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Pauvreté et logement en France : comparaison avec le reste de l’Europe

Les conclusions rendues par le récent rapport de la Fondation Abbé Pierre sur la pauvreté et le logement en France sont alarmistes : 8,2 millions de Français en situation de mal-logement. Mais qu’en est-il de la situation en Europe ? Une étude d’Eurostat permet de remettre en perspective les chiffres pour la France.

A l’heure où les taux de placement sont très faibles, où les inquiétudes continuent de planer sur les banques et l’incertitude sur les retraites, les Français aisés voient l’immobilier comme une valeur refuge. A Paris, les prix augmentent en moyenne de 10,6% par an pour dépasser aujourd’hui les 7500 euros le mètre-carré. Mais cette situation ne peut être généralisée au reste de la France.

Les Européens : propriétaires ou locataires ? Habitant des maisons ou des appartements ?

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Le 16e rapport de la Fondation Abbé Pierre montre que l’accès à la propriété, surtout par les ménages défavorisés, fait parfois davantage figure de problème que de solution. Le rapport montre que les nouveaux propriétaires, qui se sont en général endettés pour le devenir, seront nombreux à devoir abandonner leur projet, qu’ils avaient pourtant conçu comme une protection ou un investissement. Or certains parmi eux risquent de perdre de l’argent à la revente. Des résultats qui amènent à remettre en perspective la politique d’accession à la propriété promue en France.

Même pour ceux qui n’en seront pas réduit à ces extrémités, l’accès à la propriété est une charge importante, spécialement en contexte de crise. Le “taux moyen d’effort” pour les ménages à revenu modeste propriétaires, c’est-à-dire le pourcentage du salaire investi pour rembourser le logement et en payer les charges, atteint 42,8%. En principe, pourtant, les banques n’autorisent pas la transaction lorsque celui-ci dépasse les 33% ; mais il leur arrive de fermer les yeux sur certaines charges.

Enfin, la Fondation pointe le mauvais état des logements acquis par les ménages défavorisés.

Mais outre les propriétaires, le rapport insiste sur toutes ces personnes qui font appel à ce que l’on appelle la “zone grise du logement” : outre les SDF (133 000), on compte les personnes installées dans des squats ou des logements de fortune (85 000), ou contraints de loger chez des tiers (411 000), ou encore en possession d’une chambre à l’année dans un hôtel (38 000) : une solution qui leur revient plus cher que la location, mais incontournable, n’étant pas en mesure d’attester d’un revenu suffisant auprès d’un propriétaire, ou de payer une caution. Aujourd’hui, 1,2 millions de dossiers sont en attente d’un logement HLM.

Le logement dans le reste de l’Europe

Un logement est considéré comme surpeuplé s’il ne contient pas au moins une chambre par couple et par enfant (sauf si ceux-ci sont de même sexe, auquel cas ils peuvent être jusqu’à 2 à occuper la chambre)

Eurostat a utilisé une série d’indicateurs pour apprécier l’état des logements habités en Europe. Le premier d’entre eux est le surpeuplement, et les autres tiennent aux propriétés intrinsèques du logement (obscurité, fuites et humidité, présence de toilettes ou de baignoire ou douche). En moyenne, un Européen sur six vit dans un logement surpeuplé, et à peine moins sont confrontés à un problème d’humidité.

Sans surprise, les conditions de logement varient très significativement entre les Etats les plus riches à l’Ouest et ceux de l’Est (voir carte ci-dessous). En particulier, les trois Etats baltes, ainsi que la Roumanie et la Bulgarie, sont dans les situations les plus critiques pour quasiment tous les indicateurs, et ce dans des proportions importantes.

La Roumanie est sans conteste le pays au sein duquel les conditions de vie sont les plus mauvaises. Plus d’un Roumain sur 2 vit dans un logement surpeuplé, et 1 sur 4 est confronté à des problèmes de fuites ou d’humidité. En outre, deux sur 5 n’ont pas de toilettes intérieures ou bien pas de baignoire ou douche : des taux extrêmement élevés, puisque dans l’Europe des Quinze, ceux-ci sont en moyenne respectivement de 1 sur 300 et 1 sur 200 !

Quelques pays de l’Europe de l’Est s’en sortent mieux que d’autres. C’est le cas de la République tchèque, pays comparativement plus riche que ses voisins, ainsi que de la Slovaquie. Au contraire, les habitants des pays de l’Europe du Sud, hormis l’Espagne et les deux îles, vivent dans des conditions globalement plus mauvaises que leurs concitoyens au Nord. Ainsi la Grèce et l’Italie, pour des pays à haut niveau de vie, font face à des taux importants en ce qui concerne la surpopulation.

Les pays où les logement sont les plus salubres sont la Finlande, les Pays-Bas, le Danemark et Malte. La France se situe assez bien, comparée à ses voisins, sans être non plus parmi les meilleurs élèves.


Sources :

Communiqué de presse d’Eurostat

Rapport de la Fondation Abbé Pierre

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