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Présidence de la Commission : les portraits des “Spitzenkandidaten”

A l’issue des élections européennes de mai 2019, le nouveau président de la Commission sera désigné. Comment ? Peut-être grâce au système des “Spitzenkandidaten” qui s’est imposé en 2014. Ces têtes de listes des principaux partis européens se retrouvent le 15 mai à 21h pour un débat télévisé. Qui sont ils ? Découvrez leurs portraits.

Qui sont les candidats à la présidence de la Commission européenne ?
Qui sont les candidats à la présidence de la Commission européenne ?

A 10 jours des élections du Parlement européen, les principaux partis politiques européens ont désigné leurs têtes de liste, ou “Spitzenkandidat” . Et le vainqueur pourrait devenir le nouveau président de la Commission européenne. Le 15 mai à 21h, ces chefs de file s’affrontent lors d’un grand débat télévisé.

Suivez le débat en direct (à partir de 21h)

Les chefs d’Etat et de gouvernement devront en effet s’entendre sur un candidat cet été. Ils ont, en vertu des traités, l’obligation de “tenir compte du résultat des élections” dans leur choix. Ce qui leur laisse une marge de manoeuvre importante…

S’ils suivent le système du “Spitzenkandidat” lancé en 2014, ils désigneront alors automatiquement la tête de liste du parti qui a obtenu le plus de députés européens à l’issue des élections de mai. Mais rien n’est joué : certains Etats, notamment la France et l’Allemagne, refusent ce caractère automatique et veulent que le Conseil européen garde la main sur cette nomination. Et ce dernier a prévenu qu’il ne se sentait pas lié par ce système.

Dans tous les cas, le Parlement européen issu des urnes décidera, probablement à l’automne, de valider ou non l’équipe (le “collège”) qui composera la Commission européenne pour les cinq ans à venir. Si le choix des Etats ne satisfait pas les nouveaux députés européens, ils pourront donc le retoquer.

Qui sont ces têtes de liste ? Toute l’Europe vous en dresse les portraits. L’ordre de présentation suit celui des derniers sondages, en commençant par le favori.

Manfred Weber : Parti populaire européen (PPE, affilié au groupe PPE)

Manfred Weber - Crédits : Wikimedia CommonsHomme politique allemand né en 1972 (46 ans), membre de l’Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise, Manfred Weber est titulaire d’un diplôme d’ingéniérie physique de l’université des sciences appliquées de Munich.

Disciple de la chancelière Angela Merkel, il débute sa carrière de député au parlement régional de Bavière en 2002. Elu en 2004 au Parlement européen, puis réélu en 2009 et en 2014, il participe à la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures entre 2004 et 2012, date à laquelle il rejoint la commission des affaires constitutionnelles. Son expérience politique au sein de l’Union fait de ce Bavarois un très fin connaisseur des institutions européennes.

Président du groupe PPE depuis 2014, il est élu à 79% par ses pairs en novembre 2018 comme candidat tête de liste pour les élections européennes, face à son challenger finlandais Alexander Stubb. Ce conservateur “conciliant” dispose cependant d’une faible connaissance des langues étrangères, et notamment du français. Bien que peu connu, et n’ayant pas d’expérience gouvernementale, Manfred Weber est pourtant “pressenti pour la présidence de la Commission européenne” , le PPE étant pour l’heure donné vainqueur des élections européennes de mai.

Membre du PPE, le Français Michel Barnier est régulièrement cité comme président potentiel de la future Commission européenne. Candidat malheureux à la tête de liste PPE en 2014 et négociateur en chef de l’UE pour le Brexit depuis 2016, il n’a pour le moment pas souhaité participer à la compétition.

Mais si le système du Spitzenkandidat est abandonné en 2019 et s’il est poussé par le président français (notamment en menant la liste LaREM), il pourrait prétendre à la tête de l’exécutif européen.

Frans Timmermans : Parti socialiste européen (PSE, affilié au groupe S&D)

Frans Timmermans - Crédits : FlickrLe Néerlandais Frans Timmermans est un homme politique et diplomate membre du parti Travailliste, né le 6 mai 1961 à Maastricht. Titulaire d’un diplôme en langue française et en littérature à l’Université Nijmegen en 1985, il suit des enseignements de droit européen et de littérature française entre 1984 et 1985 à l’Université de Lancy.

Frans Timmermans n’est pas un novice en politique. Plusieurs fois député de la Seconde chambre du Parlement néerlandais, ministre des Affaires européennes de 2007 à 2010 et des Affaires étrangères de 2012 à 2014, ce polyglotte est actuellement le premier vice-président de la Commission européenne, en charge de l’Amélioration de la réglementation, des Relations interinstitutionnelles, de l’État de droit et de la Charte des droits fondamentaux.

C’est lors du congrès du PSE à Lisbonne, en décembre 2019, que ce Néerlandais de centre-gauche, “connu pour ses idéaux sociaux-démocratiques, y compris en politiques sociales” , est formellement désigné tête de liste.

Margrethe Vestager : Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE)

L’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE) a désigné une équipe de dirigeants plutôt qu’un seul candidat tête de liste. Lors du débat du 15 mai, c’est toutefois l’actuelle commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, qui le représente.

Margrethe Vestager - Crédits : Wikimedia CommonsFemme politique danoise, née en 1968 (51 ans), et membre du Parti social-libéral danois Radikale Venstre, Margrethe Vestager est titulaire d’un master en sciences économiques de l’université de Copenhague.

Engagée en politique dès l’âge de 20 ans, Margrethe Vestager connaît une ascension fulgurante : elle devient présidente de son parti à 25 ans, puis ministre à 30 ans. Nommée au portefeuille de l’Education et des Affaires ecclésiastiques (1998 -2000), puis de l’Education (2000-2001), cette fille de pasteurs luthériens occupe ensuite le poste de ministre de l’Economie et de l’Intérieur entre 2011 et 2014.

Depuis 2014, la prétendante à la présidence de l’exécutif européen assume le poste de commissaire européenne à la Concurrence. Faisant partie du “pool” de candidats mis sur le devant de la scène par l’ALDE, la formation paneuropéenne regroupant les partis libéraux, la Danoise est décrite comme une “dame de fer intransigeante” et soigne son “image d’incorruptible” . En effet, au cours de sa législature, la candidate s’est attaquée aux géants du net tels qu’Apple, Google ou Microsoft. De plus, Margrethe Vestager s’est opposée à Paris et Berlin en refusant la fusion entre Siemens et Alstom, qui ne respectait pas les règles européennes de la concurrence, au risque d’être accusée d’empêcher l’émergence de géants européens.

Ska Keller et Bas Eickhout : Parti vert européen (affilié au groupe Verts/ALE)

Par souci de parité, le Parti vert européen a fait le choix de désigner deux chefs de file pour les élections européennes. Ils ont été élus le 24 novembre 2018 par les membres du parti.

Ska Keller - Crédits : FlickrSka Keller, née le 22 novembre 1981, est une écologiste allemande. Elle obtient en 2010 un master d’islamologie, de turcologie et de judaïstique à l’Université libre de Berlin.

Membre du bureau fédéral puis co-présidente des Jeunes Verts européens de 2002 à 2007, elle préside la section brandebourgeoise du parti allemand Alliance 90 / les Verts de 2007 à 2009. A 27 ans, elle est élue pour la première fois au Parlement européen lors des élections de 2009, faisant sa spécialité des questions migratoires (droit des réfugiés et des demandeurs d’asile en Europe), ainsi que des questions commerciales et de la jeunesse.

Déjà candidate à la tête de la Commission européenne en 2014, réélue comme députée européenne et devenue vice-présidente du groupe parlementaire européen des Verts/ALE, elle met l’Europe sociale au cœur de son projet. C’est elle qui représente son parti lors du débat du 15 mai.

Bas Eickhout - Crédits : TwitterBas Eickhout, homme politique néerlandais membre de la Gauche verte, a étudié la Chimie et les Sciences environnementales à l’Université de Nimègue aux Pays-Bas. Affirmant être passionné par la nature depuis son plus jeune âge, il a travaillé, jusqu’en 2000, en tant que chercheur à l’Agence d’évaluation environnementale des Pays-Bas (PBL).

Il est député européen depuis 2009 et trésorier du groupe des Verts/Alliance libre européenne depuis 2012. Membre de la commission parlementaire de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, il siège aussi au sein de la Délégation pour les relations avec les Etats-Unis.

Jan Zahradil - Alliance des conservateurs et réformistes européens (ACRE, affiliée au groupe CRE)

Jan Zahradil - Crédits : Parlement européenLe tchèque Jan Zahradil est né le 20 mars 1963. Après des études de génie chimique à l’université de Prague entre 1981 et 1987, il entame sa carrière professionnelle en tant que chercheur dans le domaine.

Elu à l’Assemblée de la République fédérale tchèque et slovaque en 1992, son mandat s’achève dès l’année suivante, au moment de la dissolution de la Tchécoslovaquie. C’est seulement en 1998 qu’il reprend son activité de parlementaire, jusqu’en 2004, après deux années en tant que conseiller du Premier ministre Vaclav Klaus entre 1995 et 1997. Elu au Parlement européen depuis 2004, il rejoint en 2009, avec les autres membres de son parti Občanská demokratická strana, le groupe des Conservateurs et réformistes européens. Vice-président de la commission parlementaire du commerce international depuis 2009, il est également membre de la Délégation à la commission mixte UE-Turquie.

Le 14 novembre 2018, il est choisi comme Spitzenkandidat par son parti européen.

Violeta Tomič et Nico Cué - Parti de la gauche européenne (affilié au groupe GUE/NGL)

La gauche radicale a choisi de nommer deux candidats le 26 janvier 2019.

Violeta Tomič - Crédits : FacebookVioleta Tomič, 56 ans, est une comédienne et eurodéputée de Slovénie, née à Sarajevo. Fille d’un artiste bosnien et d’une mère slovène, elle a travaillé au Théâtre de Ljubljana, puis pour la télévision nationale. En 2004, elle fonde son propre théâtre.

Par la suite, en tant que membre de la Commission sur l’égalité et la non-discrimination du Conseil de l’Europe, Violeta Tomič devient rapporteure pour la communauté LGBT. Elle est membre du Parlement slovène depuis 2014 et vice-coordinatrice du parti national Levica. En 2014, elle participe également, mais sans succès, aux élections européennes, à la tête d’une alliance slovène de partis de gauche, affiliée au Parti de la gauche européenne. C’est à 70 voix contre 2 que ce parti la désigne, en 2019, Spitzenkandidat avec Nico Cué.

Nico Cué - Crédits : Party of the European LeftNico Cué, un Belge de 52 ans, est une figure du mouvement syndical wallon et international. Il a occupé le poste de Secrétaire général des métallurgistes du syndicat Fédération Générale du Travail de Belgique (FGBT) pendant 12 ans. La question sociale est au cœur de son engagement politique. C’est lui qui représente son parti lors du débat du 15 mai.

L’Alliance Libre Européenne (ALE), qui siège actuellement au sein de deux groupes au Parlement européen (Verts/ALE et ECR), a désigné son propre candidat transnational le 7 mars 2019. Il s’agit du leader catalan Oriol Junqueras, aujourd’hui en prison. 

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