Le Parlement salue l’efficacité de la Présidence française …
A l’occasion de son discours devant le Parlement européen, Nicolas Sarkozy a rappelé l’action de la France face aux crises survenues durant les six mois de Présidence française.
“Lorsque la France a commencé à exercer (…) on n’imaginait pas à l’époque qu’une guerre éclaterait entre la Russie et la Géorgie” , “ni la violence de la crise financière à venir” , a précisé le chef de l’Etat français.
Le Président du Parlement, Hans-Gert Pöttering a salué la gestion de ces crises par la France. “Vous avez relevé les défis de la crise Géorgie et de la crise financière” , a-t-il déclaré en introduction. Il a également remercié Nicolas Sarkozy pour “l’importance” qu’il a “accordée au Parlement européen” .
La plupart des groupes politiques ont également reconnu l’efficacité de la Présidence française, à l’image de Joseph Daul, président du groupe PPE-DE, qui a salué la Présidence du Conseil, “qui s’est affirmée face à la Russie et rendu possible le G20” . Il s’est réjoui de voir émerger une Europe “qui prend le leadership des négociations internationales sur le climat et prend des décisions pragmatiques et rationnelles” .
Graham Watson, du groupe ADLE, a même évoqué “une présidence de conte de fées” , qui a montré “le pouvoir de la solidarité européenne” . De même, le Président du PSE, Martin Schulz, a estimé “que l’on peut faire un bilan positif de la présidence française” , jugeant que le paquet climatique est “un grand succès” .
C’est la part des Français qui se disent avoir une bonne opinion de l’action de Nicolas Sarkozy à la tête de l’Union européenne, selon un sondage BVA pour Les Echos et France Inter publié le 16 décembre.
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Le bilan de la Présidence française de l’Union européenne a également été salué par José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, qui considère que le “dernier Conseil européen restera dans l’histoire de l’Union” , car rarement ont été prises autant de décisions sur des sujets aussi fondamentaux. Cela a prouvé que “l’Europe est capable du meilleur” .
Nicolas Sarkozy a de son côté remercié le Parlement européen pour ces six mois de travail en commun. Il a ainsi confié que “Ce fut pour la Présidence très facile, très agréable et très utile d’entretenir des contacts nombreux avec tous les groupes politiques du Parlement européen” . “Tous, vous avez montré à votre manière votre volonté de faire progresser l’Europe.
… mais n’oublie pas d’en souligner les faiblesses
Une fois n’est pas coutume. Daniel Cohn-Bendit et Nicolas Sarkozy se sont à nouveau affrontés au Parlement européen. Le premier a en effet reproché au président français d’avoir “réduit le Parlement au rôle de viagra pour les gouvernements, ce qui n’est pas notre rôle” . Il a en outre estimé que “personne n’a dit ici que nous voulions faire une Europe contre les nations” . Sur les relations avec la Chine, il a déclaré que “les Chinois vous ont humilié” . Nicolas sarkozy a immédiatement répliqué. “Dès qu’il y a une caméra de télévision vous devenez comme fou” , a regretté le chef de l’Etat. “Daniel Cohn-Bendit vaut mieux que la caricature qu’il vient de donner” , a-t-il ajouté. “Quand vous me parlez comme vous m’avez parlé, vous n’êtes pas européen” .
Nombreux a reconnaître les bons résultats de la Présidence française du Conseil de l’UE sur d’importants dossiers, les députés européens, face à Nicolas Sarkozy, n’ont cependant pas hésité à mentionner leur désaccord sur certains points.
Ainsi, même s’il a reconnu le succès du paquet “énergie-climat” , Martin Schulz a cependant relativisé le rôle de la Présidence en soulignant que la directive sur les émissions de CO2 par les automobiles, “c’est un peu de Sarkozy, mais beaucoup de Sacconi” , en référence au rôle joué par le rapporteur du Parlement.
Sur le traité de Lisbonne, il a estimé que “vos concessions ne serviront à rien si en Irlande, un gouvernement courageux ne dit pas aux Irlandais de quelle solidarité les autres gouvernements ont fait preuve vis à vis d’eux, et qu’ils doivent faire preuve, à leur tour, de solidarité. Sinon, nous sommes tributaires d’un certain nombre de démagogues” .
Pour Francis Wurtz, président du groupe GUE/NGL, s’est également interrogé sur le plan de relance adopté au dernier Conseil européen : “c’est une relance pour qui ? Et qui va payer cette nouvelle valse des milliards ? (…) et pourquoi les Etats qui renflouent les banques n’en prennent pas systématiquement le contrôle ?” .
De même, il a estimé que l’accord sur le paquet “énergie-climat” “ne fait pas de l’Union un modèle pour autant” , car il n’est “pas à la hauteur des attentes et des besoins” .
Enfin, Graham Watson a reconnu comme ses collègues que “C’est sur le changement climatique que l’on vous jugera peut-être plus durement” . Il a en outre invité la Présidence à “laisser l’Euro à Jean-Claude Trichet” .
Sources
Nicolas Sarkozy devant les députés européens : “L’Europe a su rester unie” - 16/12/2008 - Parlement européen
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