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Un vent nouveau souffle à Marseille sur l’Union pour la Méditerranée

Réunis pendant deux jours à Marseille, les présidents des parlements de l’Union pour la Méditerranée (UpM) ont appelé à lutter contre “toutes les formes d’exclusion, de sexisme, de racisme, de xénophobie et de radicalisme” ainsi qu’à “éradiquer le terrorisme”. Première rencontre de l’UpM depuis 2008, ce grand rendez-vous avait pour objectif de relancer la mise en place de projets dans un contexte de changements politiques au Sud et de crise économique au Nord, et de renforcer le rôle des Parlements dans la transition démocratique de la rive Sud. Le président du Parlement européen s’est félicité de cette rencontre qui a permis d’adresser un “signal fort” aux organes exécutifs de l’Union pour la Méditerranée.

“Un engagement renouvelé qui ne doit pas rester lettre morte”

“Le sommet de ce week-end, couplé au Forum Anna Lindh pour la société civile qui a rassemblé un millier de représentants politiques, économiques et associatifs de la région euro-méditerranéenne, montre que nos efforts commencent à porter leurs fruits et que notre méthode est efficace” , s’est réjoui la députée européenne Tokia Saïfi à l’issue du sommet.

Le Parlement européen a pris la présidence tournante de l’AP-UpM lors de la huitième session plénière, tenue à Rabat en mars 2012. La présidence tournante échoit chaque année à un membre différent du Bureau, en veillant à la parité et à l’alternance de présidents du nord et du sud. Après le Parlement européen ce sera au tour de la Jordanie d’assurer cette présidence.

Présidente de la commission politique de l’Assemblée parlementaire de l’UpM, l’eurodéputée (PPE) a souligné que “malgré les bouleversements qu’a connus la région, l’UpM reste un cadre de travail pertinent et efficace… pour peu qu’on lui en donne les moyens ! ( …) Maintenant c’est à nous, parlementaires, d’être vigilants, quant au respect de cet engagement” .

Les accords de coopération, anciennement appelés “processus de Barcelone” , ont été relancés en 2008 et rebaptisés Union pour la Méditerranée. L’UpM compte 43 membres dont, outre les pays de l’UE, la Turquie, Israël et les pays arabes riverains de la Méditerranée. L’ambition de ce partenariat était de se doter d’un nouvel instrument de coopération entre l’Union européenne et ses voisins méditerranéens,s’inscrivant dans la relance de la Politique Européenne de Voisinage en Méditerranée et ainsi donner un nouveau souffle à la coopération euro-méditerranéenne lancée en 1995 à Barcelone.

Depuis sa création, l’UpM peine à avancer en raison notamment des blocages nés du conflit israélo-palestinien. En 2010, un sommet de dirigeants de l’UpM a ainsi été reporté deux fois. Depuis, des projets de partenariats entre les deux rives sont en préparation et tentent de se concrétiser.

En déplacement le 4 avril dernier au Maroc, le chef de l’Etat français a ainsi évoqué deux projets phares de l’UpM, l’autoroute trans-maghrébine et l’université euro-méditerranéenne de Fès.“Nos deux pays ont la responsabilité d’imaginer la ‘Méditerranée des projets’, car la Méditerranée nous unit et nous devons donc nous mobiliser autour de cette belle idée” , a déclaré François Hollande.

Les parlements, de meilleurs acteurs pour l’Union pour la Méditerranée ?

Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a appelé à une relance de l’Union pour la Méditerranée et à “investir plus” dans la coopération. Dans une déclaration adoptée par plus de 40 présidents de parlements, les participants ont demandé plus de légitimité démocratique et de participation des citoyens de l’UPM.

“L’UPM, lancée en 2008 lors du sommet de Paris et rattachée depuis au processus de Barcelone, est au milieu du gué. Elle est née sous une égide purement intergouvernementale. Ce modèle a vécu, car il ignore la société civile” a déclaré Martin Schulz à l’issue du sommet. “La coopération euro-méditerranéenne sera parlementaire et citoyenne ou ne sera pas. Elle a besoin d’un partenariat renouvelé entre des Parlements forts et transparents, inspirés par un fonctionnement sans entraves des organisations de la société civile” , a-t-il ajouté.

Dans leur déclaration, les présidents des parlements soulignent l’ampleur des défis de la transformation démocratique dans les pays du Sud et de la crise économique qui frappe le Nord. Ils s’inquiètent en outre des risques d’insécurité et d’instabilité dans la région sahélo-saharienne. Des instruments de co-développement sont également nécessaires pour éradiquer le terrorisme et ses connexions avec le crime organisé transfrontaliers, ajoute le texte.


En savoir plus

Union pour la Méditerranée
Sommet de Marseille : les parlements relancent l’Union pour la Méditerranée - 07/04/13 - Parlement européen

Déclaration du Sommet des Présidents des parlements de l’UpM - 07/04/13

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