Le site web de la présidence est disponible en anglais, en français, en allemand, en grec et en turc.
Enjeux
Afin d’assurer la présidence du Conseil de l’Union européenne, Chypre - 1,1 million d’habitants - s’est dotée des installations nécessaires à l’accueil des innombrables réunions et conférences que suppose la présidence du Conseil de l’UE : le centre Filoxenia a été rénové et modernisé.
Si les prérogatives dévolues à la présidence tournante ont été réduites par la nomination d’un président permanent du Conseil européen - Herman Van Rompuy - Chypre aura toutefois la responsabilité de la cogestion des dossiers relatifs à la crise de la dette. L’implication de Nicosie sera donc forte en ce qui concerne la recherche d’une nouvelle gouvernance économique européenne, la réforme de la politique agricole commune ou encore la négociation du cadre financier des budgets européens pour l’exercice 2014 - 2020.
Néanmoins, l’inquiétante situation économique de l’île risque de venir perturber sa présidence. Classée comme emprunteur à risques, Chypre a été contrainte de faire appel à l’aide internationale. Etant très exposée aux remous de la crise grecques, Chypre s’est tournée vers Fonds européen de stabilité financière pour la recapitalisation de la Banque populaire chypriote. Par ailleurs, Nicosie a également fait appel à la Russie afin de faire face à ses besoins de financements publics pour 2013 et 2014. Un choix certainement maladroit alors que le pays prend la tête de l’UE.
En outre, la Turquie, par l’intermédiaire d’Ahmet Davutoglu, ministre des Affaires étrangères, a prévenu “qu’aucun ministère, aucune institution de la république turque ne sera en contact avec la présidence européenne dans quelque activité où la présidence chypriote grecque serait partie prenante” . Cette attitude, dénoncée par Hannes Swoboda, président du groupe Socialistes et Démocrates au Parlement européen, risque de freiner le déjà lent processus d’adhésion turque à l’Union européenne, débuté en 1987.
Les priorités de la Présidence chypriote
“Nous sommes fin prêts” , s’est réjoui Andreas Mavroyiannis, vice-ministre des Affaires européennes, et proche du président communiste Dimitris Christofias. “Nous voulons réussir une présidence exemplaire pour prouver à nos partenaires que, malgré nos difficultés internes et notre petite taille, nous sommes un partenaire fiable et sérieux” .
Sobrement intitulé “pour une meilleure Europe” , le programme de la présidence chypriote cherche à faire le lien entre le redressement économique et les mesures d’austérité, et l’approfondissement de l’intégration européenne et le renforcement de la cohésion sociale. Promouvoir la croissance, contribuer à la création d’emploi et défendre la solidarité seront donc parmi les priorités de la présidence chypriote.
Une Europe plus efficace et durable
Les négociations sur le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 seront la priorité majeure de la présidence chypriote. Ainsi, Chypre oeuvrera pour la finalisation des négociations et l’élaboration d’un budget européen équitable et efficace, soutenant la croissance et favorisant l’emploi. Les politiques et programmes financés devront avoir prouvé leur valeur ajoutée. Plus précisément, la présidence chypriote cherchera à faire avancer les cadres législatifs concernant les politiques agricoles, de la pêche, de la cohésion, de la recherche et de l’innovation, ainsi que les programmes financiers des politiques sectorielles.
Autre politique qui suscitera l’implication particulière de la présidence chypriote : la politique énergétique. Les réseaux transeuropéens de transport, de télécommunications et d’énergie figurent en tête de la liste des priorités de Nicosie. Ces réseaux sont d’une importance vitale pour la compétitivité européenne ainsi que pour la cohésion économique, sociale et territoriale des Etats membres.
En outre, dans le cadre de la stratégie Europe 2020, Chypre s’impliquera en faveur de la promotion de la croissance verte et inclusive, à travers la gestion durable des ressources.
Une Europe dotée d’une économie plus performante, fondée sur la croissance
La présidence chypriote s’appliquera à travailler sur le nouveau cadre renforcé de la gouvernance économique et à intensifier la surveillance budgétaire. L’enjeu sera ici de renforcer la règlementation des services financiers, de davantage protéger les consommateurs et les investisseurs vis-à-vis des crises financières.
De plus, à l’occasion du 20e anniversaire du marché unique, la présidence s’efforcera de donner un nouvel élan à l’approfondissement du marché intérieur en assurant la promotion d’initiatives soulignant le rôle des PME, et le rôle d’un marché unique numérique efficace.
Une Europe plus pertinente aux yeux des citoyens, avec solidarité et cohésion sociale
Troisième priorité de la présidence chypriote : rapprocher l’Europe de ses citoyens. En mettant l’accent sur l’emploi des jeunes, en instaurant un régime d’asile européen commun d’ici la fin 2012, et en développant une coopération entre Etats membres afin de protéger les droits des personnes ayant besoin d’une protection internationale, Chypre veut renforcer la solidarité et la cohésion sociale au sein de l’Union.
Par ailleurs, la présidence s’impliquera sur les questions relatives à l’Année européenne du vieillissement actif, à la solidarité entre les générations, à la santé, au bien-être des enfants, à la promotion d’un mode de vie sain, ou encore à la lutte contre la pauvreté. Pour ce faire, la participation des partenaires sociaux, des ONG, et des autorités locales sera renforcée.
Une Europe dans le monde, plus proche de ses voisins
En dernier lieu, Chypre travaillera en collaboration avec Catherine Ashton, Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi que le Service européen pour l’action extérieure. A cet égard, Nicosie appuiera les processus d’élargissement et cherchera à renforcer les relations de l’Union avec ses partenaires méditerranéens, via la politique européenne de voisinage, et ce en garantissant le pluralisme. La présidence chypriote s’emploiera à garantir le progrès dans les engagements de l’Union en faveur du développement.