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Le Parlement européen à la rencontre des jeunes

A l’occasion d’une visite officielle en France les 25 et 26 juin, la Conférence des Présidents, composée du Président du Parlement européen et des présidents des différents groupes politiques, a rencontré une cinquantaine de représentants des organisations de jeunesse françaises. L’occasion de débattre avec eux autour de trois grands thèmes : l’Europe proche du citoyen, l’Europe au quotidien et l’Europe dans le monde.


L’Europe proche du citoyen

A quelques jours de l’ouverture officielle de la Présidence française de l’Union européenne, la majorité des questions posées par les représentants des organisations de jeunesse française à la Conférence des Présidents a porté sur les conséquences du rejet par l’Irlande du traité de Lisbonne et sur la question de la démocratie en Europe de façon générale.

Marielle de Sarnez Vice-Présidente de l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe



Hans-Gert Pöttering a rappelé qu’il fallait poursuivre le processus de ratification du traité de Lisbonne. Député européen depuis 1979, l’actuel Président du Parlement européen s’est souvenu qu’à cette époque le parlement n’avait aucun pouvoir législatif.

Il considère donc que le traité de Lisbonne est un progrès pour la démocratie en Europe puisqu’il rend le Parlement européen co-legislateur avec le Conseil de l’Union européenne.

Le Président du Parlement européen avoue même qu’il est personnellement favorable à l’organisation, sur ce type de questions, de référendums non pas nationaux mais européens, mais que cette idée se heurte à la souveraineté des Etats membres.

Le débat sur la démocratie a vu s’affronter les points de vue divergents des Présidents des groupes politiques siégeant au Parlement européen. Ainsi, pour Martin Schulz, président du Parti socialiste européen, le référendum irlandais enchaîne le destin de vingt-sept Etats membres, et “ce n’est pas cela la démocratie” . Le président du groupe les Verts / Alliance Libre européenne considère également qu’ “il faut inventer la démocratie Européenne. L’unanimité c’est la fin de la démocratie, c’est la dictature de la minorité” .

A l’opposé, Francis Wurtz, président de la Gauche Unitaire Européenne appelle l’Union européenne à ne pas minimiser le “non” irlandais, symptomatique selon lui de l’éloignement de l’Europe et des citoyens européens. Il ne s’agit pas, selon lui, d’un cas isolé : “Le “non” irlandais n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Il y a eu le “non” français et néerlandais auparavant“ ‘.


L’Europe au quotidien

La question de l’Europe au quotidien a suscité de nombreuses questions de la part des jeunes présents à la conférence. Nombreux sont ceux, venant d’horizons variés, qui ont stigmatisé une Union européenne trop éloignée des besoins réels des citoyens.

Les principales revendications des intervenants ont porté sur la question du travail, notamment en réaction au projet de directive sur le temps de travail adopté par le Conseil Emploi et Affaires sociales le 10 juin dernier. Les présidents de groupes se sont accordés sur ce point pour préciser que cette directive n’est pas encore votée par le Parlement européen et que son vote suscitera certainement de nombreuses réactions sur les bancs de l’hémicycle européen.

Marcus, étudiant autrichien




Le second sujet d’interrogations est la mobilité. Nombreux sont ceux qui considèrent que les actions de l’Union européenne en faveur de la mobilité des jeunes sont encore insuffisantes, et qu’elles excluent ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer en Europe.

Sur ce point, Marielle de Sarnez, Vice-Présidente de l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe, mais également rapporteur du Parlement pour Eramus Mundus, s’est félicitée de la réussite de ce programme. Elle a également reconnu que les Etats devaient donner plus de moyens pour que des programmes comme Erasmus soient ouverts à un plus gran nombre d’étudiants. Elle estime ainsi que l’objectif de 20% d’étudiants par an avancé par certains est “un bon objectif” .



L’Europe dans le monde

Hans-Gert Pöttering, Président du Parlement européen



Le troisième thème abordé durant cette rencontre a amené les présidents des groupes politiques à s’exprimer sur l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.


A ce sujet, Hans-Gert Pöttering a exprimé son intérêt pour le développement de la Turquie, mais a également précisé que le comportement du gouvernement turc, notamment par l’interdiction du Parti travailliste kurde (PKK), allait “à l’encontre des valeurs démocratiques de l’Union européenne” .

Il a également exprimé son souhait de voir la Turquie présente au sommet constitutif de l’Union pour la Méditerranée le 13 juillet à Paris. Le Président du Parlement européen a souligné l’importance de ce projet, priorité de la Présidence française de l’Union européenne qui sera officiellement ouverte le 1er juillet. Il a ainsi reconnu que “le processus de Barcelone n’a pas été assez ambitieux et n’a pas assez bien fonctionné” .



Sources

Parlement européen

En savoir plus

Les priorités de la Présidence française de l’Union européenne

Henri Guaino : “Les peuples riverains de la Mediterranée doivent s’unir pour assumer leur part de destin commun”


Référendum irlandais : et maintenant, que faire ?

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