A l’époque on ne parlait pas encore de Politique européenne de voisinage (PEV), mais le germe d’une coopération renforcée entre l’UE et certains pays tiers avait été jeté et s’apprêtait à s’épanouir.
L’approfondissement de la PEV fut amorcé en 2003 quand le Conseil des ministres et la Commission européenne rendirent une communication intitulée “L’Europe élargie - Voisinage : un nouveau cadre pour les relations avec nos voisins de l’est et du sud” .
Des déclarations enthousiastes …
Cinq années de politique européenne de voisinage sous le signe d’une intensification des échanges, de l’aide et des contacts interpersonnels ont ainsi été reparcourues pendant la conférence, qui s’est tenue le 12 mai dernier dans la salle de presse du Berlaymont, à Bruxelles.
Un bilan positif, donc, que les décideurs européens souhaitent cependant approfondir. En effet Catherine Ashton a déclaré : “La politique européenne de voisinage est une réussite exemplaire qui offre de nombreux exemples de réalisations concrètes sur le terrain. Mais nous devons et pouvons encore intensifier nos efforts pour rendre notre partie du monde plu sûre, plus stable et plus prospère” .
Le commissaire en charge de la PEV partage, quant à lui, les sentiments de Mme Ashton. Il parle d’ “investissement en faveur de la stabilité et de la prospérité de l’UE” et ils se félicitent avec les voisins de l’Europe, capables de progresser de ‘façon notable’ dans le domaine des “reformes démocratiques et politiques”
… pour un bilan positif …
L’année 2004 a été essentiellement consacrée aux accords d’association établis avec la plupart des pays parties à l’accord. Cependant au cours des dernières années l’UE a eu vocation à englober les aspects les plus disparates de la coopération.
D’une amélioration de la gouvernance à un encouragement de la mobilité et des échanges, la Politique européenne de voisinage a couvert un éventail de domaines assez large.
L’approfondissement des valeurs démocratiques a permis de garantir un déroulement plus serein des élections dans des zones considérées comme chaudes, telles que l’Ukraine, la Moldavie, le Maroc et le Liban. Des pays où, grâce aux accords de partenariats avec l’UE, il y a eu un avancement important en ce qui concerne l’exercice de certains droits fondamentaux, à l’instar de la liberté d’association, de la peine de mort, de la liberté d’expression et des droits des minorités.
Sur le plan de la mobilité et de la possibilité de franchissement des frontières, les accords signés ont eu vocation à limiter les contraintes en matière d’octroi des visas. Mais le commissaire à l’Elargissement souhaite un approfondissement ultérieur de cette politique, en espérant parvenir à l’exemption de l’obligation de visa pour des séjours de courte durée.
Les échanges commerciaux ont eu, quant à eux, bon train, une augmentation de 63% à 91% en 5 ans étant absolument remarquable. Sur le front de l’énergie, l’introduction de protocoles d’accord a renforcé les relations entre l’UE et les pays voisins, en réduisant les craintes liées à la sécurité énergétique.
… et des marges d’action encore à explorer
Par ailleurs, le Traité de Lisbonne, grâce à l’introduction de son article 9 et à l’approfondissement du titre concernant la coopération avec les pays tiers, consacre la PEV comme une politique à part entière de l’Union européenne.
Conséquence immédiate : un renforcement des pouvoirs du Parlement au détriment des positions nationales, obstacles potentiels au déploiement d’une telle initiative.
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La Politique européenne de voisinage - Touteleurope.fr