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Voyager, étudier et travailler au Royaume-Uni : le guide pratique en attendant le Brexit

Vous êtes citoyen français ou ressortissant européen, et l’annonce du vote des Britanniques en faveur de la sortie de l’Union européenne vous a pris de court ? Une seule chose est sûre à l’heure actuelle, l’article 50 du traité sur l’UE n’ayant pas été déclenché par le Royaume-Uni, peu de changements majeurs sont à déplorer outre-Manche. En attendant un processus de sortie qui prendrait dans tous les cas plusieurs années, Toute l’Europe vous propose une piqûre de rappel si vous souhaitez voyager ou étudier au Royaume-Uni à court ou moyen terme.

Westminster

Voyager au Royaume-Uni

Comme l’explique le site du gouvernement France Diplomatie, le résultat du référendum du 23 juin n’implique pas de changement immédiat pour les ressortissants français au regard de leurs droits à la circulation ou au séjour au Royaume-Uni.

Pour rappel, le Royaume-Uni ne fait pas partie de l’espace Schengen. Chaque passager en provenance de l’Union européenne se rendant dans le pays doit obligatoirement présenter une pièce d’identité : soit une Carte nationale d’identité française, soit un passeport en cours de validité. Le gouvernement français recommande toutefois de privilégier l’utilisation du passeport pour éviter tout désagrément. Sachez que les Cartes nationales d’identité délivrées à des personnes majeures entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2013 seront encore valables 5 ans après la date de fin de validité indiquée au verso.

Pour les informations spécifiques concernant les voyages scolaires, consultez cette page du ministère de l’Education nationale.

D’après l’Association des agents de voyages britanniques, environ 9 millions de touristes européens visitent le Royaume-Uni chaque année. Les Britanniques effectuent de leur côté près de 29 millions de voyages par an vers l’UE.

Le Royaume-Uni ne fait pas non plus partie de la zone euro, la monnaie officielle étant la livre sterling. Une des craintes des partisans du maintien était qu’une annonce d’un Brexit fasse chuter la monnaie britannique par rapport aux autres devises. C’est exactement ce qui s’est produit à l’annonce des résultats du référendum. Alors qu’à la mi-juin, 1 livre sterling équivalait à environ 1,25 euro, ce taux n’était plus que de 1,17 euro à la mi-juillet. Concrètement, votre pouvoir d’achat en euros au Royaume-Uni sera donc un peu plus élevé qu’avant le référendum.

Quant au prix des billets d’avion vers et depuis le Royaume-Uni, ils ne devraient pas subir de changement radicaux tant qu’une annonce officielle de Brexit n’est pas intervenue. En revanche, l’impact du Brexit pourrait se faire sentir sur les compagnies aériennes britanniques si elles répercutaient les pertes liées au coût plus élevé du carburant (en raison de la baisse de la livre) sur le prix des billets.

Enfin, si vous vous rendez au Royaume-Uni et que vous avez besoin d’engager des frais médicaux, la Carte européenne d’assurance maladie est toujours valable sur place et vous permet de vous faire rembourser une partie ou la totalité de vos dépenses. Après un Brexit, il est possible qu’elle soit toujours en vigueur comme c’est le cas en Norvège ou en Islande. Plus d’informations à ce sujet sur le site ameli.fr.

Etudier au Royaume-Uni

Chaque année, de nombreux étudiants européens décident d’effectuer un échange universitaire au Royaume-Uni via le programme Erasmus +. Pour l’année universitaire 2013-2014, ils étaient plus de 27 000 à choisir le pays pour leur séjour à l’étranger, ce qui le place en quatrième position des destinations Erasmus les plus populaires (après l’Espagne, l’Allemagne et la France).

Suite au référendum du 23 juin dernier, de nombreux étudiants se sont demandé s’il serait encore possible de bénéficier d’un tel séjour à partir de la rentrée prochaine. Comme le précise l’Agence Erasmus + sur son site, les règles de l’Union européenne continuant de s’appliquer au Royaume-Uni jusqu’au jour de sa sortie officielle, les programmes européens - dont ceux liés à Erasmus + - sont toujours en vigueur.

Et même en cas de sortie, il n’est pas impossible que le pays puisse encore accueillir des étudiants étrangers via ce programme. En effet, l’Islande, la Norvège ou la Turquie participent également à Erasmus + et accueillent de nombreux étudiants de l’UE chaque année.

Il est également possible de partir étudier au Royaume-Uni de manière indépendante, et d’y effectuer un cursus entier. Pour l’instant, les ressortissants de l’Union européenne n’ayant pas besoin de visas pour séjourner dans le pays, il n’existe pas de limite de séjour. Vous pouvez vous renseignez sur les cursus, les démarches et les bourses d’études disponibles sur le site officiel du gouvernement britannique, Education UK. Sachez toutefois que les frais d’inscriptions aux universités britanniques sont très élevés, même si un plafond de 9 000 livres par an (10 500 euros) est appliqué.

Travailler au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni étant, on l’a compris, toujours un membre de l’Union européenne, il n’est pas encore nécessaire d’obtenir un visa et un permis pour y travailler si vous êtes ressortissant d’un Etat membre de l’UE (sauf les Croates pour lesquels il existe encore des restrictions, le pays n’étant entré dans l’UE qu’en 2013).

Tout travailleur ou chercheur d’emploi dans le pays doit être affilié au régime de protection sociale britannique, et doit s’inscrire à la Sécurité sociale et au National Health Service (NHS), le système de santé. Dès que vous commencez à travailler, vous devez prendre rendez-vous auprès de la Sécurité sociale afin que les cotisations prélevées sur votre salaire soient reversées sur votre compte de Sécurité sociale britannique. Il faut également remplir un formulaire au centre des impôts.

Il est donc relativement aisé de bénéficier d’avantages sociaux, notamment du système de santé gratuit de la NHS, un des fleurons de la société britannique actuelle.

Toutefois, c’est le sujet qui a concentré les débats lors de la campagne du référendum. Les partisans du Brexit les plus eurosceptiques, le parti UKIP en particulier, ont accusé les immigrés installés au Royaume-Uni d’exercer une pression trop forte sur la NHS et les aides sociales. Leurs détracteurs affirment toutefois que cette population nouvellement arrivée contribue plus à l’économie britannique qu’elle ne lui coûte. Dans le statut spécial qui aurait dû être celui du Royaume-Uni en cas de maintien dans l’UE, David Cameron était parvenu à négocier une période allant jusqu’à 4 ans avant qu’un immigré puisse avoir accès à certaines aides de la Sécurité sociale nationale.

Lorsque l’on regarde les chiffres de l’observatoire britannique de la migration, on s’aperçoit en effet que le nombre de personnes immigrées au Royaume-Uni a explosé depuis le début des années 2000. Entre 2001 et 2011, la proportion de la population née à l’étranger a augmenté de 63 %, passant de 4,8 millions à quasiment 8 millions. Principale population en augmentation, les Polonais sont plus de 600 000 à s’être installés dans le pays.

Pas étonnant dès lors que dans un Royaume-Uni qui a voté majoritairement en faveur d’une sortie de l’Union européenne, les politiques en matière d’immigration fassent l’objet d’une attention particulière. Theresa May, la toute nouvelle Premier ministre, a annoncé pendant sa campagne qu’elle ne pouvait pas garantir aux étrangers établis dans le pays qu’ils pourraient y rester lorsque le Brexit sera effectif. Une remarque qui a choqué une partie du paysage politique, y compris chez les conservateurs, en définitive peu nombreux à vouloir mettre un coup arrêt à l’immigration.

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