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Portrait d’un Irlandais : Ray Martin votera pour le oui

Vendredi, 2 octobre, les Irlandais doivent se prononcer pour la deuxième fois sur le traité de Lisbonne.

A quelques jours du scrutin, Touteleurope.fr en partenariat avec Métro France, a interrogé quelques électeurs irlandais sur leurs intentions de vote. Au fil de la semaine découvrez comment ils voteront et pourquoi.

Mary Nally, 27 ans, Galway

Mary maintient son vote contre le traité. “On a dit non la première fois, je ne comprends pas pourquoi nous devrions revoter sur le même traité - ce n’est pas démocratique!” déclare-t-elle. “On nous demande de revoter comme si on n’avait pas donné la bonne réponse la première fois” . Elle trouve que l’Etat gaspille de l’argent en organisant un deuxième référendum.

Quoique pro-européenne, elle ne veut pas de la création d’ “Etats-Unis de l’Europe” . De plus, elle craint qu’à l’avenir l’Union puisse modifier le traité sans demander l’avis des Irlandais par référendum. Elle ne s’inquiète pas pour les conséquences d’un éventuel rejet du traité. “Ce ne sera pas un désastre si on vote contre, contrairement à ce que le gouvernement nous martèle” considère-t-elle. Ses amis ne comprennent pas et se désintéressent du débat sur le référendum. Toutefois, elle pense que les Irlandais voteront oui car ils ont peur pour leurs emplois et pour l’économie du pays.


Ray Martin, 66 ans, Cork

Ray Martin DRRay n’a pas hésité à voter oui au traité de Lisbonne en 2008. Il estime que le traité permettra à l’Union européenne de se développer. “Je ne vois pas ce qu’un deuxième non nous apporterait. Un refus du traité serait un coup d’arrêt pour l’Union” .

Beaucoup de ses amis avaient voté non la dernière fois parce qu’ils ne comprenaient pas le traité et parce qu’ils voulaient punir le gouvernement. Même si Ray a vu sa retraite diminuer depuis le début de la crise, il revotera oui. Le gouvernement irlandais a réduit le salaire et les retraites des fonctionnaires de presque 10% depuis un an.

Néanmoins le vent a tourné en faveur du oui. Ray pense que beaucoup de ces concitoyens ont décidé de voter oui mais que les médias entretiennent le suspens. “On se lasse des débats sur Lisbonne, c’est la même chose que l’année dernière et on donne trop de place à ceux qui répètent des mensonges sur le traité” .


Tadgh O’Callaghan, 30 ans, Limerick

Tadgh O'Callaghan DRTadgh a voté non au référendum sur le traité de Lisbonne en juin 2008. Il craignait une perte d’influence de l’Irlande, petit pays face à de plus grands Etats membres tels que la France ou l’Allemagne : “Nous avons assez lutté pour notre indépendance et notre neutralité. Je ne voudrais pas que nous perdions notre identité et notre voix dans une Europe plus intégrée” explique-t-il. Il a beaucoup réfléchi depuis l’année dernière mais il votera toujours non.

Même s’il vit à Limerick, une des villes les plus sévèrement touchées par le chômage, Tadgh ne s’inquiète pas pour son travail dans une entreprise de télécommunications. “Je ne pense pas que nous serions affectés si le pays votait non une deuxième fois. L’Union ne peut pas avancer sans nous. Nous ne perdrons pas des emplois à cause d’un deuxième rejet du traité” .

Contrairement au premier référendum, il trouve que la campagne d’information publique est meilleure cette année : “On trouve plus d’information sur les sites et c’est plus facile à comprendre.”


Conor Lennon, 29 ans, Dublin

Conor Lennon DRStagiaire dans une étude de notaire à Dublin, Conor votera oui le 2 octobre. Il n’a pas changé d’avis depuis l’année dernière car il estime que l’Union européenne a été très bénéfique pour l’Irlande. Selon lui, l’Europe a permis de nombreuses avancées sociales et économiques en l’Irlande depuis son adhésion en 1973. “La société irlandaise est plus ouverte et plus tolérante grâce à l’Europe” considère-t-il.

Conor porte un jugement très critique sur les dirigeants du pays : “L’Europe a été positive pour l’Irlande. Nos politiques sont incompétents et corrompus, sans l’Europe on ne s’en sortira pas” .

Conor avait bon espoir de trouver un emploi bien rémunéré après ses études. Or, tout a changé avec la crise. “Ce sera très difficile de trouver un vrai emploi après la fin de mon stage” a-t-il confié. Ce désarroi général, lié à la crise, a entamé le crédit accordé par les irlandais à leur classe politique.

Les affiches de campagne du non, que Conor juge “ridicules” , l’ont confirmé dans son choix de vote.


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