Différends iranien…
Alors qu’on s’attendait plutôt à entendre Angela Merkel marteler à nouveau son opposition à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, le différend entre la chancelière allemande et le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a porté sur un tout autre sujet.
A deux semaines d’un sommet international sur la sécurité nucléaire qui se tiendra les 12 et 13 avril à Washington, l’Allemagne souhaite inciter la Turquie à adopter des sanctions internationales contre l’Iran.
De son côté M. Erdogan, qui a développé ces derniers mois la coopération économique et énergétique avec l’Iran et qualifié ce dernier de “pays ami” , a insisté sur la nécessité de persévérer dans la “voie diplomatique” .
…et quiproquos européens
L’option, également défendue par le président français à l’inverse de nombreux pays européens, renforcerait les relations économiques entre les deux partenaires tout en ajournant sérieusement la perspective d’une réelle adhésion.
Le ton s’est fait plus diplomatique il y a quelques jours, lorsque la chancelière a déclaré au quotidien turc Hürriyet : “Les négociations d’adhésion continuent évidemment avec la Turquie mais c’est un processus dont l’aboutissement est ouvert” . Sous-entendu : continuez les réformes, on verra plus tard pour l’adhésion !
Une position qui tranche dans tous les cas avec celle du Ministre allemand des affaires étrangères Guido Westerwelle, du parti libéral FDP, qui en janvier déclarait à Ankara que l’Allemagne avait intérêt à ce que la Turquie soit membre de l’union européenne. Ce manque de cohésion gouvernementale à un mois et demi des élections régionales allemandes n’est certainement pas un pur hasard…
Des écoles turques en Allemagne
Après un premier refus, Angela Merkel s’est également montrée plus souple, acceptant de créer ces établissements à condition que cela n’empêche pas les 2,7 millions de Turcs d’Allemagne d’apprendre la langue allemande.
Par ailleurs, les deux dirigeants ont négocié sur des sujets plus économiques. L’Allemagne reste en effet le premier partenaire commercial de la Turquie, et plus de 4.000 entreprises allemandes travaillent en Turquie ou avec ce pays.
Dans une dizaine de jours, c’est la France qui cette fois recevra M. Erdogan pour la première fois depuis l’élection de Nicolas Sarkozy. L’occasion d’une nouvelle joute ?
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La Turquie et l’Union européenne : 50 ans de négociations - Touteleurope.fr