L’Europe réagit après la polémique sur le traitement des Roms en France
Les fortes divergences exprimées entre Viviane Reding et le gouvernement français le mois dernier, à propos du sort des populations dites “Roms” en France, a mis en lumière les conditions de vie de ces citoyens de l’Union européenne, notamment en Europe orientale, dans leurs pays d’origine. Une conférence sur ce thème, prévue de longue date, s’est tenue à Bucarest les 12 et 13 octobre. Rappelons que la Roumanie, l’un des pays les plus pauvres de l’UE, abrite la plus importante communauté rom d’Europe évaluée à environ 2,5 millions d’individus.
Un intolérable paradoxe
A l’occasion de cette conférence à laquelle il assistait, le commissaire européen en charge de l’Intégration, Lazslo Andor, a laissé éclater son indignation, en soulignant le différentiel de niveau de vie entre la moyenne européenne et cette minorité. Rappelant que “l’Europe est une des régions les plus riches du monde” , il a jugé “inacceptable dans une Union européenne basée sur la solidarité et l’unité que nombre d’enfants et de jeunes Roms grandissent dans des ghettos urbains ou des zones rurales marquées par la ségrégation” .
L’Europe enquête sur l’utilisation de ces fonds européens
Si la France a été sévèrement mis en faute par Viviane Reding, la commissaire à la Justice, l’objet de cette conférence s’articulait autour de la volonté européenne de mieux utiliser les fonds alloués aux programmes européens en faveur des Roms.
La Roumanie a été vertement accusée de ne pas utiliser correctement ces fonds. En effet, il a été déterminé que l’Etat roumain n’avait jusqu’à présent utilisé que 13,28% du total de l’argent qui lui était alloué par le Fonds social européen pour la période 2007-2013, (Sofia 12,62% et Prague 10,51%) alors que la moyenne européenne est de 19%, selon des chiffres donnés par la Commission mardi 12 octobre.
A titre indicatif, malgré le doublement de la scolarisation d’enfants roms en 20 ans, seuls 25% à 30% des Roms ont un emploi stable, le reste étant sans emploi ou travaillant au noir, selon Ilie Dinca, président de l’Agence nationale pour les Roms.
Une nouvelle structure pour lutter contre l’exclusion des Roms
Face à une gestion différente de ces fonds spécifiques, (il n’y a pas d’harmonisation européenne dans la mise en place de ces programmes) l’Union européenne a constitué une “Task Force Room” afin de voir plus clair dans l’utilisation de ces fonds. L’Union européenne se redonne donc les moyens de combattre cette situation inédite, celle d’un peuple rejeté par tous ses Etats-membres.