L’efficacité énergétique : un enjeu principal
La question énergétique est donc principale dans cette partie du monde, où la dépendance des hydrocarbures est encore très forte. “Il est possible d’économiser entre 60% et 80% de l’énergie actuellement utilisée dans l’industrie et dans le bâtiment” , a précisé Francesco Starace, président-directeur général d’Enel GreenPower. Alors qu’en Europe, le prix cher de l’énergie en décourage l’utilisation, en Afrique du Nord l’abondance d’hydrocarbures est l’une des causes du gaspillage énergétique.
Quelles solutions possibles ?
Pour améliorer la façon dont l’énergie est utilisée, plusieurs solutions, simples mais efficaces, sont envisageables. “En Tunisie” , explique Afef Challouf, directrice des études et de la planification de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), “40% de l’énergie consommée lors de la pointe estivale vient du besoin de climatisation des habitants” . Selon Mme Challouf, “une amélioration des systèmes d’isolation et de climatisation permettrait une réduction considérable de la consommation” .
Créée en 2002, la FEMIP rassemble l’ensemble des interventions de la BEI à l’appui du développement socio-économique des pays partenaires méditerranéens. “La FEMIP est aujourd’hui un acteur clé du partenariat entre l’UE et les pays du sud et de l’est de la Méditerranée” .
Page officielle de la FEMIP.
“En Egypte” , explique Walid Gamaleldin, Président du Conseil de l’exportation pour l’industrie des matériaux de construction et de l’industrie métallique, “les ressources énergétiques sont déjà insuffisantes par rapport à la demande” . “Plusieurs fois” , poursuit M. Gamaleldin, “nous avons dû interrompre la production à cause d’un manque d’électricité. Ce qui a provoqué une prise de conscience sur notre situation énergétique” .
La situation n’est pas différente au Maroc, où l’augmentation annuelle de la demande d’énergie est d’environ 6% (2013), alors que la moyenne régionale annuelle est de 8%. “Le gouvernement marocain travaille déjà pour l’amélioration de l’efficacité énergétique” , a affirmé Ali Fassi Fihri, directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). “Depuis 2008” , poursuit le directeur de l’ONEE, “le Maroc a par exemple changé 6 millions d’ampoules, en introduisant celles à basse consommation, et a introduit une tarification spéciale pour les heures de pointe, pour inciter les grands usagers à en pas se connecter au réseau national pendant cette période” .
Dans ce contexte les pays de la “rive Nord” de la Méditerranée peuvent jouer un rôle principal : “le transfert de compétences est essentiel pour la mise en place d’une meilleure politique énergétique” , explique Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, organisatrice de la conférence. “L’UE a déjà organisé des projets pilotes, notamment au Maroc, mais d’autres expériences de collaboration ont été évoquées par les intervenants : la convention des maires, les partenariats public-privé ou encore le projet Eléna. “2014 sera une année cruciale pour l’Union européenne” , a affirmé M. de Fontaine Vive. “J“espère que les nouveaux dirigeants européens seront conscients de l’importance de ces enjeux” , a ajouté le vice-président.
Les conclusions de cette conférence seront présentées lors de la prochaine réunion ministérielle de la FEMIP qui se tiendra à Athènes les 1 et 2 avril 2014. Cette rencontre sera consacrée aux orientations stratégiques de la coopération financière Euro-Méditerranéenne dans le nouveau cadre budgétaire 2014-2020.