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Sandrine Bélier : “l’échec de Copenhague : une responsabilité collective”

Sandrine Bélier est député européenne (Europe Ecologie), membre de la commission Environnement du Parlement. Elle revient pour Touteleurope.fr sur l’échec des négociations sur le climat qui ont eu lieu en décembre dernier à Copenhague. Selon l’eurodéputée, “le manque d’ambition, des Etats-Unis et la chine notamment”, est à l’origine de l’absence d’accord. Elle constate également qu’il n’y a pas eu de “véritable volonté politique de l’ensemble des responsables des 27 Etats de l’Union européenne d’arriver de façon unis et coordonnées”.

“Le bilan tient en un mot : échec”

Les négociations sur le climat de Copenhague devaient être le moment où le monde entier allait sauver la planète, une quinzaine qui ferait date dans l’Histoire, il n’en a rien été. Les 130 chefs d’Etats et de gouvernement présents, réunis pour l’occasion, n’ont finalement pas eu assez d’ambition. Il leur fallait “répondre aux attentes” des peuples et préparer l’après-Kyoto, mais ils ont échoué.

Et l’Union européenne n’aura pas réussi à imposer son leadership environnemental en raison du trop grand nombre de voix reflétant les différentes positions des 27 Etats. Sandrine Bélier aurait souhaité entendre “la voix de l’Union européenne” , ce qui supposait que les responsables politiques cherchent “à dépasser les intérêts nationaux” .

Pourtant, pour l’eurodéputée, “l’Union européenne a la capacité de jouer un véritable rôle” dans la gouvernance climatique. L’UE peut également “être en position d’arbitre entre les Etats-Unis et la chine” . Cependant, cet objectif ne pourra pas voir le jour tant que chacun cherche à “tirer son épingle du jeu” . Les Etats membres auraient donc dû jouer collectif à l’image des Etats africains, arrivés à Copenhague “coordonnés” et “qui ont pris une vrai dimension internationale” .

Préalablement aux négociations, les Etats africains s’étaient en effet réunis lors du sommet de l’Union Africaine (UA), tenu à Syrte en Libye en juillet 2009. Un Comité des Dix de l’UA sur les changements climatiques chargé d’harmoniser la position africaine en prévision du sommet de Copenhague s’était réuni à Addis-Abeba en septembre 2009.

“Une volonté politique de faire exister l’UE”

Pour sa part, l’Union européenne n’aura pas réussi à établir une position unique. Peut être aurait-il fallu que le traité de Lisbonne ait été en vigueur plus tôt. En effet, le traité de Lisbonne lui donne la personnalité juridique. L’UE existe juridiquement depuis le 1er décembre 2009. A ce titre, elle peut désormais signer des traités internationaux en son nom propre, et non plus au nom des 27 Etats membres. Cela aurait-il été suffisant ? Rien n’est moins sûr. Il constitue néanmoins un outil pour renforcer son rôle.

L’eurodéputé rappelle toutefois que l’Union ne pourra vraiment peser dans la gouvernance mondiale que si les responsables politiques adoptent une démarche européenne volontariste afin que les moyens donnés par Lisbonne soient transformés en actes, notamment en matière environnementale.

En effet, Sandrine Bélier dénonce la promotion des intérêts étatiques au détriment de l’intérêt général européen lors des négociations climatiques de Copenhague. Or il lui semble évident que “l’Union a la capacité de jouer un véritable rôle” et que la logique européenne permet d’être “plus fort lorsqu’on arrive à 27 que lorsqu’on défend chacun sa position” .

“Le système d’échange de quotas de carbone a démontré son inefficacité”

La députée Europe Ecologie aborde également la question de la taxe carbone européenne dont le projet est en cours d’étude par la Commission européenne. Actuellement, la limitation d’émission de gaz à effet de serre s’organise autour du marché d’échange de quotas d’émission de carbone.

Ce système avait été mis en place afin de réduire les émissions pour respecter les engagements de réduction pris dans le cadre du protocole de Kyoto de 1997. Il s’agit de droits à polluer que les entreprises s’échangent. La logique de marché choisie par l’Union a démontré, selon Madame Bélier, son inefficacité et ses limites au cours des deux dernières années.

Mais quelle taxe carbone européenne adopter et comment faire ? Les questions fiscales sont des enjeux sensibles pour les Etats. A l’heure actuelle, il subsiste encore quelques difficultés “notamment en termes de concurrence” . En effet, certains Etats appliquent déjà une taxe carbone, “la France aurait été le huitième Etat” , et d’autres non.

De plus, il s’agit de définir le type de taxe qu’il faut mettre en place. La taxe carbone doit-elle être mise en œuvre à l’intérieur de l’UE et/ou aux frontières extérieures ? “Cela fera partis dans un délai assez cours des préoccupations dont se saisira le Parlement européen” .

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