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[Revue de presse] Embûche de la BCE dans l’épopée grecque

La tournée du gouvernement grec pour convaincre ses partenaires de la nécessité de restructurer la dette du pays commençait à porter ses fruits, mais la Banque centrale européenne vient d’y mettre un coup d’arrêt. L’institution - indépendante des Etats - a suspendu le régime de faveur qu’elle accordait aux banques du pays, provoquant un krach boursier.

Mario Draghi

“La décision choc de la BCE provoque un krach bancaire” , rapporte Le Figaro. La bourse grecque concède en effet plus de 9% à l’ouverture ce matin, au lendemain de la décision de la BCE de suspendre le régime de faveur accordé aux banques du pays. Celles-ci pourront toujours emprunter, mais à un taux plus élevé. Pour Le Nouvel Observateur, “la BCE a mis le couteau sous la gorge d’Athènes (…) en privant les banques grecques d’un important canal de financement” . Pourtant, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis “était venu en personne à Francfort demander à Mario Draghi, président de la BCE, de quoi ‘garder la tête hors de l’eau’ le temps de s’entendre avec ses partenaires européens” , rappelle le site de l’hebdomadaire. “La réponse négative de la BCE met la pression sur la Grèce, mais contraint aussi les Européens à s’entendre rapidement, sous peine de crise de financement de l’Etat grec” , conclut Le Nouvel Observateur. 

Les Échos parlent d’une “décision couperet” et constatent que “la visite, mercredi, du ministre des Finances grec Yanis Varoufakis à Francfort n’a donc pas modifié d’un iota l’attitude ferme de l’institution” . Pour le site du quotidien, “il faut s’attendre dans les jours à venir à ce que la banque centrale grecque doive fournir à de nombreux établissements bancaires du pays des liquidités, probablement à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d’euros” . “Plus que jamais, Athènes est plongé dans une course contre la montre pour ne pas précipiter ses banques et son économie dans la faillite” , analyse le journal.

Pourtant, ce “coup de force de la BCE ne fait pas trembler le gouvernement grec” , affirme La Tribune. Pour Yanis Varoufakis, elle “n’a ‘pas de répercussions négatives’ sur le secteur financier du pays qui reste ‘totalement protégé’ grâce aux autres canaux de liquidités toujours disponibles” , rapporte le site de l’hebdomadaire. Le Monde s’interroge sur l’état de santé réel des banques grecques, mais rappelle qu’une “vaste opération de restructuration du secteur bancaire a été menée” et que “malgré les rumeurs de ‘bank run’ (fuite de capitaux), notamment relayées par la presse allemande, les officiels grecs restent prudents” .

“Aléxis Tsípras commence à se plier aux contraintes de la réalité européenne” et “a déclaré mercredi vouloir un compromis avec ses créanciers” , expliquent Les Échos, qui parlent d’une “attitude constructive” . Cela ne serait pas suffisant pour Libération, pour qui “les espoirs de Tsipras se dérobent” , puisqu’il “ne compte aucun allié dans l’Union européenne, en dehors de Chypre, lui aussi sous perfusion financière internationale” . Arnaud Leparmentier, du Monde, souligne que la Grèce “a été victime d’elle-même, de son absence d’Etat, des privilèges accordés aux armateurs et autres popes orthodoxes” . Le journaliste rappelle que les Lituaniens, qui viennent de rentrer dans la zone euro, qui “sont parmi les plus pauvres d’Europe” , ont dû venir en aide à la Grèce, constatant un “contraste avec la tragédie des Grecs, dont on voudrait faire croire qu’ils sont victimes de l’Europe” .

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