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Opération séduction pour José Manuel Barroso

José Manuel Barroso va devoir sortir son plus beau sourire et ses meilleurs arguments s’il veut réussir à convaincre les députés européens de le réélire à la présidence de la Commission européenne dès la rentrée parlementaire, à la mi-septembre. Si l’ancien Premier ministre portugais peut compter sur le soutien de la quasi-totalité des chefs d’Etat et de gouvernement des 27, il ne jouit pas de la même cote de popularité au sein du Parlement européen. L’actuel Président de la Commission a donc entamé une grande opération séduction auprès des nouveaux élus.

Plus que quelques jours pour convaincre

“L’Europe ne doit pas être trop partisane”

Touteleurope.fr s’est associé à Metro International pour rencontrer José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, lundi 18 mai. L’occasion de lui poser quelques questions triées sur le volet parmi celles, nombreuses, que nous ont envoyées les internautes de France et d’Europe.



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L’été n’aura pas été de tout repos pour le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. L’ancien Premier ministre portugais, candidat à sa propre succession à la tête de l’exécutif européen, a en effet profité de la période estivale pour mettre au point un programme de travail détaillé pour les cinq années à venir.

Il répond ainsi à la demande des groupes socialiste, libéral et vert du Parlement européen qui avaient annoncé en juillet dernier, lors de la session inaugural de la nouvelle législature, qu’ils n’accepteraient pas le programme présenté par José Manuel Barroso aux dirigeants des 27 Etats membres lors du Conseil européen de juin.

Le groupe des Socialistes et Démocrates (S&D), nouvelle formation issue de l’alliance entre l’ancien Parti socialiste européen (PSE) et le Parti démocrate italien, souhaite en particulier que le programme de l’unique candidat, pour le moment, à la présidence de la Commission, prenne en compte une partie de leurs propositions formulées pour les élections européennes.

Dans une lettre ouverte à José Manuel Barroso, Martin Schulz, le président du groupe S&D, a ainsi formulé onze exigences précises, à l’attention du candidat, et a annoncé qu’il examinerait son nouveau programme de travail. Un accord a en effet été conclu entre le Parti populaire européen (PPE), majoritaire au sein du Parlement et dont est issu Barroso, et les Sociaux-Démocrates. Selon ce compromis, les deux partis - ils se partagent notamment la présidence du Parlement de ces cinq prochaines années - seraient prêts à soutenir l’actuel président de la Commission, pour peu qu’il prenne en compte leurs priorités.

José Manuel Barroso doit désormais convaincre les eurodéputés de statuer sur son renouvellement à la tête de l’exécutif européen dès la rentrée parlementaire, c’est-à-dire mi-septembre. Il a ainsi annoncé qu’il était prêt à les recevoir un à un les 8 et 9 septembre afin de leur détailler ses priorités.

L’enjeu est important pour le candidat : il souhaite en effet rassembler sur son nom “une solide majorité pro-européenne” autour du PPE et d’une partie des libéraux et des socialistes, et ne voudrait pas devoir dépendre des eurosceptiques britanniques, tchèques ou polonais, qui se disent d’ores et déjà prêts à le soutenir.

De plus les élections allemandes, qui auront lieu le 27 septembre, de même que le second référendum irlandais sur le traité de Lisbonne, qui devrait avoir lieu le 2 octobre, pourraient changer la donne, la première échéance en faisant émerger de nouveaux candidats à la présidence de la Commission, la seconde, surtout en cas de “non” , pouvant jouer en défaveur de José Manuel Barroso.

Ce dernier, dont le mandat prend fin le 31 octobre, n’a donc plus que quelques jours pour séduire les derniers opposants à son renouvellement. Le Parlement annoncera le 10 septembre s’il accepte ou non que le vote ait lieu le 16 septembre.

Un front “anti-Barroso” qui persiste et signe

Si PPE et S&D semblent s’être accordés sur le renouvellement, conditionné, de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne, nombreux sont les députés européens qui y sont encore opposés.

Ainsi, au sein même du groupe socialiste, certains reprochent à José Manuel Barroso son bilan, insatisfaisant. Le Belge Guy Verhofstadt l’accuse par exemple d’être resté trop passif sur le social, l’emploi et la lutte contre la récession.

Le front “Stop Barroso” , actif dès la campagne pour les élections européennes, continue de son côté son action. A sa tête, le co-président du Groupes des Verts au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit, estime qu’il faut reporter le vote.

En effet, il serait selon lui incohérent de s’exprimer sur le futur président de la Commission européenne avant même de savoir si le traité de Lisbonne sera ratifié ou non par l’Irlande.

Fin du suspens le 10 septembre prochain.

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