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Présidence espagnole du Conseil : un agenda déterminé, une place à définir

L’Espagne, qui assure désormais la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, a affiché ses grandes priorités : mise en application du traité de Lisbonne, consolidation de la reprise économique, renforcement de l’influence extérieure et implication des citoyens dans la politique européenne seront ainsi les dossiers phares des 6 mois à venir. A moins que le président du Conseil européen, le président de la Commission ou même le Haut-représentant de l’Union n’en décident autrement…

Quatre priorités…

Le traité de Lisbonne distingue la présidence du Conseil européen, qu’occupe actuellement le Belge Herman Van Rompuy pour une période de 2 ans et demi, de la présidence “tournante” du Conseil de l’Union européenne, assurée tous les 6 mois par l’un des 27 pays membres, aujourd’hui l’Espagne.
Le 1er janvier 2010, la Suède a passé le relais de la présidence du Conseil de l’UE à l’Espagne. En commun accord avec les 2 autres pays de la troïka (Belgique et Hongrie, qui assureront ensuite les présidences du Conseil), le Premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero s’est fixé un programme ambitieux pour les 6 mois à venir.

Tout d’abord, la stratégie de Lisbonne pour l’emploi et la croissance arrive à échéance sous présidence espagnole, et celle-ci compte en profiter pour mettre en place un dispositif plus contraignant, centré sur la recherche et le développement ainsi qu’une plus grande régulation économique.

Autre grand sujet de la présidence : l’Europe des citoyens, qui passe par une plus grande implication des citoyens dans les politiques de l’Union (notamment via la mise en oeuvre de “l’initiative citoyenne”) mais aussi des mesures renforçant l’égalité entre hommes et femmes (création d’un observatoire européen pour faciliter la lutte contre les violences faites aux femmes).

L’action extérieure de l’Union devrait accorder une place importante à l’Amérique Latine, à l’Union pour la Méditerranée, à la relation transatlantique, au partenariat avec la Russie… et œuvrer pour la création d’un Etat palestinien en 2010, a annoncé le chef de la diplomatie espagnole Miguel Moratinos. Par ailleurs, Madrid souhaite renforcer la coordination de la lutte antiterroriste en Europe (création d’un “Comité européen de coordination antiterroriste”).

Enfin, l’Espagne continuera à mettre en œuvre le traité de Lisbonne, et contribuera à définir, en droit et en fait, les relations et les méthodes de travail entre les différentes postes-clés de l’Union. En l’occurrence, le rôle exact de la présidence tournante fait déjà l’objet de concertations.

… et autant de têtes ?

Or le traité de Lisbonne, qui devait permettre à l’Union de se doter d’un “numéro de téléphone unique” (à travers la présidence fixe du Conseil européen), pourrait de fait lui en avoir fourni quatre à la fois ! Entre le Président du Conseil européen Herman Van Rompuy, le Président de la Commission José Manuel Barroso, le Haut-représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton et la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne (avec à sa tête José Luis Zapatero), la définition des grandes orientations politiques de l’Union doit être plus clairement définie.

MM. Zapatero et Van Rompuy travailleront, d’après ce dernier, “main dans la main” : outre l’accord sur les thèmes de l’année 2010, les grands sommets avec les pays tiers, tels celui accueillant Barack Obama en mai ou relançant l’Union pour la Méditerranée en juin, auront lieu en Espagne, mais seront présidés… par le président du Conseil européen. Par la suite, tous les sommets de ce type se tiendront à Bruxelles.

Relation transatlantique, Union pour la Méditerranée, création d’un Etat palestinien… autant de décisions qui impliquent également l’action du Haut-représentant. Or, Catherine Ashton a décidé il y a peu de déménager, quittant avec les membres de son cabinet le bâtiment du Conseil pour occuper celui de la Commission. Peu de chemin a été parcouru, mais la nouvelle diplomate en chef semble clairement signifier qu’elle s’éloigne de M. Van Rompuy pour se rapprocher de M. Barroso…

D’ailleurs, et en dépit des critiques face à son manque d’initiative, l’actuel président de la Commission semblait finalement, jusqu’à l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, conférer un visage à l’Union européenne, bien qu’un peu par défaut. Mais, réélu récemment avec un programme défini sous l’influence des chefs d’Etat, M. Barroso pourrait vouloir garder un rôle important dans la définition des priorités de l’Union, y compris en termes d’action extérieure.

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