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Les Européens et les biotechnologies en 2005

Un Européen sur deux (52%) considère que le développement des biotechnologies aura un impact positif sur la qualité de vie.

Cette enquête est le dernier volet d’une série d’enquêtes régulièrement effectuées depuis 1991, sur l’évolution des attitudes des citoyens européennes vis-à-vis des biotechnologies médicales (rouges), industrielles (blanches) et agricoles (vertes).


L’optimisme vis-à-vis des biotechnologies revient en Europe


Après avoir atteint des niveaux critiques en 1999 - “l’indice d’optimisme”* en Grèce était alors de -33, de -1 au Danemark, de 2 en Autriche, de 5 au Royaume-Uni, de 13 en Finlande, de 16 en Irlande, de 23 en Allemagne et de 25 en France - l’optimisme vis-à-vis des biotechnologies revient ; autrement dit, de plus en plus d’Européens sont convaincus que les biotechnologies amélioreront la qualité de vie.

Certains Etats continuent néanmoins d’afficher des indices assez faibles : notamment la Grèce (19), l’Autriche (22), l’Allemagne (33) et la Finlande (36). En France, l’indice est de 49.

Un indice positif reflète une opinion majoritairement optimiste. Un score négatif reflète une opinion majoritairement pessimiste. Un score proche de zéro indique que les taux d’optimisme et de pessimisme sont plus ou moins équivalents.


Les Français favorables aux applications médicales des biotechnologies, mais contre les OGM


La majorité des Français considèrent ainsi que le développement des nanotechnologies devrait être encouragé (66%, +11 points par rapport à la moyenne européenne), comme la pharmacogénétique (61%, +9 points) et la thérapie génétique (55%, +5 points). Le développement des OGM, par contre, suscite beaucoup moins de soutien (20%, -7 points).

Environ un tiers des personnes interrogées en France ne seraient effectivement pas disposées à acheter des produits génétiquement modifiés, même s’ils contenaient moins de résidus de pesticides que les autres aliments, s’ils étaient bons pour la santé, s’ils étaient moins nocifs pour l’environnement, s’ils étaient moins chers ou encore s’ils étaient autorisés par les autorités compétentes.

Les opinions française et européenne apparaissent plus ouvertes à l’utilisation de plantes génétiquement modifiées pour la fabrication de produits médicaux ou pharmaceutiques : 64% des Français (+2 points) y sont favorables ; 42% souhaitent toutefois qu’elle soit encadrée par une réglementation plus stricte.

De même, la recherche sur les cellules souches bénéficie d’un large soutien au sein de la population : 62% des répondants y sont favorables (+3 points) ; 43% appelant, encore une fois, à une réglementation plus stricte. 16% (-1 point) y seraient favorables dans circonstances spécifiques, et 8% (-1 point) y restent totalement opposés.

En outre, tandis que 49% des répondants (-5 points) estiment qu’un embryon est un être humain dès sa conception, la majorité des Français (72%) se déclarent favorables à la recherche utilisant des cellules souches issues de cordons ombilicaux ou d’embryons. Dans la majorité des Etats membres, notamment les nouveaux Etats membres, l’opinion publique apparaît plus réservée, même si elle reste majoritairement favorable à ce type de recherche.

65% des personnes interrogées en France (-4 points) souhaiteraient cependant être mieux informées quant aux risques et réels bénéfices associés à la recherche utilisant des cellules souches. Comparés à la moyenne des Européens, les Français se montrent sensiblement plus préoccupés par les dimensions éthiques et morales entourant l’utilisation des biotechnologies qu’aux questions scientifiques :

  • 48% (+8 points) aimeraient savoir comment sont fixées les limites morales à ne pas dépasser, et 40% (comme 40% des Européens) avoir des informations sur les normes en vigueur et les autorités chargés de les mettre en œuvre ;
  • en revanche, 26% (-7 points) souhaiteraient être mieux informés sur les processus et techniques utilisés, et 21% (-1 point) sur les mécènes et les bénéficiaires des fonds récoltés.


Sur la “gouvernance” des biotechnologies et l’utilisation des informations génétiques


A choisir, la majorité des Français (63%, +4 points) considèrent donc que l’utilisation des biotechnologies devrait être régulée en fonction de critères scientifiques plutôt que moraux et/ou éthiques, et sur l’avis d’experts plutôt qu’en fonction l’opinion publique.

Les Français accordent effectivement beaucoup de crédit aux scientifiques, qu’ils soient universitaires (90%, comme pour le reste des Européens) ou qu’ils travaillent pour le compte de l’industrie (81%, -1 point). De même, ils sont 69% à faire confiance aux industriels (-3 points). Ils accordent toutefois une confiance moindre - et surtout bien en deçà de la moyenne européenne - à l’Union européenne (64%, -10 points) et aux autorités gouvernementales (54%, -14 points).

Enfin, l’opinion française apparaît globalement favorable à l’utilisation des données génétiques. La grande majorité des personnes interrogées autoriserait la conservation de leurs données génétiques à des fins de recherche (70%, +12 points), et serait disposée à se soumettre à des tests génétiques dans le cadre d’examen médicaux (80%, +16 points). S’ils ne sont pas opposés à l’utilisation de telles données par les forces de l’ordre (69%, +10 points), les Français s’opposent toutefois, comme la plupart des Européens, à leur utilisation par les autorités gouvernementales (29%, +4 points) ou les compagnies d’assurance privées (9%, -5 points).

Les Européens et les biotechnologies en 2005

Cette enquête est la dernière d’une série d’enquêtes Eurobaromètre sur les biotechnologies effectuées en 1991, 1993, 1996, 1999, 2002 et 2005. L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 25 000 personnes, soit environ 1 000 dans chaque Etat membre de l’Union européenne.

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