Touteleurope.eu : Pourquoi la mise en place d’un brevet européen est-elle importante pour l’innovation en Europe ?
Valérie Pécresse : C’est très important qu’un jeune chercheur-entrepreneur qui décide de déposer un brevet sur sa découverte puisse avoir une couverture immédiate de tout le marché européen. Sinon, il aura la tentation de déposer son brevet aux Etats-Unis où le marché intérieur est beaucoup plus large et où il est plus simple de d’effectuer ces démarches.
Touteleurope.eu : Le classement des universités dit “de Shangaï” est très critiqué en Europe. Faudrait-il créer un barème européen pour comparer les universités sur notre continent ?
Valérie Pécresse : Nous avions travaillé au moment de la Présidence française de l’UE en 2008 sur un classement européen des universités. Celui-ci serait différent de celui de Shangaï car il porterait sur la qualité de la formation, de la recherche… et puis discipline par discipline (droit, médecine, etc) de façon à passer par-dessus les barrières liées aux spécificités des systèmes universitaires.
Nous sommes en 2011 et ce projet avance extrêmement lentement. Certains pays européens ont peur de voir se mettre en place cet instrument de classement. Pour montrer que cela fonctionne pour tous, la France a décidé de s’investir dans le classement allemand, le CHE, qui permet d’avoir une évaluation qualitative des universités. Nous espérons convaincre les autres pays européens qu’il s’agit d’une bonne chose.
Touteleurope.eu : Pourquoi soutenir la mobilité des étudiants en Europe selon vous ?
Valérie Pécresse : La mobilité étudiante est très importante de manière générale pour les peuples et particulièrement pour construire l’identité européenne. Je pense qu’on aime les années de sa jeunesse, et avoir pu étudier dans d’autres pays de l’UE crée le sentiment d’être vraiment Européen. Cela ouvre sur le monde, sur des traditions et des cultures très différentes, et rend beaucoup plus tolérant. Et cela crée dans le même temps des amitiés pour la vie…
le site du Cercle des Européens
le site du ministère de la Recherche