7,2 milliards d’euros sur trois ans pour les pays en développement
Découvrez et comprenez les enjeux du financement de l’effort d’adaptation aux changements climatiques des pays en voie de développement dans le deuxième numéro du “Mag vert : cap sur Copenhague !”
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En effet, à l’occasion de la première réunion du Conseil européen depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, à Bruxelles, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement ont consenti, à l’unanimité, à contribuer à ce financement, qui doit être international, à hauteur de 2,4 milliards d’euros par an de 2010 à 2012, soit 7,2 milliards d’euros au total.
Si le montant est important, c’est surtout le consensus obtenu au sein du Conseil qui est remarquable. En effet, nombreux étaient les commentateurs qui doutaient que l’ensemble des Etats membres acceptent de participer au pot.
Le Premier ministre suédois, qui présidait ce Conseil aux côtés du nouveau Président Herman Van Rompuy, s’est ainsi dit “particulièrement satisfait du fait que l’ensemble des 27 pays membres et la Commission européenne aient contribué” .
Il a cependant précisé que cette aide serait composée “d’une combinaison d’anciens et de nouveaux engagements pour la période 2010-2012” , confirmant les craintes, formulées notamment par les ONG, que les offres des Etats ne soient pas uniquement constituées d’argent frais mais aussi de budget déjà programmé d’aide au développement.
Cette déclaration de l’Union européenne vient à point nommé alors que se termine la première semaine de négociations à Copenhague. Cette dernière a en effet été marquée par de fortes tensions entre pays du Sud et du Nord, les premiers réclamant un engagement des seconds sur le montant de l’aide financière qui leur serait accordée.
Ainsi, à la suite du projet d’accord présenté par les Danois, le délégué soudanais Lumumba Stanislas Dia-Ping, dont le pays préside la coalition du G-77 (130 pays en développement), déclarait “nous n’accepterons pas un accord qui condamne 80% de la population mondiale à plus de souffrance et d’injustice” .
L’annonce européenne devrait donc être perçue comme un signe positif. Chaque Etat membre contribuera sur la base du volontariat. La majeure partie du financement devrait cependant être apportée par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. La contribution française sera ainsi de 420 millions d’euros par an sur trois ans.
L’Europe leader à Copenhague ?
“Nous voulons que les autres bougent” . Les paroles du Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt lors de la conférence de presse donnée en clôture du Conseil sont sans équivoque : l’effort de l’Union européenne ne se fera pas sans la participation des autres pays industrialisés.
De Copenhague, où se poursuit le sommet, le plus haut représentant de l’ONU pour le climat, Yvo de Boer, a souligné “l’encouragement considérable au processus” que constitue cet engagement de l’Union.
Le Conseil européen de Bruxelles ne règle cependant pas la question du financement de l’aide sur le long terme, évaluée à 100 milliards d’euros par an de 2013 à 2020.
Reste donc à savoir si les autres grands pays industrialisés suivront l’exemple des Européens. L’attente est grande de la part des pays en développement, notamment à l’égard des Etats-Unis ou encore du Japon, qui ne se sont toujours pas engagés sur des objectifs chiffrés.
Sources
Unanimité sur le financement climatique - 11/12/09 - Présidence suédoise de l’Union européenne
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