Avec l’architecture commune LMD et Erasmus, une mesure concrète favorisant la mobilité des jeunes, Vincent Schächter juge que l’Union européenne “s’est offert un ticket d’entrée pour [le] nouveau jeu global” de la “guerre de l’intelligence” .
Malgré l’intérêt partagé des étudiants et des Etats et régions d’accueil, “les étudiants Erasmus ne représentaient l’an dernier que 0,72 % de la population étudiante européenne” , et on peut estimer que “11 % d’une classe d’âge” aura étudié à l’étranger, toutes mobilités confondues. “Autant dire, note le président du Groupe des Belles Feuilles, que l’on reste très loin d’une parfaite intégration du marché de l’enseignement supérieur européen” telle qu’on l’observe aux Etats-Unis.
La construction d’un “espace européen de l’enseignement supérieur” nécessite une politique volontariste. L’Europe pourrait s’appuyer sur les programmes Erasmus et Leonardo, dont Vincent Schächter suggère quelques pistes d’évolution et “une véritable montée en puissance” . Pour financer ce projet dans des marges budgétaires étroites, l’auteur propose notamment d’impliquer plus directement les entreprises dans le financement de la mobilité à des fins d’insertion et “une participation accrue des Etats et des régions aux aides à la mobilité” .
Vincent Schächter, “Erasmus puissance 10” , Telos, mars 2007