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Pologne : toujours deux prétendants pour un trône

Qui succédera à Lech Kaczynski, président défunt, à la tête de la Pologne ? Les élections anticipées qui se sont déroulées hier ne permettent pas encore de le savoir. En effet, 41% des voix pour Bronislaw Komorowski (PO) et 37% pour Jaroslaw Kaczynski (PiS) selon les dernières estimations, il est désormais certains que les Polonais devront retourner aux urnes. Un second tour qui aura lieu le 4 juillet, et s’annonce déjà très serré entre le libéral et le conservateur.

Deux candidats au coude-à-coude au lendemain du premier tour

Catastrophe de Smolensk

Le 10 avril dernier, alors qu’il se rendait à Katyn, en Russie, pour la commémoration du massacre de l’armée polonaise en 1940, le président polonais Lech Kaczynski est mort dans le crash de son avion à Smolensk. A bord de l’appareil, une importante partie de l’élite politique, militaire et religieuse du pays. L’accident n’a laissé aucun survivant, et a plongé le pays dans un profond deuil.

Il était le grand favori, la victoire ne semble pourtant plus acquise à Bronislaw Komorowski au lendemain du premier tour des élections polonaises.

En effet, le Président de la Diète, actuellement président par intérim de la Pologne suite à la mort accidentelle de Lech Kaczinsky le 10 avril dernier (voir encadré), n’a recueilli que 41% des suffrages dimanche 20 juin.

Un score honorable, mais qui n’a pas suffi à éliminer de la compétition son principal rival, Jaroslaw Kaczynski, le frère jumeau du chef d’Etat défunt qui cumule 37% des voix. Un second tour, dont l’issue reste incertaine, sera donc organisé le 4 juillet prochain.

Tout d’abord, rien ne garantit que les Polonais seront aussi nombreux (54,85% lors du premier tour) à se rendre aux urnes une seconde fois. Les pronostiqueurs ont ensuite bien du mal à savoir vers qui pencheront les voix du peuple.

En effet, les commentateurs qui hier prédisaient une victoire assurée pour le candidat de la Plateforme civique (PO), proche du Premier ministre Donald Tusk, s’étonnent aujourd’hui dans la presse du peu d’écart entre Jaroslaw Kaczynski et Bronislaw Komorowski.

Leader du parti qu’il a fondé avec son frère, le parti Droit et Justice, Jaroslaw Kaczynski semble donc bénéficier, malgré une réputation qui n’a pas toujours été la meilleure, du soutien des Polonais. Frappés par la mort de leur président, ceux-ci ont pu être sensible au discours ému de son frère jumeau.

Mais l’issue de ces élections anticipées pourrait dépendre en grande partie du report des voix. En effet, nul ne sait encore pour qui Grzegorz Napieralski, candidat du SLD (ex-communiste), qui a créé la surprise en obtenant 14% des suffrages, appellera à voter.

Deux candidats aux curriculum vitae bien différents

Bronislaw Komorowski

Président de la Diète (chambre basse du Parlement), et donc président polonais par intérim, il serait le favori de ce scrutin selon les premières rumeurs, et sera candidat pour la Plate-forme civique (PO, parti de centre-droit).

Ministre de la Défense nationale dans le gouvernement de centre-droit de Jerzy Buzek de 2000 à 2001, en tant que membre du Parti conservateur-populaire (SKL), il est investi à la tête de la Diète polonaise en novembre 2007. Les primaires de son parti le 23 mars dernier, en prévision des élections fixées à l’origine à l’automne 2010, l’ont désigné candidat avec 69 % des voix.


Jaroslaw Kaczynski

Président du parti Droit et justice (Prawo i Sprawiedliwosc, PiS), la droite polonaise, qu’il a fondé en 2001 avec son frère Lech, Jaroslaw Kaczynski en sera le candidat lors des élections du 20 juin 2010.

Les carrières politiques de Lech et Jaroslaw Kaczynski sont étroitement liées, de l’université de droit au gouvernement polonais, en passant par le syndicat Solidarnosc et le cabinet de Lech Walesa, avec lequel tous deux se brouilleront. En 2001, il fait entrer le PiS au Smej (la Diète polonaise) et devient parlementaire, poste auquel il est réélu en 2005.

Suite à la victoire de Lech Kaczynski aux élections présidentielles de 2005, il refuse dans un premier temps le poste de Premier ministre, mais l’accepte le 10 juillet 2006, à la suite de la démission de Kazimierz Marcinkiewicz. Ayant perdu les élections législatives d’octobre 2007, il démissionne le 5 novembre 2007.

En savoir plus

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