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Pour une “Europe des biens publics”

Comme tous les ans, les économistes de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) livrent une analyse détaillée de l’état de l’économie européenne. Elle s’ouvre cette année sur un “Manifeste pour l’Europe des biens publics” qui invite l’Union européenne à se concentrer sur les aspects essentiels au bien-être des Européens.

Les auteurs partent d’un postulat optimiste : l’Union n’a pas vécu pareille situation économique depuis la reprise des années 1990. Elle n’a pas connu le cataclysme tant annoncé après le “non” et le “nee” aux référendums français et néerlandais. Son avenir reste incertain, mais l’année 2007 s’annonce décisive. Cet ouvrage a donc pour vocation d’influencer l’Union européenne quant aux choix qui seront les siens cette année, afin de l’éloigner des dangers qui la guettent, comme la désinflation compétitive et l’opposition naissante entre les grands et les petits Etats.

Réunifier l’Europe politique et l’Europe économique

Il est nécessaire pour les auteurs de réunifier “l’Europe politique” et “l’Europe économique” . Derrière tout projet économique, il y a un pendant politique. Il faut donc cesser de les penser comme deux sphères distinctes. Le déficit démocratique attribué à l’Union pourrait être comblé en prenant en compte cette imbrication.

Le “Manifeste” qui ouvre le livre veut faire porter la réflexion des dirigeants sur les “biens publics européens” , c’est-à-dire ceux qui “profitent pareillement à tous les Européens” . Il s’agit, par exemple, du plein-emploi, de la défense, du progrès de la connaissance et de sa transmission. La définition et la fourniture de ces biens publics européens sont bien plus importantes aux yeux des auteurs que le respect des critères de stabilité monétaire et budgétaire. A ce sens, il faudrait soit changer radicalement ce qu’ils appellent “la constitution économique européenne” , soit l’interpréter différemment.

Il conviendrait ainsi de marquer une différence substantielle entre deux niveaux d’intégration : la zone euro et l’Europe des 27, qui ne rassemblent pas les mêmes biens publics. Il serait par ailleurs nécessaire de réformer le budget européen, de moins en moins adapté aux compétences et aux objectifs de l’Union, et de mieux définir le “processus de Lisbonne” qui n’est pas encore une stratégie de croissance européenne.

Le “vote économique” , responsable du rejet de la Constitution ?

L’un des 8 chapitres de l’ouvrage s’attache à comprendre quelles sont les “préférences collectives des européens en matière d’Europe économique” , à travers une analyse des votes aux référendums français et néerlandais. Il apparaît que les citoyens de ces deux pays sont très fortement attachés à l’Union et que le “vote économique” a clairement dominé les suffrages.

Les votants auraient attribué à l’Union les difficultés économiques de leurs Etats et auraient sanctionné le Traité constitutionnel pour ce qu’il ne contenait pas, c’est-à-dire les voies menant au plein-emploi et à la croissance. Ceci pourrait s’expliquer par la “prédominance des préoccupations nationales sur les enjeux européens dans l’expression populaire” .

Jean-Paul Fitoussi & Jacques Le Cacheux (dir.), L’état de l’Union européenne, Fayard, 2007

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