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Quelles priorités pour la présidence lettone de l’UE ?

Du 1er janvier au 30 juin 2015, la Lettonie occupera pour la première fois depuis son adhésion en 2004 la présidence tournante de l’Union européenne. Elle succède à l’Italie et précède le Luxembourg. Trois priorités ont été avancées par le pays balte : la compétitivité de l’économie européenne, l’agenda numérique et la politique étrangère. Pays frontalier de la Russie, la Lettonie entend en effet s’attacher à apaiser les relations de l’UE avec Moscou et doit à cet égard accueillir la prochaine réunion, sensible, du partenariat oriental, en mai prochain.

Laimdota Straujuma, Première ministre de Lettonie

Une étape symbolique pour l’un des derniers entrants

Les 7 et 8 janvier, avec la visite du collège des commissaires européens à Riga, la Lettonie a officiellement lancé sa première présidence tournante de l’Union européenne, un peu plus de dix ans après son adhésion. Une étape symbolique. L’opportunité parfaite pour se faire davantage connaître au niveau européen. Ce “petit” pays d’un peu plus de 2 millions d’habitants l’a bien compris. Et d’après les experts des arcanes européens, ces Etats accomplissent généralement leur tâche avec une grande rigueur. Pour l’occasion, le gouvernement letton a préparé ses fonctionnaires, accru ses effectifs à Bruxelles et a demandé conseil auprès des pays de l’Union européenne désormais habitués à occuper la présidence tournante.

Car il ne s’agit pas que d’une fonction honorifique. Il revient au pays chargé de la présidence de l’UE “un rôle d’impulsion des travaux législatifs du Conseil tout en maintenant la continuité du programme de l’Union européenne et en veillant au déroulement harmonieux du processus législatif et à une bonne coopération entre les Etats membres. Pour y parvenir, la présidence doit jouer un rôle d’intermédiaire intègre et neutre” , stipule ainsi le Conseil européen.

Pour les six mois à venir, la Lettonie a choisi de mettre en avant trois axes prioritaires pour sa présidence. Il s’agit en premier lieu du renforcement de la compétitivité européenne. A cet égard, le pays s’appuiera certainement sur sa propre expérience et la politique de réformes structurelles et d’investissements pour stimuler l’emploi menée dans le pays. La Lettonie fait en effet figure de “bon élève” de l’Europe avec un taux de croissance de 4 %, un déficit public faible de 1,3 % du PIB ou encore une dette publique d’environ 38 % du PIB en 2014. Deuxièmement, la Lettonie a inscrit l’agenda numérique européen parmi ses priorités. “Les nouvelles technologies, telles qu’elles se développent rapidement, représentent une formidable opportunité de croissance intelligente, durable et inclusive” , peut-on ainsi lire sur le site officiel de la présidence lettone. Enfin, la Lettonie cherchera également à renforcer l’engagement de l’Europe sur la scène internationale. Pour Riga, il relève de la responsabilité de l’Europe de davantage s’engager, surtout dans le contexte des multiples bouleversements géopolitiques dans son immédiat voisinage.

Renforcer l’engagement international de l’Europe

Laimdota Straujuma, la nouvelle première ministre lettone ayant succédé à Valdis Dombravskis, aujourd’hui vice-président de la Commission européenne chargé de l’Euro et du Dialogue social, l’a assuré : sa présidence de l’UE ne sera ni antirusse ni prorusse. Décrite comme une technocrate plus que comme une idéologue, Mme Straujuma tentera d’apaiser les tensions entre l’Europe et la Russie. Son pays se situe en effet au carrefour des enjeux, avec 40 % de russophones dans sa population, dont une part significative ne disposant pas de la citoyenneté. Moins virulente à l’encontre de Moscou que certains de ses voisins comme la Lituanie ou la Pologne, la Lettonie n’en demeure pas moins méfiante vis-à-vis de la Russie et l’une des premières victimes collatérales des sanctions économiques dirigées contre le pays.

Le partenariat oriental est un accord d’association passé entre l’Union européenne et l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine. Il fut à l’origine de la crise ukrainienne, débutée en 2013.

Comme l’a expliqué Philippe Perchoc, spécialiste des pays baltes et enseignant à l’Université catholique de Louvain, à l’antenne de RFI, tout l’enjeu pour la Lettonie sera de favoriser l’émergence d’une position commune lors de la prochaine réunion du partenariat oriental, qui doit se tenir en mai prochain à Riga. Le pays est à cet égard en faveur d’un approfondissement de cet accord, une stratégie naturellement mal vue par la Russie.

Outre ce dossier, ou encore la poursuite des négociations relatives au traité transatlantique, l’objectif letton de renforcer l’engagement européen sur la scène internationale comprendra également le lancement de l’Année européenne pour le développement et la définition de nouveaux objectifs en la matière pour l’après-2015. Le 9 janvier, ce sont en effet Laimdota Straujuma et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui lanceront cette année thématique, définie autour de trois axes : la lutte contre la pauvreté, le développement et la lutte contre le changement climatique.

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