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Volontariat et projet solidaire en Europe : comment s’engager avec le corps européen de solidarité ?

Vous êtes âgés de 18 à 30 ans et vous aimeriez mener un projet solidaire en Europe ? Le corps européen de solidarité (CES) apporte une aide financière aux jeunes souhaitant s’engager pour un volontariat individuel ou un projet de groupe dans des organismes porteurs d’initiatives solidaires.

Ce groupe de volontaires, issus des premiers jeunes ayant participé au corps européen de solidarité, a contribué à la reconstruction de la Basilique Saint-Benoît à Norcia, en Italie, après le tremblement de terre de 2016
Ce groupe de volontaires a contribué à la reconstruction de la Basilique Saint-Benoît à Norcia, en Italie, après le tremblement de terre de 2016 - Crédits : Fabio Frustaci / Commission européenne

Le corps européen de solidarité (CES) finance des projets de solidarité portés par des organismes, publics ou privés, préalablement labellisés. Ceux-ci proposent des offres de volontariat ou des projets locaux de solidarité pour les jeunes qui souhaitent s’engager. Un portail européen les met en relation.

Cette initiative “offre une expérience stimulante et valorisante pour les jeunes qui veulent aider, apprendre et se développer et constitue un point d’entrée unique pour ces activités de solidarité dans toute l’Union et au-delà”, explique notamment le guide du programme.

Dans quels projets ou activités peut-on s’engager ?

Selon la Commission européenne, les projets couvrent un “large éventail” d’activités ayant pour objectif la “préparation et la réaction à long terme aux catastrophes naturelles, de répondre à des défis sociaux tels que l’exclusion sociale, la pauvreté, les questions de santé et de démographie, ou de travailler pour l’accueil et l’intégration des réfugiés”, ou encore les problématiques liées à la protection de l’environnement. Ils peuvent prendre de multiples formes :

  • Projets de sensibilisation aux enjeux environnementaux ;
  • Aide à la mise en place de services de proximité aux personnes âgées, malades et handicapées ;
  • Création d’un centre d’accueil pour les sans-abri ;
  • Animation d’activités culturelles et sportives pour enfants, aide scolaire ;
  • Rénovation urbaine ou reconstruction d’infrastructures ;
  • Aide à l’intégration de demandeurs d’asile ;
  • Activités interculturelles pour l’intégration et la lutte contre le racisme…

Volontariats et projets de solidarité : que propose le CES ?

Le CES subventionne du volontariat ou des projets de solidarité à destination des jeunes de 18 à 30 ans.

  • Volontariat

Les jeunes participent aux missions quotidiennes qui leur sont confiées par les organismes d’accueil pour 2 à 12 mois dans un autre pays, comme c’était le cas dans le cadre du Service volontaire européen (SVE), ancêtre du CES. Pour les jeunes ayant moins d’opportunités (handicap, défavorisés…), des programmes d’une durée de deux semaines à deux mois existent. 

Les activités de volontariat peuvent avoir lieu dans tous les États membres de l’UE (y compris le pays de résidence du bénévole) ainsi que des pays tiers tels que l’Islande, la Macédoine du Nord, la Turquie ou le Liechtenstein. D’autres sont également partenaires : Albanie, Algérie, Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Égypte, Géorgie, Israël, Jordanie, Kosovo, Liban, Libye, Moldavie, Monténégro, Maroc, Norvège, Palestine, Russie, Serbie, Syrie, Tunisie et Ukraine.

L’aide financière de l’UE couvre un certain nombre de frais déployés par le volontaire bénévole : les frais de voyage, de logement, de nourriture, ainsi que l’argent de poche (voir les règles de financement).

Des missions de volontariat en groupe, composé de 10 à 40 participants originaires d’au moins deux pays, peuvent également être financées pour une période de 2 semaines à 2 mois.

La majorité des actions proposées dans le cadre du corps européen de solidarité relèvent du volet “volontariat”.

  • Projets de solidarité

Dans ce domaine, les subventions sont délivrés à tout groupe d’au moins cinq jeunes de 18 à 30 ans résidant dans le même pays et souhaitant développer un projet qui porte les valeurs de l’UE dans une communauté locale pour une durée de 2 à 12 mois. L’aide financière de l’UE est forfaitaire et s’élève à 500 euros maximum par mois. 

Entre 2014 et 2020, des projets professionnels (stages et emplois) étaient également proposés. Ce n’est plus le cas dans le cadre de la programmation 2021-2027. 

Ces actions ont été intégrées aux programmes Erasmus+ et Fonds social européen plus (FSE+).

Pour un jeune, comment se porter candidat à un projet individuel ?

Le candidat qui souhaite trouver une opportunité doit pour sa part s’enregistrer sur le portail du CES. Il peut s’y inscrire dès l’âge de 17 ans mais ne peut participer à un projet qu’à partir de 18 ans. Son projet doit par ailleurs s’achever avant ses 31 ans. Le candidat doit fournir un certain nombre d’informations comme ses coordonnées, ses intérêts, ses expériences, ses compétences, les pays dans lesquels il aimerait se rendre, ainsi que ses disponibilités.

Ces informations sont enregistrées dans une base de données que peuvent consulter les organisations labellisées. Celles-ci “peuvent rechercher des candidats dans la base de données. Les organisations invitent ensuite les participants sélectionnés à rejoindre leurs projets” et organisent le processus de recrutement pour leurs volontariats, stages et emplois proposés, précise la Commission. Les candidats peuvent aussi, de leur côté, entrer en contact avec les organismes présents dans la base.

Ai-je accès, en tant que participant, à des formations avant mon départ ?

En fonction du type de projet, des connaissances et de l’expérience requises, il est possible de bénéficier d’une formation avant le début du projet. Des cours de langue sont accessibles en ligne.

Des cycles de formation peuvent également être proposés par les agences nationales et/ou les organisations elles-mêmes.

Et s’agissant des projets de solidarité en groupe, comment postuler ?

Contrairement aux projets de volontariat, où les candidats répondent à des propositions d’organisations, les projets de solidarité bénéficient d’un financement direct. La demande faite par au moins cinq personnes âgées de 18 à 30 ans est évaluée par une agence nationale. En France, il s’agit de l’agence Erasmus+. Les candidats peuvent par ailleurs obtenir l’aide d’une association qui dépose le dossier en leur nom.

Pour une organisation porteuse d’un projet, comment participer ?

Tout type d’organisme public ou privé établi dans un ou plusieurs États membres de l’UE peut participer au CES. “Il peut aussi s’agir d’entités de toutes tailles, des grandes multinationales aux petites ONG travaillant à l’échelon local. Ces organisations doivent mener des projets solidaires”, précise le site du CES. Dans le cas des entreprises, le corps concerne notamment celles qui évoluent dans le domaine de l’économie sociale et solidaire.

Avant toute chose, une organisation qui souhaite accueillir (structure d’accueil) de jeunes candidats au CES ou soutenir et suivre (structure de soutien) leur parcours doit obtenir un label de qualité qui garantit que ses objectifs et ses aspirations respectent un certain nombre de critères décrits dans le guide programme, et d’engagements précisés dans la charte du CES. Pour obtenir le label, elle peut postuler auprès de l’agence nationale en charge du programme (l’Agence Erasmus+ Jeunesse et Sport en France) ou, dans le cas d’organisations à dimension européenne, auprès de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA).

Une fois le label obtenu, l’organisation obtient un accès au portail dans lequel sont inscrits les jeunes. Elle peut alors proposer à l’agence un projet de solidarité dans le cadre des appels à projets lancés chaque année par la Commission européenne, et recevoir un financement à hauteur de 20 % du budget du projet.

Les organisations sont les seules interlocutrices de l’agence en charge du programme. Ce sont elles qui versent l’aide financière de l’UE destinée aux jeunes qu’elles recrutent. Ce sont également elles qui font les démarches pour financer leur accueil (création d’un compte bancaire, etc.).

Comment les projets sont-ils sélectionnés ?

En France, l’Agence Erasmus+ Jeunesse et Sport a été désignée pour coordonner la mise en œuvre du CES. Elle reçoit les réponses aux appels à propositions de la Commission et organise la délibération pour décider des projets éligibles aux subventions.

Un groupe d’experts indépendants évalue chacun des dossiers selon des critères formels (quantitatifs) et qualitatifs fixés par le guide du programme. Si la note dépasse un certain seuil, le projet est éligible à un financement dans la limite des budgets disponibles.

Quand le CES a-t-il été conçu ?

Le programme est pour la première fois évoqué par Jean-Claude Juncker le 14 septembre 2016 lors de son discours sur l’état de l’Union. “La solidarité est le ciment de notre Union”, a-t-il ainsi déclaré. En rejoignant le corps, “les jeunes de toute l’Union pourront proposer leur aide là où elle sera le plus utile, pour répondre aux situations de crise”, tout en “développ[ant] des compétences, [en ayant] un travail” et afin de “vivre une expérience humaine de grande valeur”.

Durant la première phase du programme, lancée à titre expérimental en décembre 2016, 10 000 jeunes ont participé à des projets (données extraites le 19 novembre 2018 par la Commission). 935 d’entre eux ont participé à une mission en Italie, 841 en Espagne, 777 en Pologne et 562 en France. Depuis, pas moins de 275 000 jeunes se sont inscrits au CES et 50 000 ont démarré leurs activités, faisait savoir la Commission européenne en décembre 2020.

L’un des bénéficiaires français de cette première phase se nomme Franck Vilbas. Il venait d’arrêter ses études d’économie et a passé six mois en Italie, notamment auprès d’InterSoc, une filiale de l’Unicef qui visite les centres d’accueil pour mineurs isolés afin de vérifier le respect de leurs droits. “J’ai gagné un sentiment d’humilité”, explique-t-il. Ce type d’expérience “incite à devenir des citoyens engagés et plus conscients” .

Quels sont ses objectifs ?

Le but de ce programme est triple. Il permet à des jeunes, notamment parmi ceux ayant le moins d’opportunités, d’acquérir une expérience, de renforcer ou de développer de nouvelles compétences pour ainsi améliorer leur employabilité, leur autonomie ou encore leur estime de soi.

Dans le même temps, il vise à apporter de l’aide aux plus démunis et répondre à des situations difficiles tout en exprimant la solidarité de l’UE.

La solidarité éveille également l’intérêt des jeunes pour le projet européen commun”, note le règlement. C’est un moyen de “reconnecter la jeunesse à l’Europe” et développer “une conscience européenne chez les jeunes”. Car “le sentiment d’appartenance se vit à travers des expériences”, avait souligné Gabriel Attal, alors secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation, lors du lancement du CES en France le 17 décembre 2018.

Un budget général de 375,6 millions d’euros était prévu pour la mise en œuvre du corps entre octobre 2018 et le 31 décembre 2020. Pour la période 2021-2027, la dotation du programme augmente fortement, celle-ci étant portée à 1 milliard d’euros. “Le programme a pour ambition d’être non seulement plus inclusif, mais aussi plus numérique et plus écologique”, indique la Commission européenne. Celle-ci annonce que sa nouvelle version “offrira à au moins 270 000 jeunes la possibilité de contribuer à relever des défis sociétaux et humanitaires par le volontariat ou la mise en place de leurs propres projets solidaires”.

Liens utiles :

  • Le règlement du CES.
  • Le portail du CES à partir duquel les candidats peuvent s’enregistrer, et sa foire aux questions.
  • Le site de l’Agence Erasmus+ Jeunesse et Sport, qui répertorie les fiches information et formulaires à remplir à partir desquelles les porteurs de projets (organismes ou porteurs de projets de solidarité) peuvent postuler en France.

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