Sécuriser les approvisionnements en gaz, une priorité européenne
Cette étude de l’IFRI écrite par Susanne Nies a pour objectif de proposer une vision d’ensemble avec un tableau des projets existants et programmés qui comprend, outre les oléoducs et les gazoducs, également les terminaux méthaniers.
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Selon l’exécutif communautaire, on ne peut exclure une nouvelle rupture majeure d’approvisionnement en gaz, qui pourrait même avoir lieu dans un avenir proche. C’est ce que Susanne Nies appelle “la terreur du 7e jour”. Tous les sept du mois, l’Ukraine doit en effet procéder au paiement du gaz russe. Or la situation économique et financière de Kiev est catastrophique. Il faut donc pallier les lacunes du système européen : “interconnections, flux inversés, problématique de l’Europe orientale, et encore plus de l’Europe du Sud-Est - de leur mix énergétique, de leur marché intérieur, il faut également que la solidarité joue plus efficacement entre les Etats membres” , rappelle Mme Nies.
Pour Susanne Nies, c’est la priorité. Plutôt que construire des pipelines, l’Europe devrait s’employer à calmer les ardeurs russes et ukrainiennes et contribuer fortement à la modernisation des infrastructures ukrainiennes, essentielles pour assurer l’approvisionnement en gaz de l’Union.
Derrière ce projet, il y a également une volonté européenne très forte de vouloir contourner le sol russe. Mais pour la chercheuse de l’IFRI, cette focalisation sur Moscou est dangereuse. “Il y a toute une sorte de guerre de perceptions” qui nuit aux deux parties selon elle. La réalisation éventuelle de Nabucco ne modifiera pas fondamentalement la donne : dans les années à venir, les Européens auront toujours besoin de Moscou pour se fournir en gaz et les Russes auront, quant à eux, besoin de la consommation gazière de l’UE, leur premier partenaire commercial.
De nouvelles énergies pour pérenniser l’approvisionnement énergétique européen
Pour diversifier la composition de son mix énergétique et lutter efficacement contre le réchauffement climatique, l’Union développe actuellement la production de nouvelles énergies non polluantes. Dans ce domaine, les résultats sont plus que probants et l’Europe est devenue, selon Susanne Nies, “l’avant garde” mondiale dans le domaine des nouvelles technologies énergétiques (solaire, énergies vertes, nucléaire…).
Le projet Désertec permettrait de “chauffer” l’Europe avec le soleil du Sahara. Est-ce la solution “miracle” aux problèmes d’approvisionnement énergétique de l’UE ?
L’Italie vient de relancer discrètement le nucléaire, 22 ans après son arrêt total. L’Europe doit-elle, selon vous, s’appuyer sur cette énergie ?
S.N : “Les nouvelles énergies, c’est du long terme. Vous ne pouvez pas dire aujourd’hui : “le gaz russe est coupé donc on met en place le projet Désertec. Il faut donc assurer la transition. Le nucléaire fait partie du mix européen mais à des niveaux très variables d’un pays à l’autre. Il y a évidemment une grande tradition dans ce domaine pour la France qui exporte du courant nucléaire vers ses voisins. L’Allemagne, par contre, ne reviendra pas “à fond” dans ce domaine. Ils ne vont pas arrêter leurs centrales mais ils ne vont pas non plus en construire de nouvelles. Ils vont en revanche constuire les centrales ailleurs avec Rosatom-Siemens et, là, il ne faudrait pas qu’ils construisent des centrales bon marché dans les pays misérables. Le nucléaire revient en tout les cas dans les petits pays et je crois qu’il a, sans aucun doute, sa place dans le mix énergétique européen.”
Les énergies vertes, une solution durable ?
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