formé pour la première fois au métier d’agriculteur avec des vaches laitières. “Durant mon séjour dans la ferme à Porto, j’ai découvert la méthode de l’ensilage qui permet de conserver des fourrages par fermentation”, déclare Adam. Plus globalement, ce jeune s’est confronté à la difficulté de la barrière de la langue, mais il l’a surmontée grâce à la bienveillance des agriculteurs. Un accompagnement qui lui a permis de reproduire ensuite avec facilité les gestes et les pratiques apprises lors de son séjour.

Pour sa part, Louise, jeune étudiante à l’Institut Agro à Rennes, a eu la chance de partir durant un semestre à Prague en République tchèque. Un voyage qui lui a évidemment permis de rencontrer un univers culturel différent de celui qu’elle connaît en France et a renforcé sa capacité à s’adapter en toute autonomie. Ce séjour à Prague a été synonyme de nouveaux enseignements qui ont complété sa formation initiale. Elle a notamment pu se former à l’économie agricole mondiale, à l’analyse des données et des statistiques. Elle a également reçu des cours dans le domaine agroalimentaire, dans l’environnement et la préservation des milieux naturels. “Cette expérience Erasmus+ m’a permis de conforter mon sentiment européen et m’a montré que, malgré les différences entre les peuples d’Europe, de grandes proximités culturelles existent”, remarque Louise.

Par ailleurs, les enseignants du secteur agricole s’avèrent très impliqués dans le programme Erasmus+ : des établissements tissent de véritables liens depuis de nombreuses années à travers l’Europe. Plus que dans le domaine universitaire, l’expérience offerte par Erasmus+ est professionnalisante pour les jeunes apprenants dans le secteur agricole.

Le développement de l’enseignement agricole dans Erasmus+

Sur la période 2014-2020, ce ne sont pas moins de 37 300 jeunes qui ont bénéficié d’une mobilité Erasmus+ durant leur formation dans l’enseignement agricole. Comme l’indique Laure Coudret-Laut, directrice de l’agence Erasmus + France  / Education Formation : “la période 2014-2019 a vu les mobilités de l’enseignement agricole plus que doubler, ce qui traduit le fort investissement des enseignantes, enseignants et personnels”.

Dans la nouvelle programmation 2021-2027 du programme Erasmus+, plusieurs grands défis sont à relever tels que celui de l’inclusion de la majorité des étudiants dans le secteur, celui aussi de la transition écologique et du développement durable à travers les pratiques agricoles plus durables, celui de la transition numérique en tirant profit des progrès pour améliorer l’agriculture en Europe ou encore celui de la citoyenneté européenne pour générer une véritable cohésion entre les futurs actifs du secteur de l’agriculture en Europe. Le prochain grand défi sera également d’ouvrir les mobilités aux enseignants dans le domaine agricole et de faire venir davantage d’étudiants étrangers dans les établissements en France.

Entre 2014 et 2020, plus de 1000 projets Erasmus+ impliquant des établissements dans le domaine de l’agriculture ont été sélectionnés. En outre, la part dans le budget national dans les projets de mobilité et de partenariats Erasmus+ est en nette augmentation depuis plusieurs années. Selon l’agence Erasmus+ France / Education Formation, le financement alloué par le programme Erasmus+ aux établissements sous tutelle du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA) est passé de 10,4 millions d’euros en 2014 à plus de 18,2 millions d’euros en 2019. Ainsi, l’on constate que le budget alloué annuellement aux établissements sous tutelle du MAA a augmenté au total d’environ 75 % pour les actions dans le cadre Erasmus+ entre 2014 et 2019.

Mais au-delà de l’enseignement agricole, c’est l’ensemble des acteurs du monde rural, des collectivités locales, des organisations professionnelles ou des associations qui prennent part à des projets à dimension européenne grâce au programme Erasmus+ afin de contribuer à l’attractivité des territoires ruraux. 

A l’occasion de la remise du Trophée international de l’enseignement agricole (TIEA) 2022 au Salon international de l’agriculture, un nouveau prix Erasmus+ a été remis pour la première fois. Celui-ci vise à récompenser un établissement agricole concourant au TIEA pour son ouverture à l’Europe et à l’international. 

Cette année, c’est le LEGTA de Crézancy dans l’Aisne qui a remporté ce prix d’une valeur de 3000 € et qui servira à financer un voyage d’études dans un Etat européen. 

Ce nouveau prix permet de souligner la vocation du programme Erasmus+ à bénéficier aux jeunes des zones rurales et notamment aux apprenants dans l’enseignement agricole. 

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