Histoire
Le Royaume-Uni est une monarchie parlementaire, fondée sur une Constitution non écrite. Celle-ci comprend d’une part la Statute Law, composée des textes fondamentaux qui, très tôt dans l’histoire, limitent le pouvoir royal : il faut citer notamment la Magna Carta (1215), la Pétition des droits (1628), l’Habeas Corpus (1679), le Bill of Rights (1689) et l’Acte d’établissement de 1701. Le système constitutionnel se fonde d’autre part sur la Common Law (droit commun ou jurisprudence) et la coutume.
Même si le Royaume-Uni est une monarchie, le pouvoir réside entre les mains du Parlement bicaméral. Le Premier Ministre, chef du Gouvernement, est responsable devant le Parlement. La Chambre haute est celle des Lords (House of Lords), composée de “pairs” (l’équivalent des sénateurs) à vie, de pairs héréditaires et de hauts dignitaires de l’Eglise d’Angleterre (“Lords Spiritual”).
La Chambre basse, ou “Chambre des Communes” (House of Commons), se compose de 659 députés (Members of Parliament ou “MPs”) élus pour cinq ans au suffrage universel direct et au scrutin uninominal à un tour. Ils représentent chacun une circonscription locale. L’Angleterre envoie 532 représentants, l’Ecosse 72, le Pays de Galles 38, l’Irlande du Nord 17. Le Speaker, qui préside la Chambre, est proposé par le Gouvernement après consultation de l’opposition. C’est le parti majoritaire qui définira le nom du futur 1er Ministre qui est nommé par la Reine (ou le Roi).
Mode de scrutin
Le scrutin britannique est uninominal à un tour : celui qui obtient le plus de voix emporte directement le siège, même s’il n’a pas plus de 50% des suffrages. A la différence de ce qui se passe en France, il n’y a pas de deuxième tour. Cela veut dire qu’il n’ y a pas d’alliance possible après le premier vote entre deux partis, même si ensemble ceux-ci auraient été majoritaires sur la circonscription.
Avantages : c’est un système d’une très grande simplicité et très lisible. Il favorise la stabilité du système politique et permet de préserver le bipartisme. Depuis le début du XXème siècle, à chaque élection, c’est un membre d’un des deux grands partis (Conservateurs et Travaillistes) qui l’a remporté. Le Royaume-Uni a ainsi une tradition de “vote utile” très ancrée, ce qui évite que les partis contestataires puissent devenir des minorités bloquantes. L’élection de 2010 confirmera-t-elle cette tendance ?
Inconvénients : la représentativité des deux grands partis n’est pas assurée. Un parti peut obtenir la majorité des suffrages sur l’ensemble du pays, mais être minoritaire en sièges à la chambre des Communes. Lors des élections en 1951 : les travaillistes ont obtenu 295 sièges contre 302 aux conservateurs alors qu’ils étaient majoritaires (48,8 % des suffrages exprimés contre 44,3 %). L’ampleur de la victoire n’entre pas en ligne de compte. Il est très difficile pour les petits partis d’être représentés
Partis politiques
Le parti des Démocrates-Libéraux (ou Lib-Dem) a a succédé à l’ancien parti Whig qui représentait ceux qui voulaient des réformes électorales, parlementaires et philanthropiques. Le terme “Whig” n’est plus employé aujourd’hui. En 1988, l’ancien parti libéral et le parti social démocrate (SDP) ont fusionné pour former le parti des démocrates libéraux. Il se situe au centre-gauche.
Liste des Premiers ministres britanniques depuis 1945
- Clement Attlee (travailliste) 1945-1951
- Winston Churchill (conservateur) 1951-1955
- Sir Anthony Eden (conservateur) 1955-1957
- Harold Macmillan (conservateur) 1957-1963
- Alec Douglas-Home (conservateur) 1963-1964
- Harold Wilson (travailliste) 1964-1970
- Edward Heath (conservateur) 1970-1974
- Harold Wilson (travailliste) 1974-1976
- James Callaghan (travailliste) 1976-1979
- Margaret Thatcher (conservateur) 1979-1990
- John Major (conservateur) 1990-1997
- Tony Blair (travailliste) 1997-2007
- Gordon Brown (travailliste) 2007-2010
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