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Obama l’Européen ?

Le président des Etats-Unis, Barack Obama, est arrivé en Europe, lundi 31 mars. La dernière fois qu’il avait posé le pied sur le continent, c’était à Berlin, en juillet 2008, où 200 000 fans l’attendaient. Cette fois-ci, le président américain va entamer une grande tournée qui le mènera de Londres à Ankara en passant par Strasbourg et Prague. Les attentes des Etats et des citoyens sont grandes.

Une tournée européenne aux accents russes et chinois

De nombreux dossiers sont sur la table. Que ce soit la gestion de la crise économique mondiale - les derniers chiffres parlent de 742 000 emplois détruits au mois de mars par le secteur privé américain - ou les conflits internationaux en Afghanistan, en Iran ou au Proche-Orient, le locataire de la Maison-Blanche est attendu avec impatience par ses alliés naturels, les Européens.

Tournée européenne

Le président américain sera à Londres, le 2 avril pour le sommet du G20.

Il se rendra le 3 et 4 avril à Strasbourg-Kehl pour le sommet de l’Otan.

Le 5 avril aura lieu à Prague, le sommet Union européenne - Etats-Unis.

Le 6 avril, le président américain conclura sa tournée à Ankara en Turquie pour réaffirmer les liens forts avec les Turcs.

Revue de presse du 31 mars


Mais les temps ont changé. A l’époque d’un Kennedy, l’Europe était la région stratégique pour les Etats-Unis. Elle faisait l’objet de toutes les attentions, l’URSS étant une menace sérieuse.

Le Mur est tombé depuis et les cartes d’influence ont été redistribuées. De nouveaux acteurs arrivent sur le devant de la scène internationale et marginalisent parfois la position d’une Union européenne qui peine à exister politiquement.

La Chine tout d’abord. L’empire du Milieu s’est réveillé non seulement économiquement, mais également diplomatiquement. En témoignent les récentes propositions de Pékin sur la création d’une nouvelle monnaie internationale qui viendrait remplacer le dollar comme devise de référence.

La Russie est également devenue un partenaire incontournable pour la Maison Blanche. Moscou est un interlocuteur décisif sur la question du programme nucléaire iranien. Le Kremlin dispose en effet de relais puissants dans l’ancienne Perse mais également au Proche-Orient, où Obama est bien décidé à mener le processus de paix entre Israël et les territoires occupés à son terme.

L’Europe, “quel numéro ?”

La position d’Obama est sans ambages : “l’Amérique veut une Europe forte” . Mais Washington préfère composer pour l’instant avec les Etats membres les plus importants plutôt que traiter directement avec les autorités bruxelloises.

L’analyse américaine est en effet sans concessions. L’identification politique de l’Union européenne sur la scène internationale n’est pas encore pour demain. Les Européens peinent à mener à bien le processus de ratification du traité de Lisbonne qui doit, à terme, doter l’Union d’un président assurant sa visibilité.

Les Etats-Unis ont pris acte de cette situation qui s’est aggravée avec la chute du gouvernement tchèque alors même que la République tchèque est censée assurer la présidence tournante de l’Union européenne.

Le pragmatisme est ainsi au cœur des relations euro-américaines. Les Européens seront appréciés en fonction de leurs apports, de leurs contributions, que ce soit les réponses à apporter à la crise financière ou bien les efforts à fournir pour l’Afghanistan.

Les partenaires européens privilégiés par Obama

Sans surprises, les principaux pays sur lesquels le président américain compte s’appuyer sont trois grands pays de l’Union :

  • Le Royaume-Uni. Partenaire européen le plus naturel de Washington sur le dossier de la crise financière internationale, Londres est également très présent sur le théâtre des opérations en Afghanistan (deuxième contingent de la coalition). Les Britanniques sont, à ce titre, les principaux partenaires de l’armée américaine.

  • L’Allemagne. Le pays d’Angela Merkel pourrait présenter un intérêt particulier pour la Maison Blanche en raison de la relation stratégique qu’il entretient avec la Russie. Les Allemands ont également des liens spécifiques avec l’Iran, qui pourraient être utiles à l’administration américaine, l’Allemagne étant, en Europe, le premier partenaire économique de la République islamique.

  • La France. Elle opère son retour dans les structures militaires intégrées de l’OTAN et n’est donc plus perçue à Washington comme un pays soucieux de faire de l’Europe un pilier destiné à contrecarrer les Etats-Unis. La coopération dans la lutte contre le terrorisme, l’envoi de troupes supplémentaires françaises en Afghanistan en 2008, ainsi que l’apport français sur des dossiers africains ou proche-orientaux, sont vus d’un bon œil par les officiels américains.



En savoir plus :

Présidence tchèque de l’Union européenne - Touteleurope.fr
Relations extérieures de l’Union européenne - Touteleurope.fr

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