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(Durée : 4’46)
“Un rôle très positif”
7-8 août 2008 : La Russie envoie des troupes en Ossétie du sud combattre l’armée géorgienne, intervenue contre les séparatistes ossètes.
16 août : Un jour après la Géorgie, la Russie signe le plan de paix en six points du 12 août, négocié par la France au nom de l’Union européenne.
8 septembre : Moscou s’engage à retirer ses troupes de Géorgie avant un mois et accepte l’envoi d’une mission européenne d’observation en Géorgie.
15 septembre : Deux jours après le retrait des troupes russes de cinq camps stratégiques en Géorgie, le Conseil de l’UE confirme l’envoi de 200 observateurs sur les territoires adjacents à l’Ossétie du sud et à l’Abkhazie, avant le 1er octobre.
Tout d’abord, l’Union a obtenu un cessez-le-feu “très rapidement” , le 12 août, “au moment où les troupes russes étaient encore en train d’avancer dans le territoire géorgien” . Ensuite, l’UE est parvenue à un accord sur “le retrait des troupes russes des postes très nombreux sur le territoire géorgien” , notamment dans la région de Poti, sur la mer Noire. Ce dernier point, qui figure dans l’accord signé le 8 septembre par la Russie et l’UE, a été en effet respecté par Moscou.
Enfin, l’Union européenne, l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe doivent se réunir le 15 octobre à Genève, afin de trouver ensemble une issue au conflit. Salomé Zourabichvili estime dès lors que “c’est la conférence de Genève qui doit déterminer ce que sera la réussite de l’Union européenne et l’avenir de la Géorgie” .
Une “décision extrêmement importante”
La ministre a qualifié l’envoi d’observateurs européens en Géorgie de “décision extrêmement importante” . Cette mission devrait être déployée dès le 30 septembre avec pour objectif de vérifier le respect par les deux parties du plan de paix du 12 août. Aujourd’hui limitée aux territoires adjacents à l’Ossétie du sud et à l’Abkhazie, elle pourrait à terme se déployer au sein même de ces provinces.
1. Ne pas recourir à la force.
2. Cesser les hostilités de façon définitive.
3. Donner libre accès à l’aide humanitaire.
4. Les forces militaires géorgiennes devront se retirer dans leurs lieux habituels de cantonnement.
5. Les forces militaires russes devront se retirer sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités.
6. Ouverture de discussions internationales sur les modalités de sécurité et de stabilité en Abkhazie et en Ossétie du Sud.
En attendant, l’UE “marque à la Russie qu’elle ne lui reconnaît pas une zone d’exclusivité dans la région” , et ainsi “que le voisinage a un véritable sens” , selon Salomé Zourabichvili.
Le 8 septembre, le Président en exercice de l’UE Nicolas Sarkozy, le Président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le Haut représentant pour la PESC Javier Solana, en voyage à Moscou, avaient laissé entendre dans leur décision de principe que “pour l’UE, la frontière de la Géorgie inclut l’Abkhazie et l’Ossétie, et si la Russie pense autrement, c’est son problème” , a rappelé l’ancienne ministre.
L’Union européenne “au premier plan”
Salomé Zourabichvili estime que l’Union européenne peut garantir la sécurité dans la région du conflit, et ce beaucoup mieux que ne le ferait l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), dont les critiques vis-à-vis de la Russie sont bien plus prononcées. Selon l’ancienne ambassadrice, “le rapprochement de l’OTAN dans la région est quelque chose qui, objectivement, tend la situation” .
Acteur majeur en Géorgie, l’Union européenne se situe “au premier plan” , analyse Salomé Zourabichvili. Elle possède “à la fois les moyens, les instruments, et l’environnement qui font d’elle l’organisation la plus appropriée pour garantir à la Géorgie ce dont elle a réellement besoin aujourd’hui : une consolidation de sa stabilité et de son intégrité” .
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