Pour Patrick Criqui, économiste directeur de recherche au CNRS, l’accord sur la politique énergétique de l’UE concluant le Conseil européen du 9 mars constitue peut-être “le premier pas vers l’Europe des projets” . Le “très ambitieux” objectif d’amener les énergies renouvelables à 20 % du bouquet énergétique européen, adopté à cette occasion, dépasse à la fois les objectifs fixés dans le cadre du protocole de Kyoto et ceux prévus par les directives “électricité renouvelable” ou “biocarburants” .
L’auteur présente l’accord comme “un signe très positif pour la politique européenne, dans un domaine sensible” , et souligne la volonté de coopérer de la France, qui a finalement “accepté que l’objectif pour les énergies renouvelables soit contraignant et que le nucléaire ne soit pas traité comme les énergies renouvelables” .
Le nucléaire qui constitue, pour Patrick Criqui, “l’inconnue majeure de l’équation énergétique européenne” . Non renouvelable, mais peu émettrice de gaz à effet de serre, cette source d’énergie doit, selon lui, être reconnue au plus tôt comme “un élément central de lutte contre le réchauffement climatique” pour assurer la solidité du futur système énergétique européen.
Patrick Criqui, “Energie : vers l’Europe des projets ?” , Telos, mars 2007