La Commission européenne, mardi 17 avril, a rendu publique une nouvelle série de mesures visant à améliorer la lutte européenne contre le terrorisme. La première concerne “les preuves numériques” et doit permettre aux enquêteurs d’obtenir un accès rapide aux documents électroniques de terroristes présumés partout sur le territoire européen.
La deuxième est relative au financement du terrorisme et, de la même manière, a pour ambition de renforcer les moyens à disposition des autorités qui pourraient désormais consulter les données bancaires de personnes suspectées dans l’UE.
Les troisième et quatrième mesures doivent pour leur part améliorer la sécurité des documents d’identité et contraindre encore davantage l’achat d’armes ou de matériels pouvant servir à la confection d’explosifs.
Marque de fabrique
Autant de domaines qui vont être examinés par les eurodéputés. Selon Nathalie Griesbeck (MoDem), présidente de la commission spéciale du Parlement européen consacrée au terrorisme interrogée par Toute l’Europe, l’un des objectifs des parlementaires sera de s’assurer que ces mesures respectent bien les droits fondamentaux. C’est “notre marque de fabrique de réussir l’équilibre” entre la protection des données personnelles et “la traque des gens qui veulent absolument abattre nos valeurs démocratiques et commettent des attentats dans une idéologie mortifère” , fait valoir Mme Griesbeck.
Plus généralement, l’élue du MoDem explique que l’ambition des Européens est de “créer des normes de sécurité tous azimuts” comprenant “le partage des données et de bonnes pratiques” , ou encore la lutte contre “le financement du terrorisme et les réseaux de criminalité” .
La commission spéciale sur le terrorisme, constituée au Parlement européen en juillet 2017 et qui doit rendre ses conclusions dans le courant de l’année 2018, a justement pour objectif de traiter cet enjeu dans sa globalité et de contribuer au dialogue et à la coopération entre les Etats membres de l’UE. De la traque des terroristes sur internet à la question souvent moins évoquée du droit des victimes, les eurodéputés, à l’instar des autres institutions européennes, entendent “partager la responsabilité” de la sécurité avec les Etats membres, indique Nathalie Griesbeck.